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Pour un rassemblement transformateur, une candidature communiste

Publie le jeudi 28 septembre 2006 par Open-Publishing
7 commentaires

Appel (*).

Le moment est venu, nous le pensons comme beaucoup d’autres communistes,
en nous appuyant sur une candidature communiste à l’élection présidentielle, de lancer toutes nos forces dans la bataille pour un rassemblement le plus large possible à gauche et l’avancée d’un programme profondément transformateur lié intimement aux luttes sociales et politiques qui se développent et qu’il faudrait encore amplifier.

Face au numéro médiatique de duettistes de Sarko et Ségo, se multiplient les candidatures qui prétendent vouloir incarner, pour l’élection présidentielle de 2007, la dynamique de rassemblement à gauche issue de la victoire du « non » le 25 mai 2005 et de la montée de l’opposition au libéralisme, y compris avec la bataille contre le CPE.

Cependant, si le débat pour le rassemblement est nécessaire, cette multiplication d’ambitions personnelles est loin de consolider et de développer une dynamique sociale et politique de mobilisation citoyenne sur des propositions transformatrices.

Oui, plus que jamais, il faut rassembler ! Mais, justement, cela exige de lancer sans plus attendre des propositions et un plan d’action suffisamment aiguisé, cohérents et en prise sur les luttes, les aspirations et les débats qu’ils suscitent. Sinon, le travail de rassemblement est voué à l’impuissance face à trois défis : les efforts de division et d’intégration populiste de la droite, la tentative de « révolution conservatrice » appuyée sur le MEDEF, la bipolarisation entre un Sarkozy sécuritaire et atlantiste et une Ségolène Royal s’affirmant blairiste, sociale-libérale et tentant de rivaliser sur le même terrain.

Il s’agit, au contraire, de mobiliser, dans l’action et à partir du premier tour de l’élection présidentielle, dans toute la gauche pour l’avancée de propositions audacieuses.

Pour un rassemblement capable de battre la droite et de répondre aux attentes populaires, trois grandes exigences sont requises :

1. Oser rompre avec les pratiques délégataires à un moment où les gens en ont assez de se faire avoir par des équipes alternant au pouvoir pour tromper leurs espoirs. Mais cela ne saurait déboucher sur le rejet populiste des partis politiques. Mesurons combien la délégation à un individu charismatique est pire encore que la délégation à un parti.

En réalité, le rassemblement sera d’autant plus efficace et attractif que celles et ceux qui le composent en maîtrisent le contenu et les choix, sans se faire instrumentaliser par un quelconque sommet. Il doit être crédible sur sa volonté de donner des pouvoirs effectifs aux citoyens et aux travailleurs sur toutes les décisions engageant la vie et l’avenir de chacun-e, des entreprises aux services publics, aux régions et à l’État.

Le Parti communiste cherche à rompre avec la délégation. Et, pour cela, il doit en pratique faire, avec d’autres, de la conquête de pouvoirs pour les salariés, leurs organisations, les citoyens, leurs associations et leurs élus, le socle décisif d’une démocratie participative en acte. Ce serait un atout formidable pour le rassemblement que nous voulons.

2. Devant le consensus libéral, pour faire le poids sur le fond face à la droite et au social-libéralisme, l’effort de rassemblement doit porter sur la liaison entre le modèle social à promouvoir et les moyens financiers, ainsi que les pouvoirs nécessaires. C’est là-dessus que capitulent les sociaux-libéraux. Mais trop d’antilibéraux méconnaissent cet enjeu ou tentent de l’esquiver. Sans une tout autre utilisation de l’argent, des profits des entreprises, des fonds publics et du crédit bancaire, il ne peut y avoir de rupture avec les politiques libérales, pour le progrès social. En vue d’un rassemblement le plus large possible, non sectaire, visant à faire converger toutes les composantes de la gauche, il faut chercher à conjuguer radicalité des objectifs et réalisme des moyens.

Au sein du PCF, on a énormément travaillé là-dessus. On cherche à articuler la construction d’un système de sécurité d’emploi ou de formation, la promotion des entreprises et services publics, la consolidation de la protection sociale à des propositions de transformation des institutions visant : à changer la gestion des entreprises avec de nouveaux critères ; à orienter le crédit des banques avec des taux d’intérêt abaissés, jusqu’à la BCE, pour l’emploi et la formation, à partir, notamment, d’une autre utilisation des fonds publics ; à réformer le financement de la protection sociale. Cela caractérise l’apport fondamental du programme du PCF à un programme de rassemblement réellement transformateur.

3. Enfin, il faut un rassemblement populaire dans l’action, au lieu d’arrangements au sommet. Très lié aux luttes et aspirations sociales, il doit permettre, en cherchant à les faire converger, d’ouvrir une perspective alternative efficace. Sans attendre 2007, organisons dès maintenant la bataille de la campagne des élections présidentielles et législatives, sur le fond et avec les citoyens. Oui, le moment est venu d’y lancer toutes nos forces !

Nous entendons porter ces exigences, du local au national, dans le débat et dans les luttes pour un rassemblement réellement transformateur. Pour une candidature communiste rassembleuse, nous devons les porter notamment dans le débat nécessaire au sein des collectifs unitaires dont, en l’état, les propositions restent encore très insuffisantes. Mais la grande chose, c’est de travailler à une co-élaboration avec les salariés, les citoyens, leurs organisations, les élus de terrain sur le contenu d’un programme alternatif.

C’est dans cet esprit que le PCF, avec des personnes d’autres organisations, a lancé l’initiative de la tenue d’« Assises régionales pour sécuriser l’emploi et la formation ». Nous appelons tous les communistes, les collectifs unitaires, les militants de gauche, les syndicalistes et militants d’associations, notamment de jeunes, de féministes, de gens issus de l’immigration, les citoyens à s’investir dans la préparation et l’organisation de ces assises. Elles devraient se tenir à l’automne et déboucher sur une rencontre nationale. En mobilisant sur un enjeu décisif de la transformation sociale, cette initiative politique permettra également de contrer la conférence nationale pour « l’emploi et les revenus » prévue par Villepin avant la fin de l’année. Cet enjeu de sécurisation de l’emploi et de la formation est au coeur d’un programme alternatif social et politique avec, aussi, une expansion et la démocratisation des services publics, un nouveau type de croissance sociale, écologique et culturelle, une lutte contre toutes les discriminations, la participation à la construction d’une autre Union européenne et d’un autre monde.

C’est dans ces conditions que nous affirmons que Marie-George Buffet est la plus à même d’être la candidate d’un rassemblement transformateur en 2007, en liaison avec les propositions et les actions des communistes et d’autres forces pour une union large et pour changer la vie.

Il ne saurait être question pour nous d’abdiquer sur les exigences de contenu, comme sur la nécessité de sa prise en main par les travailleurs et les citoyens. Aussi, comme d’autres dans le PCF, nous affirmons solennellement qu’il y aura un-e candidat-e communiste à l’élection présidentielle pour porter cette démarche transformatrice.

(*) Par Paul Boccara, Frédéric Boccara, Stéphane Bonnery, Pascal Borelly, Gisèle Cailloux, Jean-Louis Cailloux, Jean Chambon, Sylvian Chicote, Raymond Delorenzi, Yves Dimicoli, Denis Durand, Jean-Marc Durand, Laurent Frajerman, Fernand Gonzalez, Pierre Guyomarch, Paul Huttl, Pierre Ivorra, Ivan Lavallee, Jacky Lelarge, Jean Magniadas, Laurent Marchand, Nicolas Marchand, Catherine Mills, Benoît Monier, Alain Morin, Geneviève Morin, Jean-Pierre Morvan, Marie-Françoise Palloix, Marie-Françoise Parcollet, Jean-Jacques Porcheron, Jacquy Nivoalan,Claude Schiavi, Bernard Trannoy, Claude Tressos, Marcel Zaidner.

 http://www.humanite.fr/journal/2006...

Messages

  • Vu sur le site de l’AU :

    « Il existe une situation coquace concernant le PCF : En languedoc-Roussillon, le PCF traîne les pieds pour participer aux collectifs unitaires. La direction ne souhaite qu’une chose : préserver ses élus (et ses avantages) en entretenant de bonnes relations avec le PS.

    Ces deux situations, apparemment opposées sont en fait que l’expression d’une même et unique réalité, à savoir que le PCF se situe dans un rapport primaire d’instrumentalisation à l’égard du mouvement populaire en général et des collectifs antilibéraux en particulier.

    Il garde encore des séquelles de l’idée selon laquelle le parti (unique) constituerait l’ossature idéologique et révolutionnaire du peuple.

    Ce raisonnement fait notamment l’impasse sur les collectifs qui depuis 15 à 20 ans se multiplient sur des sujets ou des thèmes particuliers (collectifs des infirmières, des urgentistes, étudiants etc)

    Le mouvement populaire ne se génère pas spontanément, il a besoin d’une structure pour le déclencher,l’entretenir et l’amplifier. De ce point de vue, l’apport du PCF est réel et fondamental, mais souvent le mouvement créé, dépasse ses créateurs et entretient avec eux des rapports nouveaux qui ne se réduisent pas à de la reconnaissance ou à une infantilisation politique. D’une certaine façon, il faut là aussi "tuer le père". En fait métaphoriquement "tuer l’image du père"

    Les rapports entre le mouvement populaire auquel le PCF a largement contribué à enclencher ne sont pas ceux que croyait et que croit le PCF. Aujourd’hui, c’est le mouvement populaire qui pousse le PCF(et c’est vrai aussi pour la LCR)

    Les appareils sont poussés, pas seulement sur le plan de la tactique politique, mais aussi sur le fond de la politique : par exemple en ne se satisfaisant pas du discours "battre la droite" mais imposant "sortir du libéralisme".

    Tout celà est le révélateur d’un déficit politique chronique. Où est LA politique du PCF ? Quelle est-elle ? Je crois que le dévissage électoral répond à l’hémmoragie militante depuis 20 ans et se traduit, il n’y a pas de miracle, par un déficit de pensée.

    C’est pathétique de voir les camarades (dimicoli, etc )intervenir le 10/09 pour terminer lourdement et de façon décousue, à la grosse ficelle pour soutenir la "candidature de MGB ! Le pire est qu’il ne voit pas que ce qu’il considère comme son objectif, n’est, pour nous qu’un moyen ! Il en va de même avec cet appel de quelques artistes qui appellent en juillet à la candidature de MGB.

    Dans cet océan de simplisme, il surnage l’idée selon laquelle le PCF pourrait se refaire une santé électorale en saisissant l’opportunité du mouvement antilibéral. Toujours cette vision mécaniste des choses. quel dommage ! Alors que le PCF a tant à gagner dans ce mouvement, y compris au plan de l’arithmétique de ses élus. Il lui faudrait avoir une approche intelligente. En laissant la candidature à la présidentielle et en se concentrant sur les législatives, pour gouverner.

    Les choses évoluent, mais trop lentement à mon goût.

    Christian »

  • Je suis militant communiste et considère que la candidature de mgb sera la plus à même de faire gagner le mouvement actuel pour moi rempli de tous les espoirs.
    Pourtant je sacrifierai -avec grande difficulté certe- sa candidature devant l’importance de ce mouvement. Il me couterait plus gravement qu’il n’y ait pas de candidature unitaire que de candidature communiste.

    Alors ma position est la suivante. Battons-nous pour nos idées maintenant et tentons de faire pencher le rapport de force (on sait faire ça non ?) avant de nous plier à la majorité et de donner toutes nos forces dans la campagne quelqu’en soit le contenu (dans le cadre de ce qui a été déjà écris et approuvé par le parti) et le représentant.

    Ce genre d’appel me fache.

    Benoit.

    • Ce procés qui est fait au PC à propos des élections à Bordeaux n’est pas juste.

      C’est des éclaircissement qui est demandé au PC, pas un procès (pour l’instant). Que MGB soi candidate c’est son droit, comme les autres pas plus ni moins légitime, a prêt tout, j’espère que se sera sur le fond du projet antilibéral que le future représentent s’appuiera.
      En attendent que se projet voie le jour, je vie trés mal c’est sursaut partisans d’une gauche unitaires en création, qui a la seul perspective 2007, il y a pas encor de quoi paniqué, du faite que si j’ai bien compris, il reste 4 moi avant d’élire le représentent de cette gauche antilibéral et "différente" des autre gauche pluriel et etc...

      Le point sur le quelle il est importent de martelait le PC pour moi, c’est de clarifié sa relation avec le PS libéral, et je sais que il y a des membre du PC qui son en accord avec la nécessite de combattre se PS la, comme la droite.

      Je vous épargne la parti des formule de politesse du style cher camarade, car se serait pas sinser dans l’état actuel des débat.

      En espérant que la LCR trouve une réponse, que j’aurais la curiosité de bien connaitre.

      Rebelle