Accueil > Pourquoi la grande bourgeoisie ne cède pas pour l’instant ?
Pourquoi la grande bourgeoisie ne cède pas pour l’instant ?
Publie le dimanche 7 novembre 2010 par Open-Publishing11 commentaires
Ce samedi matin , avant la manif habituelle, nous avons débattu en conférence de section sur la situation politique en France et dans le monde.
Malgré un mouvement d’ampleur des salariés et des jeunes qui a mobilisé plus qu’en 1995 , 2003 et 2006 où la bourgeoisie avait reculé sur ses projets de casse de la sécurité sociale (Juppé), de la retraite avec le compromis de Chérèque (loi Fillon), du contrat 1ère embauche non promulgué (Villepin), nous nous apercevons que le pouvoir ne recule pas et joue sur la pseudo légalité de la loi votée par la droite parlementaire et sur "l’épuisement" futur du mouvement social. Nous nous posons la question , malgré un rapport de forces jamais atteint (65 à 70% de français soutenant le mouvement), de ce non recul de la grande bourgeoisie et du Medef par l’intermédiaire de la bande à sarko complètement délégitimée ?
Un camarade , très compétent , nous a expliqué que face à la crise permanente du capitalisme le taux de profit a profondément diminué, particulièrement dans la zone occidentale du capitalisme, et que nos exploiteurs n’ont plus de grain à moudre face à la concurrence asiatique, indienne et aussi sud-américaine . Pour retrouver leurs marges ils doivent impérativement diminuer les "avantages sociaux" des travailleurs américains et européens en les alignant sur les coûts de production de leurs concurrents,d’où la politique d’austérité globale mise en place dans les pays européens et la poursuite des délocalisations vers les pays à bas coût sociaux .
Ce constat "économique" oblige le mouvement ouvrier à augmenter très fortement le rapport de forces en mobilisant des millions de salariés pour faire reculer nos bourgeois et même renverser la société capitaliste avec ses dirigeants. Dans la phase finale du capitalisme,avec sa mondialisation financière et ses spéculateurs voraces de tous ordres, nous sommes obligés de poser devant le peuple le changement de société par un mouvement de masse incommensurable en pleine effervescence révolutionnaire. Nous sommes conscients du défi qui se pose devant nous. Mais nous sommes obligés d’y faire face sinon la bourgeoisie encouragera l’option extrème-doite autoritaire et même dictatoriale comme elle l’a toujours fait dans les moments difficiles de crise économique de son système. D’ailleurs des signes électoraux sont à l’oeuvre déjà dans tous les pays occidentaux , la France n’est pas épargné avec le Front National et la politique de Sarkozy qui s’oriente vers un autoritarisme renforcé proche du Pétainisme.
Les réformistes qui dominent encore "électoralement" les révolutionnaires sont mis au pied du mur car ils n’ont plus de sparadrap social pour calmer le mal capitaliste sans le remettre en cause comme nous le voyons en Grèce, au Portugal ou en Espagne. L’illusion de faire reculer le patronat, comme Chérèque le pense, sur le chômage , la jeunesse ou les seniors est un leurre tendu par Parisot pour gagner du temps et fractionner le mouvement social unitaire. Nos bourgeois expatriés et malades des paradis fiscaux ou ils entassent leurs profits ne veulent rien perdre face à la crise financière du dollar en décrépitude et le déclin des Etats-UNis plombés par leur budget militaire qui ne leur permet pas de résoudre les graves problèmes de santé,d’éducation,de logement, de chômage de la future ex puissance mondiale.
Cette crise majeure du capitalisme doit être exploitée par les révolutionnaires et les progressistes militants pour proposer une alternative vraiment socialiste aux peuples. La grève insurrectionnelle trace ses sillons chaque jour malgré les obstacles mis en place par les gouvernements à la solde des multinationales. Il faut enfoncer le clou patiemment et avec créativité pour que le peuple renverse le capitalisme et construise la nouvelle société de nos rêves. Les travailleurs français montrent l’exemple en cette fin d’année et notre bourgeoisie cherche par tous les moyens à sa disposition à freiner le mouvement social en le dépouillant progressivement des acquis qu’il a gagné de haute lutte précè demment. Tous les économistes marxistes doivent nous aider à bien comprendre la situation actuelle du système capitaliste pour que nous adaptions nos moyens de lutte à la hauteur nécessaire pour gagner. Nous ne pouvons laisser la dictature s’installer et pourrir nos vies .L’histoire à démontrer que la passivité, l’indifférence, la délégation de pouvoir permet à nos exploiteurs de nous entraîner dans des aventures dramatiques qui font régresser l’humanité comme trop de conflits guerriers l’ont démontré et le démontrent encore .
Comme l’affirment certains managers capitalistes nous avons le devoir de résultats . Nous devons changer le monde et nous devons démontrer que nous le pouvons .
Cela étant dit , poursuivons le combat ....
Bernard SARTON , section d’Aubagne





Messages
1. Pourquoi la grande bourgeoisie ne cède pas pour l’instant ?, 7 novembre 2010, 15:36, par pechereau
Peut-ètre et surement parce que le Peuple est en manque d’alternatives politiques ... à l’heure actuel AUCUN Parti politique n’est en mesure dans les faits de proposer au PEUPLE un programme clair et progressiste !!!
1. Perspective ?, 7 novembre 2010, 15:56, par gb26100
Le constat du manque de perspective est évident. Mais il faut faire bouger les lignes et écrire ensemble ce programme partagé. Le PCF lance des initiatives de co-élaboration populaire. Cela mérite d’être pris au sérieux. Rechercher un parti avec un programme est une illusion si le contenu de ce programme ne fait pas partie de la dynamique populaire. Sur le papier, il est facile de mettre des réponses. Leur mise en application est un combat face aux réactionnaires, et aussi face aux réformistes qui se contentent de quelques retouches à la marge.
Les séquences électorales pervertissent le temps de la construction en donnant la priorité au choix du bulletin de vote. La notion de vote utile est significative. Utile à quoi ? pour perdre la fois prochaine ?
Je retiens que la démarche est aussi importante que le contenu pour réussir vraiment. Sinon les gens naviguent entre espoir et déception, un cycle trop connu depuis mais 1981.
2. Pourquoi la grande bourgeoisie ne cède pas pour l’instant ?, 8 novembre 2010, 00:13
De la même manière que nous n’avons pas besoin de patrons, nous n’avons pas besoin d’un parti politique pour changer d’ère. Pourquoi rechercher sans cesse de nouveaux maîtres ?
2. Pourquoi la grande bourgeoisie ne cède pas pour l’instant ?, 7 novembre 2010, 16:30
quand donc utiliserez vous un vocabulaire différent des exploiteurs :
crise, crise, crise :arretez : tout ce qui se passe et le déroulement
logique du système militaro-libéro-capitaliste, il arrive ce qui a été décidé.
1. Pourquoi la grande bourgeoisie ne cède pas pour l’instant ?, 7 novembre 2010, 17:11
Tu as raison : La prétendue "crise" n’est qu’un spectacle qu’on nous joue afin de nous pousser à accepter ce que nous refusons. Et toute cette gauche et extrême gauche qui croit à la "crise" et ne jure que par elle ne fait en quelque sorte que jouer involontairement le jeu du pouvoir.
3. Pourquoi la grande bourgeoisie ne cède pas pour l’instant ?, 7 novembre 2010, 17:29, par Cop
dans quel monde vit-on ?
il y a des choses qui me font rire (voir fou-rire, voire besancenot, voir), c’est le camarade qui aurait vu que.... dessous :
c’est qui les patrons de "la concurrence asiatique, indienne et sud-américaine" ?
hurlements de rire quand les explications boitent et sont completement hors jeu...
en plus et par ailleurs, nos grosses têtes, très compétentes, peuvent-ils nous dire l’importance des échanges avec la zone asiatique par rapport au PNB de l’UE par exemple ?
(.../...)
ah...
bien bon, l’explication de la concurrence asiatique ne tient pas, elle est une concurrence entre travailleurs pas entre bourgeoisies, et encore sur les marges.
Par contre, le prétexte d’une concurrence sur-dimensionnée, et secondairement plus liée à des taux de change exagérément distendus (la Chine et l’Inde avec leurs monaies artificiellement basses défoncent d’abord des pays du tiers monde, détruisent le textile d’Afrique du Nord, etc), est le principal bélier idéologique pour s’attaquer aux droits sociaux, plus qu’une vraie réalité.
Les bourgeoisies du monde entier continuent d’investir et sur-investir en France, montrant par là que l’importance des salaires et avantages sociaux n’est pas un frein.
La France est régulièrement aux premières places dans les états qui reçoivent des IDE et ça ça détruit toutes les fables sur la France trop chère, même vis à vis des états comme la Chine.
Par contre la question des taux de profit et de l’instabilité systémique du capitalisme, particulierement dans la phase actuelle sont des questions importantes.
1. Pourquoi la grande bourgeoisie ne cède pas pour l’instant ?, 7 novembre 2010, 17:50, par sam
sur l’emploi du mot "crise" : un analyste pertinent du système capitaliste - Karl Marx je crois -a démontré brillamment en quoi la crise était consubstantielle du système. Et le mot "crise" était parfaitement adapté, et l’est encore.
s’il faut contester avec force les explications bourgeoises sur les origines de la crise et sur les moyens d’en sortir, nous ne devons pas nous priver du mot et, au contraire, insister : le capitalisme, c’est la crise.
quelqu’un plus haut dit qu’il n’y a pas crise, que "tout a été décidé"... Manque cruel de dialectique ! et complotisme pas loin... C’est aussi une façon de déifier le système capitaliste (capable en soi de tout penser et prévoir) et la bourgeoisie (toute-puissante). Or, face à la crise, les capitalistes eux-mêmes sont en état de faiblesse. Pour l’instant, ils parviennent à transférer cette faiblesse sur les masses. Mais ce n’est pas fatal !
2. Pourquoi la grande bourgeoisie ne cède pas pour l’instant ?, 7 novembre 2010, 19:11, par Pascal
Cette analyse est basée sur une erreur fondamentale : non, le taux de profit de baisse pas. Il n’a jamais été aussi haut et il augmente (http://lepcf.fr/Le-capitalisme-vu-par-les). Et pourquoi ?
Tout simplement parce qu’il n’y a personne en face de la bourgeoisie capitaliste. Il n’y a aucun parti révolutionnaire capable de menacer son pouvoir, au niveau de l’État comme dans les entreprises. Il manque un vrai parti communiste aujourd’hui, et c’est peut-être bien pour cela que, dans la bataille contre la casse des retraites, le rapport de force a été insuffisant pour les faire plier...
4. Pourquoi la grande bourgeoisie ne cède pas pour l’instant ?, 7 novembre 2010, 19:21
Si la grande bourgeoisie ne cède pas, c’est parce qu’elle a entièrement confiance dans les directions syndicales pour contrôler le mouvement. Nous ne gagnerons pas tant que nous ne les déborderons pas.
1. Pourquoi la grande bourgeoisie ne cède pas pour l’instant ?, 7 novembre 2010, 23:38, par .
Les directions syndicales sont le reflet organisé de ce que pense la majorité de la base , même si une forte minorité veut en découdre physiquement avec l’ennemi de classe . Rassembler plusieurs millions de personnes dans la rue pour combattre la politique des multinationales exige un effort sans précédent sur le plan idéologique pour expliquer la nécessité d’en finir avec le capitalisme cause de tous les maux de notre société actuelle. L’intersyndicale apprend en marchant avec des hauts et des bas car la bourgeoisie manoeuvre avec intelligence en fonction du rapport de forces.
Notre faiblesse momentanée réside dans le manque de hardiesse par peur des répressions de toutes sortes que nos bourgeois utilisent sans vergogne, et nous en avons eu plusieurs exemples au cours de ces 2 derniers mois. La grève insurrectionnelle des salariés-chômeurs-précaires-jeunes scolarisés-retraités doit prendre forme dans les temps qui viennent pour réussir à dépasser les répressions par la fuite des élites bourgeoises qui nous dirigent. Ceux ou celles qui pensent que par le jeu électoral on changera quoi que ce soit n’ont pas compris que la démocratie bourgeoise électoraliste ne peut rien produire de nouveau et qu’elle en est même à se demander de la remplacer par une dictature de fait. Il ne peut y avoir de pause dans un processus révolutionnaire , notre expérience des dernières semaines nous aide à mieux réfléchir sur les types d’action à mener pour déstabiliser le système . Le découragement ne peut avoir cours , il nous faut poursuivre le combat jusqu’à la victoire malgré les chausses -trappes, les trahisons ou la peur. Beaucoup d’entre nous ont la rage au coeur devant les atermoiements de certains dirigeants syndicaux, les prises de position de certains dirigeants des partis de gauche , mais cela fait parti du jeu d’un processus révolutionnaire. Tout le monde n’a pas intérêt à aller jusqu’au bout et pourtant les masses populaires exigent par nécessité sociale que nous allions au bout de ce projet de renversement du système capitaliste.
Cette force du peuple en mouvement surgira par notre travail d’explications et les erreurs que ne manqueront pas de faire nos adversaires pris dans la nasse de leur crise sans remèdes , ni possibilité de guérison . Cela n’a que trop duré ,à nous d’écrire l’histoire avec passion et raison . Soyons dignes de notre grand Karl Marx et des révolutionnaires tombés au champ d’honneur partout dans le monde.
Bernard SARTON
5. Pourquoi la grande bourgeoisie ne cède pas pour l’instant ?, 8 novembre 2010, 08:39
L’impossible aveu
le projet discret de la gauche” caviar” pour les prochains mois et jusqu’en 2012, devoilé dans le livre “18 mois chrono”:dissolution apres non ? promulgation de la loi retraite,elections et gouvernement gauche plurielle jusqu’aux presidentielles.Presenté en catimini a 24h.hier soir chez Ruquier,il est connu depuis des semaines dans tous les cercles de pouvoir.
http://paul.quiles.over-blog.com/
Ce scenario explique en partie la “trahison” de l’intersyndicale et le non appel a la greve generale.
Une course de vitesse est donc engagée pour les semaines a venir,et dont le rythme est essentiel pour l’auto generalisation en cours.