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Pour les enfants et leurs parents : PLUS QUE 6 JOURS !!!!!!
Publie le samedi 24 juin 2006 par Open-PublishingLes parrainages d’élèves sans-papiers se multiplient en France
A six jours de la fin du sursis accordé par le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy aux jeunes sans-papiers scolarisés et à leurs familles, le Réseau éducation sans frontières multiplie les parrainages, partout en France, pour tenter de les protéger d’une expulsion ou même les "cacher".
"Les parrainages ont commencé en janvier. C’est un mouvement protéiforme, qui prend une ampleur énorme aujourd’hui. Ils peuvent être individuels ou collectifs, sont organisés dans des mairies, des églises, des écoles, des cinémas et même au Sénat. Nous en recensons plusieurs centaines", a expliqué Richard Moyon, porte-parole du Réseau éducation sans frontières (RESF).
Partout en France, des comités s’organisent, "de toutes origines, de tous les milieux sociaux", pour soutenir ces familles et leurs enfants. Ils étaient jusqu’ici protégés par une circulaire du ministère de l’Intérieur qui leur permettait de terminer leur année scolaire avec comme date butoir le 30 juin.
En Bretagne par exemple, où des familles en arrivent à se relayer pour cacher chez eux une petite fille du Daguestan menacée d’expulsion, les parrainages sont devenus "plus que symboliques". "Nous ne menons pas que des parrainages symboliques. Il s’agit de monter des réseaux de vigilance et de solidarité pendant l’été, un moment où ces familles sont particulièrement vulnérables", analyse Frédéric Cherki, membre de RESF à Nantes.
Le but étant, selon M. Cherki, que "des voisins, des amis, des habitants se relaient auprès d’eux, afin qu’il y ait toujours une présence, un logement proposé ou un accompagnement dans les dossiers". "Le parrainage n’a aucune valeur juridique, il a une valeur morale qui consiste à prendre sous sa protection ces personnes, c’est un défi aux lois qui fabriquent des sans-papiers. L’intensification des parrainages prend un sens politique", renchérit M. Moyon.
De fait, des personnalités politiques s’engagent de plus en plus auprès de ces familles. Samedi, Bertrand Delanoë, maire socialiste de Paris, devait par exemple remettre un certificat de parrainage à des enfants menacés d’expulsion à la mairie du IXe. Les mairies des XXe et XIe arrondissements de Paris ont aussi prévu plus de cinquante parrainages républicains ces jours-ci dans les deux mairies.
Au Sénat, la semaine dernière, ce sont une dizaine de parlementaires de gauche qui ont assisté à une cérémonie de parrainage en présence de familles africaines et asiatiques. De même à Marseille, RESF organisait samedi une cérémonie de quelque 150 à 200 parrainages par des particuliers, familles, associations ou syndicats qui devaient toucher près de 300 adultes ainsi qu’entre 200 et 300 enfants.
RESF et le collectif "Uni(e)s contre une immigration jetable" prévoient par ailleurs, le 1er juillet, de manifester dans Paris contre ces menaces d’expulsions, et de lancer une campagne baptisée "ouverture de la chasse à l’enfant". Le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy a adressé à la mi-juin une circulaire aux préfets les autorisant à "réexaminer" la situation des familles en situation irrégulière dont un enfant est scolarisé si elles déclinent les propositions d’aide au retour et sous la condition de remplir six critères.
Selon le ministère, 720 familles, soit près de 2.500 personnes, ont été recensées comme pouvant bénéficier de ces régularisations.