Qu’est-ce que la mondialisation moderne par rapport à autrefois ?

La mondialisation est l’alliance de tous les gens d’affaires riches de tous les pays du monde pour maintenir leurs acquis (et en acquérir toujours plus) sur le dos des moins nantis. C’est exactement ce que les riches faisaient à l’époque de Thomas More, excepté qu’ils le faisaient à l’époque à l’échelle d’un pays et non de la planète :

"Quand je reconsidère ou que j’observe les États aujourd’hui florissants, je n’y vois, Dieu me pardonne, qu’une sorte de conspiration des riches pour soigner leurs intérêts personnels sous couleur de gérer l’État. Il n’est pas de moyen, pas de machination qu’ils n’inventent pour conserver d’abord et mettre en sûreté ensuite ce qu’ils ont acquis par leurs vilains procédés, et ensuite pour user et abuser de la peine des pauvres en la payant le moins possible." (Thomas More, l’Utopie, XVIe siècle). À lire cela, on s’aperçoit qu’on tient de nos ancêtres, n’est-ce pas ?

Les bourgeois qui sont à la base de la mondialisation se considèrent citoyens du monde. Ils n’ont plus, comme le mentionnent souvent certains commentateurs, tellement d’allégeance à une nation. Quand ils se servent du principe de nation comme dans les guerres, c’est pour faire avancer leur projet en détournant l’attention des vrais problèmes qui sont toujours les mêmes : c’est à dire qu’il y a beaucoup d’êtres humains qui ne connaissent même pas un niveau de vie décent.

Étant donné cependant, comme on a pu le constater, que nos travers humains sont inscrits dans nos gènes, il sera difficile de construire un monde dans lequel tous pourront mener une vie décente et digne dans laquelle les besoins élémentaires de logement, de nourriture et de vêtements seront comblés. Mais même si c’est impossible à cause de la nature humaine, on ne peut pas cesser de demander l’impossible par compassion pour tous ceux dont la vie est brisée par des conditions de vie misérables.