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Quand l’ex numéro 2 du Medef dit tout haut ce que les autres pensent tout bas

Publie le vendredi 5 octobre 2007 par Open-Publishing
9 commentaires

ce qui suit est un article du Magazine Challenges | 04.10.2007 |, il nous invite à " Réagir à cet article "
Je crois que la meilleure réaction sera l’ampleur et la détermination de ce qui peut s’engager le 18 octobre.

"Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie.

Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde !

Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme...

A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !

A l’époque se forge un pacte politique entre les gaullistes et les communistes. Ce programme est un compromis qui a permis aux premiers que la France ne devienne pas une démocratie populaire, et aux seconds d’obtenir des avancées - toujours qualifiées d’« historiques » - et de cristalliser dans des codes ou des statuts des positions politiques acquises.

Ce compromis, forgé aune période très chaude et particulière de notre histoire contemporaine (où les chars russes étaient à deux étapes du Tour de France, comme aurait dit le Général), se traduit par la création des caisses de Sécurité sociale, le statut de la fonction publique, l’importance du secteur public productif et la consécration des grandes entreprises françaises qui viennent d’être nationalisées, le conventionnement du marché du travail, la représentativité syndicale, les régimes complémentaires de retraite, etc.

Cette « architecture » singulière a tenu tant bien que mal pendant plus d’un demi-siècle. Elle a même été renforcée en 1981, à contresens de l’histoire, par le programme commun. Pourtant, elle est à l’évidence complètement dépassée, inefficace, datée. Elle ne permet plus à notre pays de s’adapter aux nouvelles exigences économiques, sociales, internationales. Elle se traduit par un décrochage de notre nation par rapport à pratiquement tous ses partenaires.

Le problème de notre pays est qu’il sanctifie ses institutions, qu’il leur donne une vocation éternelle, qu’il les « tabouise » en quelque sorte. Si bien que lorsqu’elles existent, quiconque essaie de les réformer apparaît comme animé d’une intention diabolique. Et nombreux sont ceux qui s’érigent en gardien des temples sacrés, qui en tirent leur légitimité et leur position économique, sociale et politique. Et ceux qui s’attaquent à ces institutions d’après guerre apparaissent sacrilèges.

Il aura fallu attendre la chute du mur de Berlin, la quasi-disparition du parti communiste, la relégation de la CGT dans quelques places fortes, l’essoufflement asthmatique du Parti socialiste comme conditions nécessaires pour que l’on puisse envisager l’aggiornamento qui s’annonce. Mais cela ne suffisait pas. Il fallait aussi que le débat interne au sein du monde gaulliste soit tranché, et que ceux qui croyaient pouvoir continuer à rafistoler sans cesse un modèle usé, devenu inadapté, laissent place à une nouvelle génération d’entrepreneurs politiques et sociaux. Désavouer les pères fondateurs n’est pas un problème qu’en psychanalyse."

par Denis Kessler
Qui fut en son temps le théoricien de la casse de la Sécu et négociateur du Medef

Messages

    • Kessler est surtout un ex cadre de la CFDT.
      Sur la même ligne que notat,chereque...
      Et il y a encore des militants qui pensent "resister" à l’interieur de ce qui n’est plus que la courroie de transmission du medef !!!!

      Damien

    • Damien, effectivement il existe dans tous les appareils, des stranfuges des gourous ou mégalos de cette trempe. Mais néanmoins si tu persiste a traiter les adhérents de la Cfdt de suppositoires du Medef, ne craint tu pas de les voir s’écarter de toi.

      Il convient comme d’ailleurs je l’évoquais dans un article Appel a un Néo Syndicalisme, ou j’y faisait surtout référence a un nouveau concept : de non agression inter confessionnale , au niveau des structures et surtout des sections syndicales( Groupes d’entreprises ou Entreprises).

      En effet de cette manière rien n’empèche la base syndicale, (ce en fonctyion des multiples et complexes variétés de caractères des syndicalistes !) d’avancer sur le terrain. Et ainsi à terme de faire évoluer les Confédérations vers un rapprochement qu’il est nécessaire d’envisager a très court terme.

      Il ne suffit pas de dire , comment fédérer les avancées tant attendues ! Skapad.

    • Skapad,cordialemen-t j vais te dire que des millions de retraitées sont dans la misere à cause des mesures,balladur,juppe,fillon contre la sécu,les retraites et tout cela avec le soutien et la complicité de la cfdt !
      Rchercher des convergences avec ces gens là ???
      tu plaisantes ?
      Et oui quand je vois un militant cfdt qui cotise pour son syndicat qui va le faire bosser deux ans et demie de plus,je me fais un malin plaisir de lui demander s’il est crétin ou bien veut devenir lui meme permanent.
      Et ne rien dire serait creer l’illusion chez les salaries que la cfdt est un syndicat qui les défend !!
      l’histoire de l’opposition à Notat dans la cfdt apres 1995 prouve qu’on ne peut rien faire de l’interieur pour changer la ligne cfdt qui est un ligne pro patronale.
      une direction ne change jamais !
      et la base oppositionelle sert de caution !!
      la cfdt est mon ennemi ,et ses adhérents je m’en mefie comme de la peste dans les luttes !
      affaire d’expérience de 32 ans de salarié !!

      Damien

  • eh oui les anciens collabos, Papon escamoté, reprennent le haut du pavé, c’est quand même honteux !!!!! indigne !!!! ce programme de la résistance pour les nantis de Neuilly

  • Je rediffuse cet article à tout mon carnet d’adresse, avec le commentaire suivant

    Ce n’est pas souvent que je publierai un article de Denis Kessler, n° 2 du MEDEF.

    Mais dans le contexte actuel, il a le mérité d’être extrêmement clair sur le détricotage de nos droits, la guerre frontale, et l’idéologie clairement assumée

    Alors, à tous ceux qui hésitent encore à se battre, en se disant qu’ils préserveront bien quelque chose,
    LISEZ ATTENTIVEMENT

    La guerre est annoncée, sans ambages.

    Alors, y compris pour ceux qui préfèrent le terme d’investissement (?), qui se faisaient encore quelque illusion sur la social-démocratie, c’est le moment d’investir dans la grève !
    L’heure n’est pas au compromis

    Il serait temps que la FD, la confédé dise clairement les choses !!!

    voici le lien vers la déclaration de guerre de Kessler

    P. Bardet, militant CGT


    ne pas oublier aussi le 13 octobre : tous à Paris !

  • Salut,

    Au moins M Kessler est-il clair et affirme-t’il clairement ce que recherche son mouvement !

    Je n’oserai pas lui répondre moi-même, petit anonyme. Non, je n’oserai pas.

    Je préférerai qu’il puisse se mesurer à l’immence et regretté Maurice Kriegel-Valrimont dont je vous invite à ré-écouter l’interview par François Ruffin à l’adresse suivante : http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=863

    A part ça, en ces temps de Grenelle de l’environnement, venez rejoindre les 3131 signataires de la pétition contre la réalisation de l’inepte autoroute de contournement de Strasbourg (et à d’autres) en cliquant ici..

    cordialement,

    Christian GCOnonMERCI

  • L’ancien numéro deux du Medef se réjouit de la politique sociale du gouvernement. Elle va enfin, nous dit-il, défaire le modèle social né au sortir de la guerre, qui était issu du programme du Conseil National de la Résistance. Adieu 1945 ! Tel est le cri du coeur, l’appel à la revanche de M. Kessler.

    Le Conseil National de la Resistance, installé par De Gaulle en 1943, était l’organe de direction politique de l’ensemble des mouvements de résistance luttant contre l’occupant. Outre la résistance armée, il rassemblait les principaux partis politiques, de la SFIO aux Démocrates Chrétiens, des Communistes à la Droite Républicaine. La CGT communiste et la CFTC chrétienne en faisaient également partie.

    Le programme politique du CNR, négocié par les participants, sera appliqué par les premiers gouvernements après la libération.

    Il restaure et accroit les libertés publiques, crée la sécurité sociale et les retraites, et donne à l’état la maitrise du crédit, de l’énergie et des infrastructures, jettant les bases du modèle social de prospérité partagée qui passera à la postérité sous le nom des « trente glorieuses », années marquées par un développement économique et une élévation du niveau de vie jamais connue jusqu’àlors.

    Voila donc ce qui provoque l’ire de M. Kessler.

    Cette volonté commune, forgée au coeur des combats contre le fascisme et ce qui l’avait permis, de créer une société plus juste, qui donnerait à chacun, du plus humble au plus célébré, sa place entière.

    Ce projet, à l’image de la résistance, qui rassemblait ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n’y croyaient pas, ceux qui venaient de St Denis et ceux qui venaient de Neuilly, dans un même espoir d’un monde meilleur.

    Il s’agit d’un tabou qu’il est temps de renverser, nous dit-il. L’époque a changé, les règles ne sont plus les mêmes.

    En s’affirmant tout simplement réaliste, M. Kessler fait preuve, c’est selon, de cynisme ou d’ignorance.

    Cynisme, car l’exigence morale de partager les fruits de l’effort commun n’est pas moins ardente aujourd’hui qu’elle ne l’était alors. Rien ne justifie un modèle qui prétend faire de la précarité la règle pour le plus grand nombre et de l’enrichissement sans limite un droit absolu pour une petite minorité.

    Ignorance, car les résistants de 1945 n’étaient pas tombés sous la coupe des communistes, comme il le prétend. Ils avaient, au contraire, appris une terrible leçon de l’histoire, au prix du sang : ce sont les sociétés faillies qui donnent naissance aux monstres qui sommeillent en l’homme.

    C’est la misère qui engendre le désespoir, ce terreau des plus sinistres aventures.

    Oublier cette leçon, comme il nous y invite, c’est accepter de rouvrir cette boite de pandore, de prendre le risque de les libérer encore, ces monstres que ces hommes et ces femmes qui nous ont précédé ont affrontés, et qu’ils ont voulu enfermer à jamais.

    Contre Info

    • D’un autre coté faut le comprendre,effacer cette période c’est effacer le fait QUE MASSIVEMENT LES PATRONS FURENT COLLABOS,QUE LEURS PROFITS AUGMENTERENT 500% PENDANT LA PERIODE 40 A 45.

      Il est des histoires qu’il vaut mieux cacher n’est-ce pas ?

      Jean Claude Goujat