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Pots-de-vin à la Police des finances et à All Iberian : l’acte du parquet date de fin novembre
Publie le jeudi 19 janvier 2006 par Open-Publishing
Les procureurs : "Six cent mille dollars à un avocat anglais pour qu’il se taise". Berlusconi sous enquête à Milan. Bonaiuti à l’attaque : "Comme en ’94". Le premier ministre : "Ce sont des bruits sans fondement, déjà amplement démentis.
Traduit de l’italien par karl&rosa
ROME - "Le président du Conseil, Silvio Berlusconi, a reçu fin novembre un mandat de comparution où le parquet de Milan lui conteste deux hypothèses de délit : corruption de témoin en actes judiciaires et concours en faux témoignage". C’est ce qu’écrit le Corriere della Sera d’aujourd’hui [29/12/2005, ndt], en précisant que le premier ministre "est soupçonné d’avoir fait verser" en 1997 par Carlo Bernasconi, manager de la Fininvest, "pas moins de 600.000 dollars" sur les comptes suisses de l’avocat anglais David Mills "afin qu’il fasse une fausse déclaration dans le procès pour les pots-de-vin Fininvest à la Police des Finances et dans celui All Iberian".
Des officiers de la Police des Finances ont remis le mandat de comparution à la fin de novembre, en convoquant les deux enquêtés le 3 décembre, mais ni Berlusconi ni Mills ne se sont présentés à l’interrogatoire. Le Parquet conteste au premier ministre deux hypothèses de délit : corruption d’un témoin en actes judiciaires et concours en faux témoignage.
"Un bruit sans aucun fondement, déjà amplement démenti et sans aucune consistance" : Silvio Berlusconi a parlé du mandat de comparution pendant le Conseil des ministres d’aujourd’hui [29/12, ndt], adoptant un ton sarcastique et détaché. Cela est rapporté par le ministre pour les Politiques communautaires Giorgio La Malfa, qui soutient que le Premier ministre s’est dit "très décidé et très convaincant".
Dur, au contraire, le commentaire du sous-secrétaire à la présidence du Conseil, Paolo Bonaiuti. En se référant à l’avis de garantie que la police des finances remit à Berlusconi pendant le G7 à Naples, le porte-parole du premier ministre a dit : "Aujourd’hui, comme en ’94, le Corriere della Sera va contre le premier ministre". Gaetano Pecorella, député de Forza Italia et président de Commission Justice de la Chambre des Députés, lui a fait écho : "Nous y revoilà. Le tintement habituel des menottes chaque fois qu’une échéance électorale approche".
Maître Niccolo’ Ghedini, défenseur de Berlusconi, lui aussi, regrette d’abord la violation du secret d’instruction et la publication manquée des raisons de la défense, puis il explique : "Il y a une seule synthèse de toute l’affaire et elle n’est pas juridique. La campagne électorale a commencé ".
L’enquête devrait se terminer dans de brefs délais. Selon ce qu’on apprend de sources proches des enquêteurs, les deux procureurs titulaires de l’enquête, Alfredo Robledo e Fabio De Pasquale, disposeraient déjà de tous les documents nécessaires à prouver la thèse de la corruption. Ces jours-ci les magistrats sont en train d’écouter quelques témoins avant de procéder à la conclusion de l’enquête. On peut donc présumer qu’une demande éventuelle de mise en examen pour le premier ministre arrive à la fin février.