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Politis en dépôt de bilan

Publie le vendredi 1er septembre 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

de Sébastien Homer

Presse . L’équipe dénonce la gestion actuelle, et s’est trouvé un repreneur.

La presse - qui plus est lorsqu’elle est d’opinion - n’en finit pas de lutter contre les difficultés. Politis, en ce sens, est un véritable cas d’école. Depuis sa création, en janvier 1988, l’hebdomadaire, ayant frôlé la mort plus d’une fois, ne compte plus les dépôts de bilan. Dernier en date : celui du 8 août dernier qui a vu le tribunal de commerce de Paris placer le titre sous le contrôle d’un administrateur judiciaire, lui offrant deux mois de sursis, l’équipe plaidant en faveur de la montée dans le capital d’un actionnaire jusque-là minoritaire, vraisemblablement Thierry Wilhelm, histoire de voir l’avenir plus sereinement.

« Car, paradoxalement, notre situation est loin d’être mauvaise. Certes, dès l’origine, nous avons été sous-capitalisés. Mais, depuis quelques années, nous sommes sur une pente ascendante », souligne Denis Sieffert, directeur de la rédaction d’un hebdo tirant à 30 000 exemplaires et fort de plus de 10 000 abonnés. « Dans la presse, quand il y a dépôt de bilan, c’est dû à un problème de lectorat, explique Christophe Kantcheff, président de la société des rédacteurs. Or, pour nous, il n’en est rien. »

Et Xavier Frison, le délégué du personnel, de résumer : « Notre problème, c’est d’être un navire sans capitaine. » In fine, c’est la gestion du directeur général de Politis, Jean-Pierre Beauvais, par ailleurs vice-président d’ATTAC (association dont le titre est l’un des fondateurs), qui est pointée du doigt, comme cela a été fait par deux motions de défiance. « On a déploré, entre autres, que le nécessaire n’ait pas été fait pour que nous puissions bénéficier des tarifs postaux pour la presse », décortique Denis Sieffert. « Or, pour un titre fonctionnant principalement par abonnement, c’est vital, rappelle un ancien. Cela représente près de 2 000 euros par numéro. Une somme des plus conséquentes au regard de pertes mensuelles d’environ 12 000 euros. »

Au-delà, c’est « l’absence de projet de développement » que dénonce l’équipe, évoquant, entre autres, un site Internet en jachère ou l’absence de communication du titre. Pas question, toutefois, prévient-on, de « remettre en cause le contenu », comme l’aurait fait la direction actuelle, prônant, elle, une solution qualifiée en interne « de politique plus qu’économique ».

Pour le directeur général, Jean-Pierre Beauvais, se disant « en discussion pour faciliter l’intervention financière des amis du journal », « la question de la gestion ne peut effacer le fait que les difficultés que l’on traverse sont inhérentes à la presse d’opinion », estimant que « ce qui se passe en ce moment à ATTAC est déterminant pour l’avenir du journal », ne serait-ce parce que, d’après lui, « un tiers de nos lecteurs sont adhérents à ATTAC ».

Reste qu’entre lui et une équipe on ne peut plus attachée à son indépendance, le torchon brûle : « Il a fallu en passer par des rectificatifs lorsqu’il a cru pouvoir s’exprimer au nom de Politis, souligne un journaliste présent depuis l’origine. Or ce journal est un carrefour. Et Politis, c’est nous. Pas celui qui a été désigné comme gestionnaire. » D’ailleurs, la société des rédacteurs s’est fendue, dans l’édition d’aujourd’hui, d’un texte à destination de ses lecteurs. Pas un SOS comme le journal en aura lancé plus d’une fois au cours de son existence. Plutôt une mise au point où l’équipe explique, en avançant « compétences », « repreneur" et « projet » que « tout ce qui n’a pas été fait au cours des dernières années est aujourd’hui possible ». Réponse du tribunal le 8 octobre prochain.

http://www.humanite.fr/journal/2006...

Messages

  • que voilà une bien mauvaise nouvelle !! la rentrée sans Politis inimaginable, je ne suis pas très argentée mais peut-être que l’on pourrait envisager une légère augmentation de l’abonnement, et puis changer de têtes sans vendre son âme, laissons les gens d’Attac se pourrirent entre eux, mais ne nous privez pas de notre hebdo !!!

    qui pourra dans la presse à la botte aider les palestiniens NOBODY.
    qui pourra recevoir Melenchon ? quelle presse peut-elle rester objective ? Non il n’est pas question que Politis flanche.

    courage à vous tous. et si besoin d’aide n’hésitez pas ! nous sommes nombreux en regard du plaisir que nous avons à vous lire, l’aide financière peut être posisitive, c’est aussi cela la solidarité.

    bien à vous tous

    Calamity