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Procès Plévin : la magique garde à vue de Richard Lefaucheux

Publie le samedi 18 juin 2005 par Open-Publishing

Communiqué de presse de la Coordination Anti-Répressive de Bretagne

Arrêté le 30 septembre 1999, l’accusé lorientais Richard Lefaucheux, que plusieurs media présentent à tort comme un militant politique, a brusquement une illumination au bout de 67 heures de garde à vue, après avoir été transféré successivement du commissariat de la police française à Lorient (Mor-Bihan), ville où il a été arrêté, à celui de Rennes, puis au siège de la Division Nationale Anti-« Terroriste » à Paris (remarque : l’entrée dans les locaux de la D.N.A.T. se fait par la rue des Saussaies, mais l’adresse postale annonce la couleur : « Place Beauvau », c’est-à-dire le siège du Ministère français de l’Intérieur, ce qui est quand même curieux pour une police « judiciaire » qui, officiellement, « ne fait pas de politique »...).

Devant la Cour d’Assises, Richard Lefaucheux affirme maintenant qu’il a complètement inventé cet épisode du nettoyage des armes, fruit de ses lectures...

Devant le lieutenant de police qui l’interroge (procès-verbal, cote D 61), Richard Lefaucheux déclare en effet le samedi 2 octobre 1999, à 12 heures 30 :

« l’autre homme, ainsi que la femme ont sorti chacun un pistolet automatique du style Beretta,

S.I. (« S.I. » : sur interrogation ) :

— Il me semble qu’il portaient les armes sur eux, je ne sais pas si c’était dans des sacoches de type banane,

— Ils se sont alors mis à démonter et nettoyer les armes », ce qui lui fait comprendre « qu’ils s’agissait de militants de l’organisation terroriste basque espagnole "E.T.A. Militaire" ».

Il poursuit sur sa lancée : « après le repas, le plus vieux des hommes a également sorti un pistolet automatique et ils ont fini tous les trois de nettoyer leurs armes,

— Les deux hommes ont alors également sorti deux pistolets mitrailleurs UZI de leurs sacs,

— -Je vous précise que je m’intéresse aux armes et j’ai tout de suite reconnu les UZI, mais de toute manière ils me l’ont dit eux mêmes,

— -En revanche, en ce qui concerne les pistolets, je ne suis pas catégorique, c’était des armes du même genre que le Beretta, et qu’ils étaient noirs, c’est tout ce que je peux dire,

— Je peux également vous préciser que les trois armes avaient une munition engagée dans la chambre et que les chargeurs étaient remplis (...) A mon sens, Denez RIOU faisait partie du groupe (...) je vous précise que le nettoyage des armes ainsi que le repas se sont déroulés dans la cuisine,

— J’ai appris le vol à main armée commis le 28 septembre 1999 à PLEVIN (Côtes d’Armor) le lendemain, par la télévision et les manchettes des journaux,

— J’ai évidemment tout de suite su qu’il s’agissait des personnes qui étaient chez moi qui ont procédé à cette action commando, et dans mon esprit, Denez RIOU étaient là pour leur apporter un soutien logistique »...

On notera le vocabulaire employé : "organisation terroriste basque espagnole" et "apporter un soutien logistique", vocabulaire qui n’est pas d’usage habituel chez Richard Lefaucheux... Richard Lefaucheux qui n’a justement pas été en contact avec les Basques, et qui n’a donc bien évidemment pas pu assister à cette scène qu’il a complètement inventée. L’intérêt de cette déclaration, pour la police, c’est tout simplement d’avoir des « preuves » supplémentaires contre Denez Riou, qui apparaît décidément comme l’homme à abattre dans ce dossier ... Pour la Coodination Anti-Répressive de Bretagne,

Le porte-parole,

Claude Le Duigou

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