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Politique de la peur, gesticulation aux frontières et chasse aux Tunisiens en Ile-de-France : Sarkozy et Berlusconi préféraient Ben Ali

Publie le vendredi 29 avril 2011 par Open-Publishing

Il est profondément
indécent que le président de la République française et le Premier ministre
italien s’entendent pour limiter la liberté de circulation en Europe au prétexte
de l’arrivée de vingt-cinq mille ressortissants tunisiens en
Italie.

Evoquer les risques
d’une invasion relève de la volonté politique d’attiser la peur et la
xénophobie, en Italie comme en France. Que devraient dire les ONG et bénévoles
tunisiens qui, avec des moyens réduits, accueillent à la frontière
tuniso-libyenne les centaines de milliers de personnes qui fuient les exactions
du régime Kadhafi ?

Après avoir soutenu
presque jusqu’au dernier jour le régime de M. Ben Ali, Nicolas Sarkozy s’en
prend à ceux qui se sont révoltés contre cette dictature. Accueillir dignement
en France et en Italie vingt-cinq mille personnes qui cherchent une respiration
au milieu des bouleversements inévitables qu’entraîne une révolution relève du
devoir élémentaire d’humanité, mais aussi de l’intérêt politique de tous les
pays de la région.

Il ne suffit pas de
proclamer un soutien aussi tardif qu’irrésolu à la démocratie tunisienne et
d’annoncer une contribution financière qui n’est en fait qu’un prêt. Il faut
aussi tout faire pour que la démocratie l’emporte en Tunisie. C’est l’intérêt
des Tunisiens, c’est l’intérêt des pays de la région, c’est l’intérêt de
l’Europe.

Au regard de ces
enjeux, le traitement infligé aux Tunisiens qui sont arrivés en Europe, refoulés
à Vintimille, traqués dans les rues à Paris et en banlieue, est non seulement
indigne, participant de cette xénophobie d’Etat dans laquelle s’enfonce le
gouvernement français, mais aussi profondément stupide et dangereux pour notre
avenir commun.

La Ligue des droits
de l’Homme appelle tous ses militants, tous les
citoyens de ce pays à se mobiliser pour porter aide et assistance à ces
personnes.