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Quatre mois de coups d’éclat

Publie le mardi 21 octobre 2003 par Open-Publishing

uatre mois de coups d’éclat

ILS AVAIENT PRÉVENU.

Voilà quatre mois que les intermittents du spectacle, menés par la CGT,
contestent la réforme de leur assurance chômage, concrétisée fin juin par un
protocole d’accord entre le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CGC).
Après un été chaud - festivals annulés, tournages perturbés - la semaine du
13 au 19 octobre devait venir remobiliser les troupes, à coup d’actions dans
la culture et l’audiovisuel. Promesse tenue : écran noir de deux minutes
chez Laurent Ruquier sur France 2 jeudi, pas de « Guignols » en direct sur
Canal + le même jour, et coup d’éclat, samedi soir, sur le plateau de TF 1.

« Nous dénonçons une politique globale » « Nous demandons l’abrogation de
l’agrément donné par le gouvernement au protocole signé par le Medef, et la
renégociation d’un nouvel accord, explique Jean Francis, porte-parole de la
Coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France. Plus largement,
nous dénonçons une politique globale qui attaque les droits sociaux de
toutes parts. » Le 9 septembre, déjà, un débat avec le ministre de
l’Education, Luc Ferry, en direct sur France 2, avait été interrompu pendant
un bon quart d’heure. Cette action n’avait pas été directement revendiquée.
L’invasion de la « Star Academy » non plus, mais elle a reçu le soutien
actif de représentants du mouvement. Le patron de la CGT-Spectacle, Jean
Voirin, juge la colère des manifestants de samedi « absolument pas
illégitime » et y voit « la conséquence de la posture prise par le
gouvernement ». Plus étonnant, l’adjoint à la culture de la mairie de Paris,
Christophe Girard, a déclaré que la violence était du côté « des services
d’ordre des sociétés de production » et que les intermittents manifestaient
« de façon humoristique et pacifique ». Un humour qui n’est pas du goût des
chaînes. Si la cérémonie des 7 d’Or ne sera pas retransmise en direct cette
année, c’est notamment par crainte des intermittents...
T.D.
Le Parisien , lundi 20 octobre 2003