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Quand Force Ouvrière accueille volontiers les fascistes, tant qu’ils ne sont pas canditats politiques

Publie le dimanche 13 mars 2011 par Open-Publishing
10 commentaires

Jean-Claude Mailly : "Adhérent et militant ? On ne sait pas toujours !"

Jean-Michel Aphatie : Bonjour, Jean-Claude Mailly.

Jean-Claude Mailly : Bonjour.

Une déléguée fédérale de Force Ouvrière dans le Nord qui s’appelle Annie Lemahieu, membre de votre syndicat depuis trente ans, se présente aux élections cantonales dont le premier tour a lieu dimanche en 8, dans un canton situé à la périphérie de Lille, sous l’étiquette du Front National. Les instances régionales de Force Ouvrière ont décidé de la suspendre de ses mandats, et on ne comprend pas bien pourquoi. Est-ce parce qu’elle est candidate aux élections cantonales ? Mais il y en a sans doute dû en avoir d’autres dans votre syndicat avant elle, ou est-ce parce qu’elle représente le Front National ?

Non, écoutez c’est l’application simplement des statuts de Force Ouvrière. Vous savez...

... Pas de candidat quand on a des mandats de Force Ouvrière ?

Quand on a des mandats, en particulier. Quand on a des mandats. Moi, par exemple, où les membres de commissions exécutives de la confédération, on a interdiction d’appartenir aux organes dirigeants d’un parti politique. On a interdiction de se présenter à des élections politiques, ou voir si en fait, il faut qu’on conditionne de nos mandats. Donc, il faut bien faire la distinction. Quelqu’un qui est adhérent... Vous savez, ils sont 500.000 adhérents, vous ne savez pas tous où ils sont et on ne cherche pas à le savoir d’ailleurs, de quelqu’un qui a un mandat syndicat qui plus est, c’est un mandat qui était donné par sa fédération, c’était quelqu’un qui était permanent syndical et d’un seul coup, se présente aux élections sans prévenir personne. Donc, la fédération, à juste titre, lui a retiré ses mandats.

Cette personne dit, je ne sais pas si c’est vrai, qu’elle a été déjà candidate aux élections municipales de 2008 dans la municipalité d’Orchy ; et là, c’était sur une liste socialiste. Elle avait déjà ses mandats. Et là, vous n’avez rien dit ?

J’ai vu cette déclaration, de ce qu’elle a déclaré dans la presse, eh bien je n’en savais rien. Vous savez...

... Donc, deux poids, deux mesures quand même ! Quand on est sur une liste socialiste, aucun problème ; quand on représente le Front National, problème !

Non, non, non, non, il n’y a pas deux poids, deux mesures. Vous savez, on a déjà eu des cas de ce type. Et puis je vais vous en donner un autre. Tenez ! Arlette Laguiller qui était adhérente FO quand elle était en activité. A chaque fois qu’elle se présentait aux élections, d’elle même elle venait déposer, rendre tous les mandats syndicaux qu’elle avait. Ca, c’est la règle.

Il faut faire la distinction entre quelqu’un qui est adhérent, qui peut se présenter dans une élection, je ne sais pas moi conseiller municipal ou autre de quelqu’un qui est militant avec des mandats, c’est tout à fait différent. Et dans le cas présent, elle a dit qu’elle a été candidate. Eh bien, je ne le savais pas, et personne ne l’a su ; et là, tout le monde en a parlé en plus.

Et là, il n’y a pas eu de problème !?...

Mais on ne l’a pas su. On ne le sait pas toujours.

Mais là, vous le savez ?

Eh bien oui, attendez, je l’ai découvert comment, Jean-Michel Aphatie ?

Eh bien, je ne sais pas !

En lisant "La Voix du Nord".

Ah oui !

Voilà c’est comme ça que je l’ai découvert. On l’a découvert comme ça.

Votre organisation syndicale, un peu comme tout le monde, est bousculé aujourd’hui par le Front National ?

Bousculé ? Non, je ne dirais pas ça. Mais, enfin, vous savez, il faut bien comprendre les choses. Quand vous avez des sondages, quels qu’ils soient, au niveau où ils sont, vous avez forcément des salariés qui pensent que ce vote-là ou qui voteront pour cette organisation politique c’est une chose. Maintenant, il faut voir pourquoi on en est dans cette situation. C’est en France comme ailleurs. Moi je considère que c’est le poids de la crise, des démissions du Politique d’une manière générale, on ne va pas rentrer dans les détails.

Vous savez, je ne suis pas toujours d’accord avec lui, mais là-dessus, je suis d’accord : ce que Bernard-Henri Lévy écrivait il y a une trentaine d’années, quand il disait : "Dans des périodes de crise, il y a toujours quatre concepts qui reviennent : race - corps - terre - Nation". Eh bien voilà, on est dans ce type de situation aujourd’hui.

Votre discours économique, vos critiques économiques, votre protestation contre la politique suivie peut croiser - voilà, c’est comme ça, c’est un fait, celui du Front National - donc il n’est pas anormal que des gens qui travaillent pour votre syndicat puissent se reconnaître dans le discours du Front National ?

Non, le discours... Attendez ! Le discours que tient Force Ouvrière depuis longtemps et on a eu un congrès, il y a quinze jours qui a confirmé quand notre attachement à la république sociale, notre attachement aux services publics, notre attachement au régime de protection sociale, aux modalités de négociations. Tenez, ça c’est un point de divergence fort... Par exemple, depuis toujours avec le Front National, la conception du syndicat, quand pour cette organisation politique qui a essayé dans le temps de faire des syndicats, dans les années 95, 96, ils ont essayé de construire des syndicats labellisés "Front National". Pour eux, dans les branches professionnelles, il doit y avoir une collaboration entre les employeurs et les salariés. Nous, ça n’a jamais été notre conception. On est pour l’indépendance syndicale. Ca, c’est une conception qui existait par exemple, du temps de la charte du travail.

Là, j’ai appris, hier, j’ai vu dans les dépêches qu’ils ont créé un cercle national de défense des salariés syndiqués. Si ce n’est pas une forme de syndicat, qu’est-ce que c’est ? Donc, il y a des conceptions divergentes, pareil sur un syndicat : sa vocation et son rôle, c’est de représenter l’ensemble des salariés quels qu’ils soient.

C’est le seul cas auquel vous êtes confronté aujourd’hui ?

Pour le moment, je n’en ai pas entendu d’autres. Oui.

Vous redoutez qu’il y en ait d’autres ?Vous regrettez d’être confronté à quelque chose qui ? peut-être, peut déséquilibrer, désorienter les syndicats ?

Non, je ne crains pas ce genre de chose. Ceux qui peuvent voter, et c’est leur liberté après, la liberté de chaque citoyen. Non, non, mais je ne suis pas inquiet de ce genre de situation. L’organisation est solide.


Enfonçons le clou, pour qui n’aurait pas compris, avec une responsable de l’UL FO de Lille

Candidate FN et évincée de Force ouvrière... le Front national crie à la discrimination

des voix sont plus nuancées, comme celle de Françoise Wellcam, secrétaire générale de l’union FO Lille et environs : « Je n’ai pas à contester la décision et je ne partage pas les idées politiques d’Annie, mais tout ça s’est fait dans une trop grande précipitation. Nous perdons une bonne syndicaliste, qui faisait une différence entre opinions et syndicat. »


Ainsi donc, on l’aura compris, ce qui pose problème à FO sur le fond, c’est que des fascistes se déclarent candidats aux élections politiques, pas leur adhésion


Au passage , il est dégueulasse de comparer Laguiller - LO- et le FN

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