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"QUI SEME LE VENT SECURITAIRE RECOLTE LA HONTE LEPENISTE !"

Publie le lundi 7 novembre 2005 par Open-Publishing

Un texte que j’avais écrit à l’occasion de la pétition ""QUI SEME LE VENT SECURITAIRE RECOLTE LA HONTE LEPENISTE !" initiée par le RÉSEAU CONTRE LA FABRIQUE DE LA HAINE

Je le trouve malheureusement d’actualité....


Quelques citations de Chirac

" Comment voulez-vous que le travailleur francais qui travaille avec sa femme et qui ensemble gagnent environ 15000 francs, et qui voit sur le palier à cote de son HLM, entassés, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, qui gagnent 50000 francs par mois de prestations sociale sans naturellement travailler !
Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur, eh bien, le travailleur francais sur le pallier il devient fou ! Et ce n’est pas être raciste que de dire cela.
Nous n’avons plus les moyens d’honorer le regroupement familial. Et il faudra enfin un jour poser le grand débat qui s’impose dans notre pays, qui est un vrai débat moral, pour savoir s’il est naturel que des étrangers puissent bénéficier, au même titre que les Français, d’une solidarité nationale à laquelle ils ne participent pas puisqu’ils ne payent pas d’impots. "

(CHIRAC, Meeting electoral, 1990)

" Il ne devrait pas y avoir de problème de chomage en France, puisqu’il y a 1 million de chômeurs et 1 800 000 travailleurs immigrés. "
(CHIRAC, Premier ministre, 1976)


A propos du vote "Chirac" au deuxième tour des présidentielles

Je trouve surréaliste que l’on puisse appeler à voter Chirac, pour soit disant faire barrage au fascisme ! Oublie-t-on au passage que l’élection présidentielle était qualifiée de "coup d’état permanent" ? Faut-il continuer à justifier les institutions d’une 5° république anti-démocratique ?
Le combat pour un mode plus juste passe-t-il par le vote pour un candidat qui foule depuis des années tout ce qui est la dignité indispensable d’un élu du peuple ? Faut-il rappeler certains financements occultes volés sur les HLM, donc aux plus pauvres ?

Chirac n’a pas besoin de nos voix : le cumul des voix de droite suffit à le faire élire.
Ceux qui prétendent que voter pour Chirac est le seul moyen de battre le Front National ne font que révéler leur propre paralysie et pessimisme.

Une classe politique qui présente un tel personnage dans le rôle du champion de la démocratie ne fait que révéler sa propre décrépitude.Cela ne fera qu’intensifier la désorientation politique qui a apporté aux néo-fascistes leur succès au premier tour.

Chirac mettra en oeuvre une grande partie du programme politique avancé par le Front National, dont les slogans électoraux anti-immigrés et sécuritaires étaient repris en grande partie lors de la campagne électorale.

De même, il ne suffit pas de manifester contre le pen, si l’on veut étouffer le fascisme, redonnons l’espoir, et battons nous pour des droits inconditionnels.

Retournons dans les quartiers, tractons, discutons, débattons avec les gens, parents, ados, en un mot, refaisons de la politique avec, pas pour les gens, contruisons un autre monde ensemble.

Salauds de pauvres...A-t-on oublié que de tout temps, les pauvres, ça pue quelquefois des pieds et de la gueule, que maintenant, ça regarde plutôt TF1 qu’ARTE ? Ce qui est nouveau, c’est le rejet d’une classe sociale, que la seule réponse qu’on lui apporte, c’est la criminalisation de ses enfants ; quoi d’étonnant si les ouvriers employés ont voté parfois massivement pour l’extrème droite ?

Oublie-t-on que le chômage les frappe en premier lieu, puis en grande majorité leurs enfants ? Le seul espoir qu’on leur donne est-il d’obtenir un CDD, une vie d’intérimaire jetable ou des petits boulots, ne permettant pas de vivre dignement, de fonder une famille ? le bilan de la gauche au pouvoir est terrible : bientôt 10 millions de personnes -adultes et enfants- en dessous du seuil de pauvreté, 30% des travailleurs en contrat précaire, plus de privatisations -donc de destructions de service public- que sous la droite au nom de la "modernité", et maintenant un discours sécuritaire du candidat (socialiste : je met le terme entre parenthèses, puisque son programme n’était même pas socialiste, comme il le revendiquait !) que n’aurait pas osé espérer la droite...

Plus que la répression à tout va, il s’agit de créer de la solidarité (si nécessaire la réparation par l’Etat) envers les victimes, mettre en place la médiation sociale au plus proche des gens, redévelopper et étendre les services publics de proximité, créer des postes d’animateurs/éducateurs plutôt que des policiers, punir les débordements de la police comme les autres délinquants, ainsi que les délits du patronat (sauf erreur, l’amnistie comme d’habitude couvrira les patrons, pas les syndicalistes), donner enfin l’espoir d’un avenir (imagine-t-on les dégats que donne l’exemple du grand-père, du père, du grand-frère au chomage ?)

La mendicité obligée pour les secours sociaux, le RMI, la CMU, la CLU envisagée, le contrôle social pour obtenir le moindre droit de vivre, laissent un sentiment d’humiliation qui n’a pour seule réponse que le rejet de l’autre.

Nos beaux discours sur l’intégration n’ont plus alors aucune prise sur les laissés pour compte de la société, l’échec d’une politique qui laisse pour seule réponse au chômage des jeunes la formation professionnelle que demande le patronat laisse sur le carreau une grande partie de la classe ouvrière, oblige à une économie parallèle source de la petite délinquance pour survivre.

Comme illustration, si je prends un exemple précis, à la sécurité sociale (secteur semi-public où je travaille), l’embauche pour un emploi de base se fait à bac + 2, pour un salaire à peine au smic (la convention collective prévoit le BEPC). Sauf erreur de ma part, les enfants d’ouvriers ou d’employés qui accèdent à ce niveau d’étude sont moins de 10 % d’une classe d’age. Peut-on oser prétendre que le gouvernement n’a pas de pouvoir de décision ? Et on ose encore parler d’ascenceur social !

J’ai beaucoup apprécié que Jean-Michel (plutôt qu’une incantation à faire barrage au fascisme) communique une tribune "Stopper la course à l’abîme" de Jean-Luc Mélanchon parue dans Le Monde, même si je conteste la nécessité de voter chirac ; extrait : "L’identité et l’utilité de la gauche appartiennent au monde du travail. La prise de distance n’est-elle pas assez évidente ?

Il faut revenir aux sources, sans tarder et concrètement. Par là passe la reconquête des esprits et des coeurs de ceux qui ont oublié, dans le monde du travail, que Le Pen, "économiquement de droite " de son propre aveu, est son ennemi le plus déterminé.".

Pour autant, dans la confusion des genres, l’appel à voter pour le candidat de la droite, ne pas créer une véritable alternative à gauche, avec un programme concrètement à gauche, laissera les électeurs tentés par le populisme de l’extrême droite sans réponse alternative ; l’appel à voter contre le fascisme ne peut à l’évidence être la réponse à la détresse sociale, à l’absence de perspective politique.

Que le PS (à tout le moins sa fraction "moderniste" illustrée jusqu’à la caricature par DSK, Fabius) nous propose autre chose que les stock options et l’épargne salariale (la belle escroquerie, avec la complicité d’un gouvernement "de gauche"), la caresse dans le sens du poil des bo-bos, déclare la guerre à la misère, en se décidant enfin à prendre l’argent où il est, s’engage aussi fermement pour une europe sociale ;
que le PC retrouve ses origines révolutionnaires, revienne dans les quartiers pour reconquérir son électorat.

Batissons ensemble un programme, je le répète, de guerre à la misère. Battons nous ensemble, avec les plus démunis , par exemple avec les sans papiers, précaires parmi les précaires ; un sans papier qui est obligé de travailler pour quelques euros par jour est un moyen commode de baisser les salaires, est donc un exhutoire trop désigné, puisque plus faible ; la vraie concurrence, c’est entre les pauvres, quand on dénie leurs droits ; à ce propos, mardi dernier, les CRS -donc le gouvernement- , après avoir interdit le meeting de Jospin à Lille ont réprimé de façon extrèmement brutale les sans papiers à Lille : compte rendu sur www.interdits.net

Vous l’avez compris, je pense : le 5 mai, je voterai blanc...(je respecte trop le droit de vote, conquis de haute lutte par d’autres avant moi, pour m’abstenir, même si je conteste cette élection véritable "piège à cons"), le 1° mai je manifesterai pour des droits, et le 6 je continuerai à me battre avec d’autres -à faire de la politique avec les gens plutôt que pour eux- , dont vous à n’en pas douter

salutations militantes
Patrice