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Pourquoi le Taux Directeur de la BCE est-il une vaste escroquerie financière ?

Publie le samedi 19 juillet 2008 par Open-Publishing
4 commentaires

Pourquoi le Taux Directeur de la BCE est-il une vaste escroquerie financière ?

A. Le Taux Directeur de la BCE : en hausse !

UNE FOIS PAR MOIS, LE CONSEIL DES GOUVERNEURS SE REUNIT pour commenter l’actualité en termes sibyllins et annoncer « la » décision capitale : quel sera le taux directeur ? Or, comme nous l’avons déjà souligné, ce taux de refinancement à trois mois des grandes banques a augmenté régulièrement depuis la nomination de J.C TRICHET au poste de gouverneur de la BCE puisqu’il est passé de 2% (le 6/6/2003) à 4% (le 13/06/2007) et à 4,25% le 2/07/2008. La presse financière laisse même planer le doute sur de futures augmentations pour le second semestre 2008, et même en 2009, « pour combattre l’inflation, principale source d’inquiétude de la BCE ».

Pendant ce temps, les Etats-Unis ont réduit, et le Japon a maintenu à un niveau très faible, leur taux de refinancement des grandes banques à court terme (trois mois). Cette politique a permis de contenir les taux à dix ans, principale source de financement des Administrations Centrales, alors que leur situation respective d’endettement est bien plus inquiétante que celle de la Zone Euro : ±55% du PIB[1] pour la Zone Euro (amélioration constante) ; ±50% pour les Etats-Unis (dérapage depuis fin 2007) ; ±160% pour le Japon (contre 120% en fin 2000, mais amélioration en 2007).

Pour souligner l’absurdité de cette situation, le gouvernement japonais peut se financer (à dix ans) au taux de ±1,6%, tandis que les gouvernements « eurolandais » et américains doivent se financer à plus de 4,5%.

Or, rien ne justifie que les gouvernements européens doivent se financer auprès des banques commerciales à des taux si élevés.

CETTE FIXATION ARBITRAIRE DES TAUX CONDUIT A UNE VERITABLE ASPHYXIE DES PAYS EUROPEENS LES PLUS ENDETTES.

En effet, un taux directeur de 4,25% conduit à faire un cadeau annuel à la Haute Finance et aux rentiers de 3,3% de notre PIB (et même de 4,0% si l’on tient compte de l’endettement de toutes les administrations) : ± mille euros par an et par citoyen, dans les pays les plus endettés, qu’il soit nouveau-né ou mourant.

Il est donc facile de comprendre que « la lutte contre une reprise (réelle) de l’inflation en Zone Euro » représente l’argument favori de la Haute Finance pour imposer une prédation de cette ampleur.

En clair, cette « politique monétaire », c’est toujours plus de produits financiers pour ces grands prédateurs, et toujours plus de sacrifices pour les peuples européens (ne résidant pas dans les paradis fiscaux).

Autrement dit, c’est la la « CROISSANCE ZERO GARANTIE »… pour les peuples… 

B. Le Taux Directeur de la BCE : un taux qui ne dirige rien du tout !

PREMIER ETAGE DE LA PREDATION : LE TAUX DIRECTEUR.

Si la BCE fixe le taux de refinancement des grandes banques à trois mois, c’est bien sûr pour prêter plus de sept mille milliards d’euros aux administrations européennes à des taux encore plus élevés, soit à ±5%, toutes administrations confondues.

Pour les grands bonimenteurs d’un « marché où la concurrence est libre et non faussée », la prédation n’est jamais satisfaisante : les entreprises et les particuliers sont les victimes de choix de la Haute Finance.

DEUXIEME ETAGE DE LA PREDATION : LIBERTE TOTALE DES BANQUES.

Pour simplifier les analyses dans le contexte d’une Zone Euro où il existe une bonne centaine de taux de référence, nous retiendrons deux taux qui « encadrent » généralement les pratiques bancaires : le Taux de Base Bancaire et les Taux d’Usure, ou taux usuraires.

Par contre, si l’exemple suivant concerne la France, il faut très vite relever que la plupart des pays européens ne fixent aucune limite à l’usure…

En France, les banques commerciales peuvent fixer librement leur Taux de Base Bancaire (TBB). Et donc, malgré une baisse, puis une hausse du Taux Directeur de la BCE, le TBB moyen pratiqué par les banques françaises est resté « cloué » à 6,60% depuis décembre 2002 (venant de 7,10% avant 2002).

Les ententes (illicites) sont donc évidentes au sein de cet oligopole parfaitement hermétique, regroupé au sein de l’Association Française des Banques (AFB).

Or, ces TBB sont eux-mêmes à la base d’une multitude de taux de référence dans chaque banque : pour tous les prêts, les taux pratiqués varient en fonction des emprunteurs, des durées, des montants et des garanties offertes.

Les banques françaises sont mêmes libres de fixer les sommets qu’elles peuvent frôler, mais ne pas dépasser, puisque c’est la Banque de France, leur banque, qui détermine la liste des taux usuraires.

Au sommet de cette pyramide se trouve le taux usuraire le plus élevé, celui des prêts à la consommation accordés aux petites gens (prêts inférieurs à 1.524€) ; depuis janvier 2008, il est à 20,60% hors frais de dossiers de toutes sortes.

Pour les entreprises, c’est le découvert autorisé qui est le taux le plus élevé : il est « limité » à 14,29% mais les banques peuvent quand même facturer un supplément d’agios avec la règle du « plus gros découvert utilisé ». Un seul jour de découvert utilisé (autorisé par contrat), et les entreprises paient généralement un mois de frais financiers… C’est légal puisque c’est « leur » loi.

TROISIEME ETAGE DE LA FUSEE « INSTITUTIONNELLE » QUI FAIT GRIMPER LES TAUX D’INTERET.

La BCE donne des statistiques sur les Taux Moyens Mensuels (TMM) pratiqués par les banques pour chaque catégorie de crédit, de découvert et de prêt. Et là, c’est le bonheur complet : les taux pratiqués par les banques sont toujours très inférieurs aux taux usuraires (s’ils existent).

Que se passe-t-il donc ? En fait, les taux usuraires servent de référence aux Sociétés de Crédit qui sont (généralement) les filiales de ces mêmes banques. Et celles-ci sont spécialisées (dans le racket) pour toutes sortes de financement (crédits, prêts, LOA, crédit-bail), pour toutes sortes de clients (administrations, entreprises, particuliers), pour toutes sortes de biens (consommation, équipement, immobilier) et pour toutes sortes de services (affacturage, crédits grand public, crédits automatiques par découverts). Bien sûr, elles interviennent pour toutes les durées possibles, y compris pour les crédits permanents (revolving) par cartes bancaires et pour les crédits à vie (trente ans, et même cinquante ans, pour les crédits immobiliers). Dans ce contexte de « légalisation » du racket en faveur des Sociétés de Crédit, il est facile pour un banquier de refouler les demandes d’intervention de ses clients (déposants) vers les « sociétés spécialisées » tout en donnant l’image du banquier vertueux, « populaire », « mutuel », « coopératif » et même « agricole » (des gens de la campagne). Les spots télévisés sont d’ailleurs très révélateurs de l’image sympathique que veulent donner les banquiers… pour nous emprunter de l’argent ou pour nous vendre des placements et des assurances… Mais surtout pas pour nous prêter de l’argent, car c’est bien plus rentable pour la Haute Finance de refouler nos demandes vers les Sociétés de Crédit.

Nous venons de parler essentiellement de la France, mais c’est bien pire dans d’autres pays : Espagne, Italie, Portugal, Grèce, Allemagne, Belgique… Dans la plupart de ces pays, il n’y a même plus de fixation de « taux usuraires »… Or, c’est bien le Pouvoir Politique, et donc le Parlement Européen au sein de toute l’Union Européenne, qui devrait « encadrer » et « harmoniser » les pratiques de la Haute Finance, notamment en plafonnant (à des niveaux très bas) les taux d’usure. Dans la réalité, les Banques Centrales, chacune dans son pré carré, ont le droit de publier, ou de ne pas publier, ce type de taux à ne pas dépasser… Et quand elles publient ces taux, c’est tout simplement pour institutionnaliser un système de racket particulièrement bien organisé…

C. Peut-on chiffrer le racket financier ?

Pour toutes les Administrations de la Zone Euro, les frais financiers (±5%) s’élèveront, durant l’année 2008, à environ 350 milliards d’euros, soit un peu plus de 225 MD€ pour les Etats les plus endettés, et un peu moins de 125 MD€ pour les autres administrations.  

Pour les entreprises résidentes, les frais financiers représenteront plus de 750 MD€ (une masse de crédits et de prêts de ±10.000 MD€, soumise à un taux moyen de 7,5%), mais ce n’est qu’une (petite) partie seulement des ponctions réalisées par la Haute Finance à tous les niveaux de la vie économique et au sein de l’Economie Réelle : marchés boursiers, marchés obligataires, marchés des matières premières, marchés du foncier et de l’immobilier, commissions sur tout ce qui bouge, et même « consulting » obligatoire (à des tarifs mafieux) pour les entreprises sous leur contrôle.

Pour les particuliers, dont les sociétés en nom propre font partie, le racket n’est pas réellement chiffrable car les banques centrales ne publient aucune statistique sur les sociétés de crédit… alors que ces dernières occupent une place grandissante (40%) dans le total des crédits et des prêts accordés aux résidents (location et crédit-bail compris)… De plus, les Sociétés de Crédit se sont multipliées pour « spécialiser » leur racket, pour optimiser leurs bénéfices et pour dissimuler leur vraie puissance, en s’implantant dans les paradis fiscaux.

Même les sociétés de recouvrement de créances sont aujourd’hui les filiales des banques, des organismes de crédit, des caisses interprofessionnelles du logement et des groupes d’assurance : elles « rachètent » les crédits impayés à vil prix et mettent à l’abri (dans les paradis fiscaux) les recouvrements de ces « impayés »… Pour ces sociétés, les recouvrements de créances deviennent des plus-values non imposables, certaines alimentant les caisses noires des dirigeants et des ex-dirigeants… La Justice « locale » de leurs (malheureux) clients les protège, c’est la règle, et elle leur donne même le droit d’exercer leur forfait pendant trente ans. Tout confondu, le chiffrage des prestations de ces Sociétés de Crédit et de Recouvrement (pour les seuls frais financiers) représente plus de 500 MD€ à l’échelle de la Zone Euro. 

Au total, le racket financier au sein de la Zone Euro se monte (pour les seuls frais financiers) à plus de 1.600 MD€ par an, soit plus de 5.000€ par an et par habitant. CQFD : c’est la croissance zéro garantie… pour les peuples européens !

D. Conclusion

Sur « un marché où la concurrence (doit être) libre et non faussée », nous venons de découvrir l’institution la plus anti-démocratique (la BCE) que l’Histoire Européenne ait jamais engendré : elle est gérée uniquement par des Hauts Fonctionnaires, « jamais élus, jamais responsables, jamais coupables », adoubés par la Haute Finance (il faut avoir un passé de banquier).

Personne n’a le droit d’ingérence dans leurs décisions et dans le contrôle de leurs activités ; et pourtant, quand ils octroient des crédits et des prêts aux banques commerciales, c’est l’argent des peuples qu’ils gèrent, et ce sont les peuples qu’ils endettent. 

De plus, toutes les pratiques bancaires et financières sont gérées par un système d’ententes illicites qui ont pour but d’encourager les « enrichissements sans cause », condamnés par ARISTOTE, par toutes les religions chrétiennes et par l’Islam pendant plus de cinq siècles.

La liberté ? C’est celle d’un racket bien organisé ! 

Merci de réagir, et surtout de faire réagir le plus grand nombre d’entre nous,

ALTER-EUROPA

Pour une Autre Europe…

Et (bien sûr) pour un Autre Euro…

JUNON MONETA

http://groups.google.be/group/alter-europa/web/pourquoi-le-taux-directeur-de-la-bce-est-il-une-vaste-escroquerie-financire?hl=fr

Messages

  • ALTER-EUROPA :C’est à J.C.Trichet qu’il faut faire lire cette démonstration un rien bencale et non ICI.

    • La finance en soit est déjà une escroquerie , en démonter les arcannes ne suffira pas a lui faire tomber le masque ( et la gueule avec serait bien ) d’autant qu’il faudrait une compétence pédagogique particuliére pour permettre a certains comme moi d’y voir trés clair . Du coup je je n’arrive pas a saisir le coté bancale de la démonstration .

    • Une démonstration "bancale", cher ami !!!
      Il faut déjà bien maîtriser la langue française, d’abord pour comprendre et ensuite pour critiquer ce genre d’article sur des bases solides.

    • Cher ami,

      Un des grands principes de ALTER-EUROPA, c’est justement d’essayer d’expliquer ce qui se passe...

      Comme les sujets monétaires et financiers sont volontairement enrobés de mystère, il est tout à fait normal que des gens intelligents (comme vous) disent : "C’est mystérieux, je ne comprends pas !".

      Je prends donc le temps de vous expliquer, par respect pour vous qui avez réagi à notre ami "bencal" : les Etats, les Régions et les Administrations sont OBLIGEES de passer par les banques pour emprunter de l’argent.
      Ce n’était pas le cas avant les années 1980 (avant 1986 en France).

      Donc, si la BCE - qui est la banque des banques - décrète que le Taux Directeur minimum sera de 4,25%, les banques prêteront à 4,25% + marge...
      Pour des prêts sur dix ans, les taux ont donc grimpé à plus de 5% depuis février.

      Et qui paie à votre avis ?
      Et bien, nous tous, puisque ce sont nos finances publiques qui prendront un coup dans l’aile.

      Pourquoi ce Taux Directeur est-il anormal ?
      A l’échelle de la Zone Euro, le Taux Directeur devrait être moins cher que celui du JAPON (très endetté) et donc, inférieur à 0,5% (taux du Japon).

      Combien coûte ce racket financier en Zone Euro ?
      Pour un endettement de nos administrations publiques en Zone Euro, nous payons donc des frais financiers aux banques et aux assureurs qui sont TOTALEMENT ANORMAUX : 7.000 milliards d’euros X 5% par an = 350 Milliards d’euros.
      C’est cinq fois trop cher !
      Et ce sont les pays les plus endettés (France et Allemagne, notamment) qui sont rackettés par la Haute Finance, à cause de ce simple taux "mafieux".
      Et donc, c’est toute la mécanique budgétaire qui déraille : M. FILLON déclare qu’il est à la tête d’un Etat en faillite ! Il faut donc faire des réformes, beaucoup de réformes... Euh, pardon, il faudra faire des sacrifices, beaucoup de sacrifices, partout dans l’Education, dans la Santé, dans les entreprises, dans les Administrations...
      Pour mémoire, la France paie des frais financiers à la Haute Finance à hauteur d’environ 8 milliards d’euros par an.
      Le "trou de la SECU" qui est dû aux exonérations de charges sociales en faveur du CAC40 et est dû aux frais financiers, c’est "ENAURME", nous dit François FILLON : entre 10 et 12 MD€.
      Eh ben, Monsieur FILLON, ALTER-EUROPA vient de vous trouver des économies de 6 à 7 milliards d’euros, d’un coup de baguette magique : il vous suffit de téléphoner à J.C TRICHET (l’homme toujours fatigué) et il suffit de lui dire que ses TAUX DIRECTEURS SONT cinq fois trop chers (je me répète) !

      Car ce racket, c’est à cause de qui ? A cause de TRICHET, tout simplement....
      Pour mémoire, il faut savoir que Wim DUISENBERG (son prédécesseur hollandais) n’a jamais voulu obéir aux banques et assurances : il a donc fait baisser ce taux à moins de 2%.
      Cela n’a pas plu à la Haute Finance : il a été "remercié" au bout de 4 ans (au lieu de 8).
      Pour information, toujours, Wim DUISENBERG est mort noyé dans sa piscine de la Drôme provençale.
      Dommage, nous aurions pu le faire revenir...

      Avec nos respectueuses salutations à tous et à toutes,
      J.M

      Fait à 3H00 du matin : les idées de ALTER-EUROPA peuvent être claires, même à cette heure-là...