Accueil > Précarité des prof ca fait froid dans le dos
Des professeurs toujours plus absents... et pas de remplaçants. C’est pour ça que Luc Chatel veut envoyer des étudiants ou des seniors en renfort.
Mais avant de les envoyer au charbon, on peut déjà se demander pourquoi ces profs sont absents ? Sont-ils plus fainéants que dans les autres corps de métiers ?
Surêment pas. Surtout si l’on jette un œil sur Lemonde.fr, où l’on peut lire ces témoignages édifiants de professeurs, ou plutôt de "TZR", Titulaire sur zone de remplacement. Leur sitiation de précarité fait froid dans le dos. Extraits :
Vincent S. :
"En cinq ans, j’ai travaillé dans deux lycées généraux, quatre lycées professionnels et quatre collèges."
Benoît-Jean C. :
"Les élèves savent votre poste temporaire et en profitent pour bâcler leur travail et ne pas prêter attention aux cours."
Hélène A. :
"Chaque année c’est la même chose : au mois de septembre, on attend à côté du téléphone, espérant l’appel d’un établissement en détresse. Mais cela peut durer deux mois..."
Carine R. :
On vit "des situations aberrantes : être appelée le lendemain de la rentrée de septembre pour un congé maternité prévu depuis avril..."
Du côté des syndicats, on trouve quelques explications pour justifier le manque de profs disponibles et les absences. La situation a bien changée depuis quelques années.
Sur Lavoixdunord.fr, Guy Savelon, du syndicat des personnels de direction (SNPDEN), explique : "En dessous de quinze jours, un collège ou lycée doit se débrouiller en interne. Mais les emplois du temps ne correspondent pas toujours. Et comme on demande déjà de plus en plus d’heures supplémentaires aux enseignants avec la réduction des postes, c’est difficile de demander d’intervenir encore dans des classes qu’ils ne connaissent pas."
Pour Didier Costenoble, qui s’occupe du personnel non titulaire au SNES, principal syndicat dans les collèges et les lycées, le constat est clair : "Il y avait un vivier important il y a quatre-cinq ans, mais ces personnes-là arrivaient en fin de droits et ont préféré s’orienter vers une autre carrière. Du coup, il y a une pénurie."