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Propos de Sarkozy : les policiers partagent l’indignation des magistrats

Publie le vendredi 4 février 2011 par Open-Publishing
4 commentaires

Nicolas Sarkozy a réussi à faire l’unité des magistrats et des policiers contre lui. Le Snop et Unité SGP-FO, respectivement majoritaire chez les officiers de police et premier syndicat des gardiens de la paix, ont haussé le ton vendredi contre Nicolas Sarkozy, accusé d’avoir « hâtivement » condamné magistrats et policiers dans l’affaire Laetitia jeudi et d’avoir cédé à l’« émoi événementiel »

Le Syndicat national des officiers de police (Snop) « ne peut admettre que des lampistes » servent « de boucs émissaires à ceux qui détiennent le pouvoir et refusent d’assumer les conséquences de son exercice lorsqu’elles ne sont pas à son avantage ». Il exprime « son regret de voir la douleur des proches de Laetitia, instrumentalisée » et s’insurge « contre les propos » jeudi de Nicolas Sarkozy qui « se dédouane à bon compte des responsabilités qui sont les siennes en la matière ».

En fait, les inspecteurs de l’IGPN n’auraient pas « grand chose » à reprocher aux policiers, selon une source proche du dossier. « Dans l’état actuel de mes informations, il n’y a pas de faute des services de police », a déclaré sur Europe 1 le secrétaire général d’Unité Police SGP-FO, premier syndicat de gardiens de la paix, Nicolas Comte. Tout en excluant pour l’heure une action commune avec les magistrats, il a reconnu que les propos du président avaient suscité « pas mal d’émoi chez (ses) collègues » et prévenu qu’il n’accepterait « pas que des policiers soient livrés comme boucs émissaires ».

La « grève » des magistrats

A Nantes, toute la filière judiciaire s’est rassemblée vendredi en salle d’audience pour exprimer sa colère. Le tribunal fonctionne depuis jeudi au ralenti. Les magistrats n’assurent que les audiences urgentes pour protester contre les propos du chef de l’Etat évoquant des « dysfonctionnements » et des « sanctions » dans ce dossier.

Le numéro deux de l’USM (l’Union syndicale des Magistrats) a déclenché un tonnerre d’applaudissements en annonçant que son syndicat appelait à élargir le mouvement à toute la France, jusqu’au 10 février, date d’une mobilisation nationale avec manifestation à Nantes. Des assemblées générales sont prévues à Lille, Créteil, Grenoble, Caen, Nancy, Pointe-à-Pitre, et des audiences ont déjà été renvoyées à Bayonne.

L’USM dénonce « les pressions fortes exercées depuis jeudi soir par le ministère de l’intérieur sur le représentants des syndicats de police pour se désolidariser de notre mouvement ». Le syndicat Synergie Officier, présent jeudi pour exprimer sa solidarité avec les magistrats nantais, n’était pas représenté au Palais de justice vendredi, tandis que le SNOP a délégué son représentant permanent pour la zone Ouest, Yannick Le Barre. « Les policiers en ont marre qu’on leur tape sur la tête, qu’on mette systématiquement en cause leur travail », a déclaré ce dernier, ajoutant que son syndicat discutait d’éventuelles actions communes avec l’USM .

« Des dysfonctionnements qui ne peuvent rester dans réponse »

Le mouvement de grogne répond aux propos du chef de l’Etat, lors d’un déplacement à Orléans, jeudi. Nicolas Sarkozy a promis des sanctions pour les « dysfonctionnements graves » des services de police et de la justice qui ont permis la remise en liberté de Tony Meilhon, principal suspect du meurtre de la jeune Laëtitia à Pornic (Loire-Atlantique). En écho au Président de la République, Brice Hortefeux estime, dans un entretien à France Soir vendredi, que d’éventuels « dysfonctionnements » ne pourraient « rester sans réponse ». Le secrétaire d’Etat aux Transports, Thierry Mariani s’en est pris à l’Union syndicale des Magistrats qu’il a jugée « outrancièrement politisée ».

Le parti de Dominique de Villepin, République solidaire (RS), a quant à lui dénoncé vendredi « l’instrumentalisation » par Nicolas Sarkozy du meurtre de Laetitia, estimant que les magistrats sont privés « de moyens nécessaires » au bon fonctionnement de la justice.

http://www.leparisien.fr/faits-divers/propos-de-sarkozy-les-policiers-partagent-l-indignation-des-magistrats-04-02-2011-1299937.php

Messages

  • Et alors ?

    Ils sont moins dans l’indignation quand ils insultent, arrêtent, tabassent, produisent de faux témoignages, etc.

    Ils ont protesté quand un flic a dit à une vieille dame défendant les sans-papiers "pousse-toi grosse vache.!" ? C’est ce que j’ai vu et entendu dans ma bonne ville.

    Ils ont été outrés de ce qui s’est passé à Anduze, à Lille et dans bien d’autres endroits ?

    Ces gens ont l’indignation sélective. Mais ils tabassent et répriment ceux qui "comme eux" en ont assez de ce petit chef qui détruit la France.

    Je ne peux pas les plaindre et je ne les trouve pas crédibles.