Accueil > Provocations de la SINA réflexions d’une journaliste cubaine
Provocations de la SINA réflexions d’une journaliste cubaine
Publie le mardi 31 janvier 2006 par Open-Publishing2 commentaires
de Marie-Dominique Bertuccioli traduction Gaston Lopez
"Le journaliste qui ne critique jamais son gouvernement n’est pas un
journaliste" affirme un des panneaux que la Section des Intérêts
Nord-américains à La Havane prétend imposer au peuple cubain.
Je ne suis pas journaliste ? Mais...
Mumia Abou Jamal, étasunien, lui, oui, il l’est. Il est dans le couloir de
la mort depuis 23 ans pour un crime que, visiblement, il n’a pas commis.
José Cuzo, le caméraman espagnol, lui, oui, il l’était. Il a été la cible
d’un tank nord-américain pendant l’invasion de l’Irak, le 8 avril 2003, à
l’Hôtel Palestine de Bagdad où tout le monde savait que logeait la presse.
Augusto Olivares, chilien ,lui, oui, il l’était. Il est mort en combattant
aux côtés du président Allende quand Pinochet , appuyé par Washington,
dirigea le coup d’état du 11 septembre 1973.
Jalil Mohamad El-Zibn, palestinien, lui, oui, il l’était. En 2004, il a été
criblé de balles à Gaza, par l’armée du régime israélien appuyée et armée
par les Etats-Unis.
Yunhuan Shau, chinoise, elle, oui, elle l’était. Elle est morte le 7 mai
1999 dans le bombardement de l’ambassade de son pays lors de l’attaque
contre la capitale de la Yougoslavie, Belgrade, par les puissances
occidentales conduites par les Etats-Unis.
Juan Manuel Marquez, cubain, lui, oui, il l’était. Il participa à
l’expédition du Granma qui arriva à Cuba le 2 décembre 1956. Pris, il fut
assassiné par l’armée de la dictature de Batista, grand ami de Richard Nixon
qui tua 20 000 cubains avant de fuir avec ses sbires vers les Etats-Unis.
La façon d’agir a changé, je ne suis pas si héroïque mais j’ai eu mon
Granma, le mardi 24 janvier, en compagnie de 1399 999 havanais et mon
travail a été de le faire savoir au monde parce que oui...je suis
journaliste.
Messages
1. > Provocations de la SINA réflexions d’une journaliste cubaine, 31 janvier 2006, 09:09
Marie-Dominique ,
Tu es contre ou pas celà ? :
"Le journaliste qui ne critique jamais son gouvernement n’est pas un journaliste"
Les agressions menées contre les journalistes par une série de gouvernements aux ordres de l’impérialisme , la lâcheté d’une certaine forme de journalisme face aux puissants de ce monde, doit nous pousser au contraire aux libertés d’expression maximales, non seulement des journalistes, mais de tout le monde.
Effectivement, dans ce cadre, un journaliste qui ne critique jamais son gouvernement n’est pas un journaliste, mais un serf.
La liberté pleine et entière, comme la recherche de la vérité, sont les armes les plus puissantes pour établir un monde plus humain.
L’honneur de Cuba serait de prendre au mot la propagande américaine et de demander qu’on puisse passer des messages comparables aux USA sur les manquements à l’independance des journalistes quand ceux-ci sont des employés soumis et serviles d’une poignée de grands groupes (la concentration en Europe des médias télés, radios et journeaux, également, vide de presque tout son sens la notion de journalisme independant.
Une des réponses du dilemne cubain sur la question serait un bon en avant d’Internet dans ce pays, avec libertés totales d’expression, mais pour l’instant, matériellement, celà semble très difficile.
En attendant, il leur faut des journalistes bien campés sur leurs deux pattes de derrière.
Copas
1. > Provocations de la SINA réflexions d’une journaliste cubaine, 31 janvier 2006, 09:45
Agur
Je crois que le devoir premier d’un journaliste n’est pas de critiquer son gouvernement mais de raconter les faits tels qu’ils sont ; ensuite, il peut commenter s’il le désire car il est un citoyen comme un autre ; ensuite, il doit aussi accepter la contradiction car il ne détient pas LA vérité révélée. Voilà qui écarte pas mal de "journalistes" français de la liste ; quant aux parutions qui refusent de donner la parole à certains lecteurs ou à certaines critiques, il y en a treize à la douzaine...
Bidouiller l’info pour mieux faire passer la pensée unique, celle du pouvoir et des puissants, ça peut rapporter gros mais ce n’est pas du journalisme ; c’est du terrorisme intellectuel !
A ciao