Protestation contre la venue en France des garde-frontières israéliens : Notre bilan

Le mercredi 12 janvier dernier, de 18h30 à 20h30, un rassemblement aux abords de la salle de spectacles parisienne " Le Bataclan" a été organisé à l’appel de l’AFPS, de la GUPS et de l’UJFP - avec le soutien de l’Association des Palestiniens en France, du CCIPPP et des Femmes en Noir - pour protester contre la tenue d’un gala, sur le sol français, organisé au profit des garde-frontières israéliens"Magav", un corps d’armée sévissant violemment dans les Territoires occupés.

Ce rassemblement d’environ 200 personnes a concentré des événements significatifs quant à l’actuelle conjoncture du mouvement de solidarité avec la Palestine :

– Il a été marqué par une brève mais violente attaque d’éléments de la Ligue de Défense Juive (LDJ), une organisation d’extrême-droite sévissant en France et dissoute en Israël. (Il y a eu quatre blessés, dont deux de la LDJ).

– De petits groupes proches de " Justice pour la Palestine" et du Comité Nanterre-Palestine - qui avaient prévu un rassemblement en un autre endroit - ont rejoint le nôtre, soit de leur propre chef, soit sur ordre de la police souhaitant concentrer la manifestation en un seul point. Sur notre demande, le responsable de " Justice pour la Palestine " a accepté le principe d’une expulsion des négationnistes s’ils apparaissaient dans nos rangs comme lors de manifestations précédentes.

– L’organisation du rassemblement - regroupement des militants derrière les trois seules banderoles présentes (AFPS, UJFP, Femmes en Noir) - a permis au groupe présent de ne pas tomber dans le piège-provocation tendu par la LDJ. Laquelle visait un affrontement de rue qui aurait permis à la police de disperser prématurément notre manifestation.

– Des antisémites notoires comme Ginette Skandrani et Jean-Paul Cruse ont alors pris place dans notre rassemblement. L’ensemble des organisateurs a exigé qu’ils quittent les lieux. Ce qu’ils ont refusé. C’est alors que quelques éléments des deux petits groupes qui nous avaient rejoints (dont un, au moins, appartenant au " Mouvement pour la Justice et la Dignité ") se sont opposés physiquement et brutalement à l’expulsion des négationnistes. Dans la discussion houleuse qui a suivi, chacun a pu entendre des propos sur " la honte de la présence de juifs " et de " sionistes infiltrés " dans le mouvement de solidarité avec la Palestine.

– Cependant, nous avons tenu la manifestation, et nous sommes dispersés collectivement, de manière bien ordonnée, à l’heure prévue.

Au bilan, notre rassemblement a confirmé l’existence d’une radicalisation de certains éléments déniant les valeurs communes du mouvement de solidarité et qui devra faire l’objet d’une mise au point dans les différents groupes. Nous tenons pour notre part à réaffirmer que nous n’accepterons jamais la présence d’antisémites et de négationnistes dans nos rangs. Si certains mouvements ne veulent ou ne peuvent faire cette distinction éthique fondamentale entre un combat pour la Palestine porté par des valeurs universelles et humanistes et un combat dévoyé en des dérives dangereuses pour la Palestine et pour la société française, qu’ils ne cherchent pas à entrer dans nos rangs.

Nous réaffirmons également que nous n’abandonnerons pas le terrain de notre combat juste et honorable pour la Palestine et ses droits aux mains des racistes et des nostalgiques du nazisme et que nous nous donnerons les moyens d’être présents, sans eux, dans les manifestations pour une paix juste au Proche-Orient.

Association France Palestine Solidarité
Union juive française pour la Paix

19/01/05

précision de P.B. : je n’étais pas à ce rassemblement