Accueil > « Politis » frictions : En difficulté, l’hebdo accumule les griefs contre (…)

« Politis » frictions : En difficulté, l’hebdo accumule les griefs contre son directeur général.

Publie le jeudi 31 août 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

de Olivier COSTEMALLE

Créé voila dix-neuf ans par Bernard Langlois, Politis se trouve « une nouvelle fois dans la tourmente », comme l’écrit sa Société des rédacteurs dans le numéro de cette semaine. Le journal, qui n’a jamais été bien riche, a déposé son bilan à la fin juillet. Il a été placé, le 8 août, sous administration judiciaire par le tribunal de commerce.

Avec 12 000 euros de pertes mensuelles, le journal, qui compte 14 salariés dont une dizaine de journalistes permanents, n’est pas si loin d’équilibrer ses comptes. Il souffre en réalité des « carences » de son directeur général, Jean-Pierre Beauvais, « mobilisé en permanence par des activités extérieures au journal », affirme la Société des rédacteurs.

Selon elle, Politis « a besoin d’une politique de développement qui lui a fait cruellement défaut au cours des dernières années ». Comme si tout cela ne suffisait pas, l’hebdo subit aussi le contrecoup des bisbilles internes qui déchirent la direction d’Attac.

Car Jean-Pierre Beauvais (que Libération n’a pas pu joindre hier) siège, en tant que directeur général du journal, au conseil d’administration de l’association altermondialiste. Dans les affrontements de ces derniers mois entre la direction d’Attac et l’opposition interne, il s’est rangé résolument du côté des dirigeants (Jacques Nikonoff et Bernard Cassen).

Politis s’est ainsi retrouvé catalogué dans le camp de la direction sortante, alors que la Société des rédacteurs tient à ce que le journal ne soit « le porte-parole d’aucun courant, et a fortiori d’aucun clan ». Pour elle, le risque d’être instrumentalisé est encore aggravé par le fait que le Monde diplomatique, dont Bernard Cassen est le directeur général, détient une participation indirecte dans Politis.

Soucieux de réaffirmer l’autonomie du titre, Denis Sieffert, directeur de la rédaction, et la Société des rédacteurs se prononcent, dans le numéro de cette semaine, en faveur du plan de reprise proposé par Thierry Wilhelm, un actionnaire minoritaire qui accompagne le journal depuis huit ans. « Ce projet assure à Politis son indépendance », estiment-ils.

http://www.liberation.fr/actualite/medias/201362.FR.php