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Pourquoi, cette fois, l’économie capitaliste ne va pas se relever ?
Publie le mercredi 12 mai 2010 par Open-Publishing3 commentaires
Pourquoi, cette fois, l’économie capitaliste ne va pas se relever ?
mardi 11 mai 2010, par Robert Paris
La « crise grecque », loin d’être finie, qui a menacé d’enflammer la crise européenne, n’est nullement une crise grecque mais la suite de la crise mondiale débutée aux USA. C’est aussi ce qui explique que la Grèce puisse être examinée à la loupe par le monde entier comme un test géant des possibilités et des risques, en particulier des risques sociaux si les travailleurs montrent leur combativité et débordent le cadre social imposé.
Elle est bien caractéristique de l’instabilité actuelle. En effet, l’économie grecque est une part minime de l’économie européenne et mondiale et il est remarquable que ses difficultés suffisent à faire peur au système mondial. On nous annonçait pourtant une confiance générale dans la reprise mondiale ! Maintenant, c’est l’inquiétude. Mais comment avoir des critère sérieux pour apprécier la situation du système ? Quels critères ? Quelles mesures ? Qu’en conclure ?
Quels peuvent être les instruments de mesure de cette crise ? Est-ce la richesse mondiale ? Mais la crise de 2008, comme celle de 1929, a eu lieu au plus haut sommet de la richesse mondiale. Les sociétés peuvent annoncer des niveaux de richesse qui n’ont rien à voir avec des biens réellement en possession. Les déclarations des Etats sur leurs fonds peuvent être tout aussi mensongers, comme on vient de le voir pour la Grèce. La richesse ne suffit pas à définir l’état du système ni celui d’un société.
Bien entendu, l’enrichissement reste le but du capital et l’accumulation du capital à un niveau élevé peut sembler une preuve de bonne santé mais, comme nous allons le voir, il n’est pas indifférent, pour l’état du système global, de savoir comment ce profit global s’est réalisé. C’est même le critère essentiel de bonne santé systémique.
En effet, les capitalistes peuvent, dans certaines phases, s’enrichir en développant l’économie, en investissant dans la production, dans le commerce, dans la distribution, dans les services, dans les installations et, ainsi, construire une certaine prospérité générale qui active d’autres activités économiques, multiplie la quantité de biens matériels, d’échanges. Mais ce n’est pas le seul moyen de s’enrichir en système capitaliste. A tout moment un capitaliste peut s’enrichir de manière prédatrice, en fondant sa fortune sur des faillites d’autres sociétés, sur des faillites d’Etats ou sur des spéculations fondées sur des chutes d’entreprises, de monnaies ou d’Etats.
Les spéculateurs gagnent autant à miser à la baisse qu’à la hausse. L’important pour eux n’est pas de développer la société mais de vendre à l’avance ce qui va chuter quitte à en provoquer l’effondrement comme d’acheter ce qui va monter, même si cela n’a aucune valeur réelle. Dans certaines phases du système, dites crises systémiques, la production d’investissements uniquement fondés sur des faillites, des pertes, des dettes, des ruines... est beaucoup plus rentable que les investissements parce que ces derniers se sont tellement accrus que leur rentabilité a massivement baissé, le recul économique est alors si général que miser à la baisse est bien plus intéressant que de miser sur la reprise.
On vient encore de voir un tel mécanisme dans la crise grecque puisque des capitaux massifs issus du monde entier ont joué la chute de l’euro et des économies européennes et ont tiré des fortunes de cette spéculation, les Etats choisissant de perdre des fortunes pour soutenir la monnaie. Les Etats enrichissent ainsi la spéculation ce qui est loin de la pousser à se calmer, bien au contraire.
Les mécanismes nocifs révélés par la crise de 2008 sont nombreux et ils sont loin d’avoir disparu depuis malgré l’intervention massive des Etats et la masse impressionnante de capitaux que ceux-ci on déversé.
Une grande partie des capitaux mondiaux est investie dans la dette des Etats, particulièrement des USA. Une autre partie spécule à la baisse sur les économies menacées. Cela signifie qu’il est actuellement plus rentable, deux ans après la crise et malgré des centaines de milliards d’investissements des Etats, de couler une société, un pays, une monnaie que d’investir dans le développement économique.
La spéculation sur la dette des Etats n’est certes pas nouvelle mais elle a pris des proportions impressionnantes vis-à-vis des richesses totales produites et des capacités de remboursement réelles de ces Etats. Et ce n’est pas la seule spéculation sur la dette. Il y a la dette des sociétés, celle des organismes publics ou semi-publics comme les municipalités, les caisses sociales, les établissements centraux...
On a vu en 2008 que la dette des individus pouvait être source de capital avec les subprimes.
Là encore, ce ne sont pas les seuls types d’investissements dits nocifs car leur développement provoque en chaîne une espèce de nécrose, comme lorsque la mort d’une cellule distribue tout autour des produits mortels pour les autres cellules qui elles-mêmes sont nécrosées. Il y a donc croissance exponentielle de la nécrose du capitalisme.
Pour la plupart des salariés, qui ne sont que consommateurs et pas investisseurs, cet enrichissement fondé sur des dettes comme celles des gens qui ne pouvaient plus payer les intérêts du prêt immobilier de leur maison, c’est quelque chose d’incroyable, du chinois. Peut-on ne fonder des affaires que sur des dettes ? Eh bien oui, dans le capitalisme actuel c’est le cas.
Sarkozy n’a-t-il pas déclaré que la France n’allait rien perdre à prêter à la Grèce : qu’elle allait y gagner !!! Rien d’étonnant vus les taux usuraires des prêts à la Grèce et vu que ces prêts vont seulement servir à payer des dettes aux banques des pays extérieurs, notamment de la France...
Des entreprises comme Renault et PSA sont ainsi devenues des entreprises dont les PDG ne s’occupent plus de voitures mais d’investissements financiers, cette spécialisation ne les ayant pas empêché de voir leurs sociétés plonger lors de la crise des subprimes car les banques des deux groupes avaient misé dessus. La crise de l’Automobile n’était d’ailleurs pas la conséquence d’une baisse des ventes venue plus tard mais de ces investissements nocifs.
Ces capitaux « nocifs » ne se contentent pas de détourner la masse des capitaux d’investissements réels, ils augmentent le taux de profit et attirent sans cesse plus de capitaux. Ils sont attractifs en somme. Leurs sociétés qui pratiquent la création de capitaux nocifs s’enrichissent, si bien que toutes les sociétés et même toutes les banques et tous les Etats doivent y jouer. Le serpent se mord alors la queue.
Le capitalisme est en train de se détruire lui-même !
L’ensemble des capitalistes sait parfaitement que tout le système est ainsi devenu un vaste château de cartes qu’un souffle peut demain emporter. Et la différence avec 2008, c’est qu’il n’y aura plus d’argent dans les caisses des Etats pour intervenir. Les causes de la crise de 2008, loin d’être supprimées, se sont aggravées et les moyens d’y faire face ont disparu. Un processus de nécrose en cascade est bel et bien enclenché même si nul ne peut dire à quel moment le volcan économique entrera en éruption, bloquant complètement cette fois le ciel économique.
Le capitalisme n’est pas différents des autres étapes de la civilisation humaine. Il a fini par atteindre ses limites. Le système capitaliste n’est pas plus éternel que l’empire incas, ou l’empire romain.
Aux prolétaires du monde de faire en sorte que tout le capital de connaissances, de moyens, de biens ne parte pas en fumée, et, avant que le monde ne plonge dans les fascismes et les barbaries guerrières pour sauver la classe exploiteuse, de décider de donner une autre suite à l’histoire du capitalisme que la terreur généralisée.
Messages
1. Pourquoi, cette fois, l’économie capitaliste ne va pas se relever ?, 12 mai 2010, 17:52
Le fonds de stabilisation européen, soutien éphémère pour l’euro
par Philippe Béchade
Mercredi 12 Mai 2010
Au lendemain d’une hausse qui s’est inscrite comme la seconde plus forte en une seule séance des 20 dernières années, une consolidation technique était prévisible, sinon attendue. Mais les écarts n’ont jamais dépassé les -3% en moyenne à travers l’Europe, Paris cédant au pire -2,5% et Madrid -5,5%... après une envolée de 14% la veille.
L’élément qui a troublé les marchés asiatiques très tôt mardi matin puis sur le Vieux Continent dès leur réouverture, c’est la friabilité de l’euro. Il s’est enfoncé rapidement sous les 1,27 $ (jusque sur 1,267 $) tandis que l’or grimpait symétriquement de 2% à 1 224,5 $/once, son nouveau record historique absolu — toutes devises confondues.
C’est la preuve que des investisseurs, que nous pouvons supposer avisés, cherchent plus que jamais une valeur refuge contre la volatilité des monnaies. Le pétrole n’est d’ailleurs plus le vecteur privilégié comme fin avril puisqu’il subit la concurrence d’un dollar en hausse de 2% en 48 heures.
Ces acheteurs n’ont pas retourné leur veste lundi. La correction sur le métal précieux fut des plus bénignes (-2,5% au plus fort des prises de bénéfices) : il fallait avoir les reins solides car dans le même temps, de lourds dégagements affectaient le yen, marquant la réinitialisation de positions en carry trade au profit du dollar.
Les amateurs d’or qui "bricolent" avec l’équivalent de quelques pièces d’une once ou d’une poignée de lingots se sont délestés par milliers dès les premiers échanges lundi. Les "mains fortes" n’ont cependant pas tremblé : l’or refranchissait les 1 200 $ dès le milieu de la journée.
Ce phénomène a été peu commenté. Le battage médiatique de dimanche se focalisait sur la création d’un SPV ("special purpose vehicle") destiné à refinancer les pays de la Zone euro qui en auraient besoin.
Bruxelles vient de mettre au point un hybride de fonds TARP alimenté par les contributions de l’ensemble des pays européens (à concurrence de leur capacité de financement respective... reste à déterminer avec quels actifs en garantie) tandis que la BCE serait autorisée exceptionnellement à racheter des dettes d’Etat (grecques dans l’immédiat) sans que cette mesure ne contrevienne formellement aux dispositions du Traité de Lisbonne.
Mais créer une méga-cagnotte (avec quel argent... les pays contributeurs sont déjà exsangues !) ne résout aucun des vrais problèmes structurels. C’est un simple expédient — mais cette réalité est occultée par un puissant effet d’annonce. Son but est de permettre d’éviter une "catastrophe immédiate" (c’est Christine Lagarde qui l’affirme) et entraîne une "surréaction" des marchés (toujours d’après notre ministre de l’Economie).
L’injection massive de liquidités dans le système bancaire (qui présentait tous les symptômes d’un collapsus identique à celui observé au coeur de l’été 2008) a permis de gagner un peu de temps en court-circuitant la spéculation... Cette dernière semble toutefois avoir très vite retrouvé une motivation baissière contre l’euro avec l’annonce de l’agence de notation Moody’s : cette dernière a fait savoir que les accords du week-end ne modifiaient pas son intention d’abaisser d’un ou deux crans la note des dettes souveraines de la Grèce (qui réclamait ce mardi 20 milliards d’euros d’urgence au FMI), de l’Espagne et du Portugal.
Des centaines de milliards d’euros immédiatement mobilisables ne changent rien au fait qu’il faudra les rembourser plus tard... Et si c’est au prix d’une sévère cure d’austérité, les bourgeons de croissance européenne — dont la lente repousse a été obtenue à grand coup de "plans de relance" et de soutien massif aux banques — pourraient ne pas survivre à un nouveau coup de gel sur les salaires puis les dépenses sociales des Etats.
Et l’Allemagne serait tout aussi durement affectée par un ralentissement économique européen si la récession sévit à ses frontières, c’est-à-dire chez ses principaux partenaires.
Pour l’heure, Francfort — qui était resté dans le wagon de queue du TGV de la hausse lundi —, a nettement surperformé les autres places ce mardi, avec un gain de 0,33%. Cela peut paraître modeste, mais le rouge dominait partout ailleurs : -0,75% à Paris, -0,5% à Amsterdam et Milan et -3,3% à Madrid.
Après une première moitié de séance marquée par des prises de bénéfices parfois appuyées (sur les financières) dans le sillage de l’euro, les places européennes se sont nettement raffermies en fin de journée
Tout d’abord parce que quelques rachats à bon compte se sont dessinés alors que le CAC 40 reculait de près de 2,5% (testant 3 625 points à plusieurs reprises entre 13h et 14h55). Ensuite sur la rumeur d’un échec des pourparlers entre les travaillistes et libéraux démocrates en Angleterre.
Pour les bookmakers, ceci ouvrait la voie à une coalition dominée par les conservateurs, mais impliquant les libéraux-démocrates. La City se félicitait ouvertement d’une continuité dans la politique libérale menée depuis 13 ans... même si elle a mené à la catastrophe en 2008.
Les pertes de la Bourse de Londres se sont réduites de 50% en quelques minutes peu après 15h. Cela entraîna un rebond mécanique des autres places par le jeu de la revalorisation des contrats sur indices tels que le DJ-Stoxx 50 ou l’Eurotop 100 — lequel ne perdait que 0,15% au final. L’ouverture en repli modéré de Wall Street n’a pas manqué de motiver encore un peu plus les acheteurs de ce côté-ci de l’Atlantique.
Les bookmakers avaient vu juste puisque David Cameron a été officiellement nommé Premier ministre par la reine d’Angleterre vers 22h. Il ne reste plus qu’à observer avec intérêt la réaction de la City lors de la présentation du programme gouvernemental négocié mardi après-midi avec Nick Clegg, le chef de file des "lib-dems".
A Wall Street, il s’est déroulé — une fois n’est pas coutume — un scénario de séance constituant l’exact symétrique de celui observé en Europe. Les indices américains avaient amorcé leur rebond dès l’ouverture, entamant une hausse graduelle mais régulière, jusqu’à ce que le Nasdaq affiche +1,2% à l’heure du café. La vapeur s’est alors inversée, Wall Street amorçant une rapide rechute dans le rouge, le Dow Jones et le S&P 500 reculant au final de 0,34% respectivement.
Les investisseurs ont apparemment calqué au plus près leurs achats et leurs ventes sur l’évolution de l’euro : la monnaie unique parvenait à se redresser jusque vers 1,2750 $... avant de rechuter de 1% pour tester ses plus bas du jour, c’est-à-dire les 1,2660 $ : difficile de s’accrocher à l’illusion que la mise en place d’un "TARP à l’européenne" aurait dissuadé la spéculation...
http://www.la-chronique-agora.com/articles/20100512-2725.html
La dette publique des Etats-Unis est pire que celle de la Grèce
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/b4cefb4e-5d2b-11df-ad45-582c4e53c605|2
2. Pourquoi, cette fois, l’économie capitaliste ne va pas se relever ?, 12 mai 2010, 22:20, par Pic et Puce
Il y a en fait deux capitalismes : l’un a toujours existé et repose sur la création de richesses par le travail et le développement technologique.
L’autre est purement financier et spéculatif....
Seulement le second est en train de tuer le travail et la liberté durement acquise...C’est exactement le but que recherche les grandes familles qui dominent la finance mondiale... familles soutenues par pratiquement tous les
dirigeants complices de notre monde.
Après l’abrogation de la loi qui séparait strictement l’acitivité des banques liées l’une et l’autre aux deux capitalismes....le concret et le financier spéculatif...
la boîte de Pandore fut ouverte...
Tous les coups bas furent officiellement rendus légaux car l’on pouvait désormais puiser dans les caisses de ceux qui travaillaient pour combler celles de ceux qui spéculaient sans que jamais ils fussent obligés de supporter l’impôt et les pertes.
Tout cela participe à un mécanisme diabolique car jamais on ne peut qualifier d’erreurs les décisions qui mènent aux désastres auxquels nous assistons mais à une ingénieuse mise en place d’un système nouveau, en fait concocté et pensé depuis des dizaines d’années....
Le débarquement en Normandie a aussi servi à cela...100 familles ont un revenu qui est celui de la moitié de la population mondiale...Sept milliards d’individus n’ont aucun recours face à une telle dépendance.
La fin du capitalisme impliquerait la fin de l’humain. C’est la fin de la domination de ces 100 familles que les peuples doivent conquérir. Le grand problème, c’est qu’elles sont prêtes au sacrifice de milliards de personnes pour conserver leur pouvoir par le moyen du capitalisme financier.
Si vous avez une solution à ce problème...merci de nous la donner...
1. Pourquoi, cette fois, l’économie capitaliste ne va pas se relever ?, 13 mai 2010, 09:07
La realité de 2010 rappellée par la crise grecque :
Le volume de la speculation mondiale depasse le volume de la production de biens et de services mondiaux depuis ???.
Malgré le vote recent du Parlement Europeen pour une taxation des flux financiers,aucune mesure institutionnelle pratique pour tracer,mesurer ces flux. :
“D’un autre côté rien n’a été entrepris pour contrôler et réglementer la "Libre circulation des capitaux" malgré le vote du 11 mars 2010 au Parlement de Strasbourg où il y a eu une majorité de 536 voix contre 86 pour étudier l’impact d’une Taxe Tobin.
Le Brésil, Taïwan, l’Indonésie, l’Inde, la Russie sont bien plus avancés pour freiner la libre circulation des spéculations sauvages....”
L’Europe providence bancaire engraisse la spéculation et la libre circulation des capitaux sur le dos des contribuables
Par Thomas, le Cimbre, le 10 mai 2010, - Economie de bulles, crises systémiques, subprime - Lien permanent
http://www.renovezmaintenant67.eu/index.php?post/2010/05/10/L-Europe-providence-bancaire-engraisse-la-spéculation-et-la-libre-circulation-des-capitaux-sur-le-dos-des-contribuables