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"Précarité partout, Egalité nulle part" (tract pour le 4/10 de la CNT-FTE 66)

Publie le vendredi 30 septembre 2005 par Open-Publishing

PRECARITE PARTOUT !
EGALITE NULLE PART...

Le NON vainqueur dans les urnes, le 29 mai, n’a stoppé en rien la dégradation de nos conditions de vie. Le gouvernement De Villepin, sous couvert de lutte contre le chômage, amplifie son oeuvre de démolition sociale. L’Ordonnance N° 2005-89 3 du 2 août 2005, qui institue le Contrat Nouvelle Embauche (CNE), mesure-phare du " plan d’action gouvernemental contre le chômage " (sic), en est certainement la plus inquiétante.

Par cette mesure, l’Etat ouvre une nouvelle brèche dans la protection des salarié-e-s. Ces protections (Code du travail, conventions collectives...), sans être la panacée, leur offraient des garanties minimales face à l’arbitraire patronal. Rappelons que le Code du travail fut le fruit d’un rapport de force construit par le Mouvement ouvrier au cours du 20ème siècle, par la lutte et la grève. l’Etat et le Capital furent alors contraints d’adopter une législation sociale.

Le CNE s’inscrit dans une logique de casse des acquis. Il prévoit un pseudo " CDI " avec 2 ans d’essai, pendant lesquels le patron pourra licencier " son " employé sans motif : toute possibilité pour le ou la salarié-e de contester son licenciement devient nulle. En clair : ferme ta gueule et bosse, ne te syndique pas, fait des heures supplémentaires non payées dans des conditions de merde ou alors à la porte !

L’Etat et le MEDEF veulent " remettre la France au travail " en augmentant le temps de travail et en contraignant les chômeurs à accepter n’importe quel emploi à n’importe quelle condition en les menaçant de radiation des ASSEDIC s’ils refusent les emplois " proposés ". En effet, les chômeurs ne pourront plus refuser les contrats de merde ou ne correspondant pas à leur qualification. Au bout de trois refus, ils se verront supprimer leurs indemnités !

LE PERSONNEL DE L’EDUCATION EST PRECARISE...
LA JEUNESSE EST SACRIFIEE !

Au sein de l’Education nationale, la précarisation va ici aussi bon train !
Les réductions drastiques des enveloppes financières, entre autre au sein de la MGI (Mission Générale d’Insertion), tendent à rendre totalement inopérantes les missions qui lui sont confiées. Seule la qualité du service des agents de la MGI, sur le terrain, permet à des jeunes, parmi les plus défavorisés, d’entrevoir et d’envisager des solutions à leurs attentes...
Plus largement, les remplacements des professeurs absents tendent à instituer un service de " gardiennage " des élèves sans réelle préoccupation de leur devenir et encore moins des retombées de telles mesures en terme de développement personnel.

En ce qui concerne les Maîtres d’Internat et Surveillants d’Externat (MI-SE), malgré leur forte mobilisation durant l’année 2003, le gouvernement UMP-MEDEF a fait passer en force un nouveau statut de surveillant : les Assistants d’éducation (AE). Une fois de plus, c’est une progression constante de la précarité qui est proposée au sein de l’Education nationale. Voici quelques exemples afin d’éclairer cette précarité : à la différence des MI-SE, les AE n’ont pas droit aux heures supplémentaires (seulement aux récupérations de services). Un SE plein temps (28 heures) est payé un peu moins de 1.000 euros alors qu’un AE (non étudiant) à mi-temps (20 heures) touche à la fin du mois un peu plus de 500 euros. Nous ne pouvons pas accepter de telles disparités salariales et nous devons nous mobiliser afin de revendiquer que les AE aient des contrats de travail équivalents à ceux des MI-SE.

Les A.T.O.S., lesquels regroupent l’ensemble des personnels administratifs, techniques, ouvriers, de santé et sociaux des établissements scolaires, sont, dans une grande part, des " contractuels ". Les A.T.O.S. sont indispensables à la bonne marche des établissements. Contractuels, ils assurent des remplacements de titulaires, que ce soit pour les longues maladies comme pour les courtes suppléances. Ainsi, les contrats se succèdent-ils, les uns après les autres, quelques fois jusqu’à " huit " au cours d’une année scolaire. Les salaires sont versés en fonction des remplacements effectués. Pour les suppléances courtes, la paie est versée trois mois après le premier jour travaillé. Pour les remplacements de poste vacant (longue durée : en général contrat de 10 mois), le salaire est versé normalement... les contractuels n’ont jamais l’assurance d’être réemployés, à chaque nouvelle rentrée scolaire...

L’école fourre-tout, l’école de la précarité institutionnelle, forme majuscule de l’hypocrisie libérale, tend comme ont le voit, à donner le change, uniquement le change. Ici il n’y a pas place pour l’avenir de la jeunesse. Seuls les intérêts et les attentes d’un capitalisme débridé et destructeur sont pris en compte !

Pour le reste, circulez... il n’y a plus rien à " savoir "...
Cette précarisation sans cesse croissante nous est insupportable ! C’est ce qui nous conduit à revendiquer la titularisation de tous les personnels en situation de précarité.

MOBILISONS-NOUS :
Organisons la riposte sociale !

L’ampleur et la diversité des attaques nécessitent une réponse à leur hauteur. Nous devons, salarié-e-s et chômeur-se-s, organiser ensemble la riposte sociale afin de mettre un terme à tous ces projets qui font de la précarité la norme sociale.

Seule, la construction d’un mouvement social large et massif, ancré dans l’interprofessionnel, permettra aux luttes sociales d’aboutir.
Il nous faut, dès aujourd’hui, sur nos lieux de vie, dans nos entreprises, travailler d’arrache pied à la réalisation de ce grand mouvement, autonome, unitaire et solidaire.

Pour se passer des patrons qui nous exploitent et des élus qui confisquent le pouvoir en nous privant de notre capacité de décider, pour ne plus vivre une humanité au rabais, les luttes que nous devons mener ensemble doivent se donner comme but :

L’avènement d’une autre société, égalitaire, libertaire et solidaire...

CNT de l’Education, Pyrénées-Orientales
66.cnt@free.fr