Accueil > Quatre vérités dérangeantes à propos du changement climatique.
Quatre vérités dérangeantes à propos du changement climatique.
Publie le lundi 15 décembre 2008 par Open-Publishing1 commentaire
Article écrit par Gwynne Dyer, journaliste indépendant et historien, spécialiste des questions militaires, Japan Times, 7 décembre 2008.
Voilà à peu près deux ans de cela, j’ai pris conscience que les militaires de divers pays avaient commencé à élaborer des scénarios sur les changements climatiques. Des scénarios qui se basaient sur les travaux des scientifiques prévoyant une hausse des températures, la baisse du rendement de l’agriculture, et d’autres conséquences. Les militaires examinaient leurs implications politiques et stratégiques. Ces scénarios prédisaient la multiplication des États faillis en raison de l’incapacité des gouvernements à nourrir leur population, des vagues de réfugiés climatiques aux frontières des pays plus fortunés, et même des guerres entre pays qui partagent les mêmes cours d’eau. J’ai alors commencé à interroger tous ceux que je pouvais rencontrer. Non seulement des responsables militaires, mais aussi des scientifiques, des diplomates et des hommes politiques. Dix huit mois plus tard, après environ 70 entretiens, réalisés dans une douzaine de pays, j’en suis arrivé à quatre conclusions que j’étais loin d’anticiper lorsque j’ai entamé ce travail :
1- Les scientifiques ont vraiment peur.
Les observations au cours des deux ou trois dernières années leur donnent à penser que tout se déroule beaucoup plus rapidement que ne le prévoyaient leurs modèles climatiques. Mais ils sont face à un dilemme. Au cours de la dernière décennie, ils ont dû lutter contre une campagne fort bien financée qui visait à semer le doute sur la réalité des changements climatiques.
Aujourd’hui, les peuples et leurs gouvernements sont à l’écoute. Même aux États-Unis, le quartier général du déni des changements climatiques, 85 % de la population voit cette question comme un problème majeur, et les deux candidats à l’élection présidentielle ont promis durant la campagne des réductions de 80 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050.
Les scientifiques sont réticents, on le comprend, à annoncer publiquement que leurs prévisions étaient fausses, que la situation est vraiment bien pire, et que les objectifs devront être révisés. La plupart d’entre eux attendent de disposer d’une preuve incontestable montrant que le changement climatique intervient plus rapidement que prévu, même si en privé, ils s’affirment convaincus que c’est bien le cas.
De ce fait, les gouvernements, bien qu’ayant enfin pris conscience du danger, continuent de viser des objectifs de réduction des émissions obsolètes. Pour éviter l’emballement du réchauffement de la planète, le véritable objectif requis serait probablement une réduction de 80 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, et la quasi disparition de l’usage des combustibles fossiles (charbon, gaz et pétrole) d’ici à 2050.
2- Les militaires ont raison.
L’alimentation est la question clé, et la situation de l’offre alimentaire mondiale est déjà très tendue. Nous avons consommé environ les deux tiers des réserves mondiales de céréales au cours des cinq dernières années, et ne disposons plus que d’environ 50 jours de stock. Même un seul degré d’augmentation de la température moyenne de la planète se traduirait par une diminution de la production alimentaire dans presque tous les pays qui sont plus proches de l’équateur que des pôles, et qui abritent la quasi-totalité des greniers à blé de la planète.
Pour cette raison, le marché international des céréales va disparaître par manque de marchandises. Les pays qui ne pourront plus nourrir leur population ne seront pas en mesure de se procurer le nécessaire pour se sortir d’affaire en important leurs céréales, même s’ils disposent de l’argent pour ce faire.
Les réfugiés affamés se répandront à travers les frontières, des nations entières vont s’effondrer dans l’anarchie - et certains pays pourraient être tentés de s’accaparer les terres ou l’eau de leurs voisins.
Ce sont là les scénarios que le Pentagone et d’autres états-majors étudient aujourd’hui. Ils pourraient commencer à se concrétiser aussi rapidement que d’ici 15 à 20 ans. Si ce type de désordre se répand, il n’y aura que peu de chances de conclure ou de maintenir des accords mondiaux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et éviter la poursuite du réchauffement de la planète.
3- Il existe un point de non-retour au-delà duquel le réchauffement devient inéluctable.
Nous sommes probablement en route pour le dépasser. Ce point de bascule, c’est celui où le réchauffement d’origine anthropique (d’origine humaine) déclenche une libération massive de dioxyde de carbone des océans dont la température s’élève, ou des rejets de dioxyde de carbone et de méthane provoqués par la fonte du pergélisol, ou les deux phénomènes ensemble. La plupart des climatologues pensent que ce point se situe légèrement au dessus des 2 degrés de réchauffement.
Un fois ce point dépassé, l’humanité perdra le contrôle : la réduction de nos émissions pourrait ne pas parvenir à arrêter le réchauffement de la planète. Cependant, nous allons presque certainement outrepasser la date limite. Nous ne pouvons pas retrouver les 10 années qui ont été perdues, et au moment où un nouvel accord remplaçant celui de Kyoto sera négocié et mis en oeuvre, il ne restera probablement pas assez de temps pour arrêter le réchauffement avant d’avoir atteint le point limite à ne pas franchir.
4- Nous devrons tricher.
Au cours des deux dernières années, plusieurs scientifiques ont proposé plusieurs techniques de « géo-ingénierie » destinées à combattre la hausse de température. On pourrait par exemple répandre dans la stratosphère une sorte d’écran chimique temporaire de protection solaire par l’ensemencement avec des particules de soufre. Nous pourrions également épaissir artificiellement les nuages maritimes de basse altitude pour qu’ils reflètent plus la lumière du soleil. Ce ne sont pas des solutions permanentes ; tout au plus des moyens de gagner un peu de temps pour réduire nos émissions sans provoquer l’emballement du réchauffement.
La situation devient très grave, et nous allons probablement assister aux premières expérimentations avec ces techniques dans un délai de cinq ans. Il existe une possibilité de trouver l’issue de cette crise, mais elle n’est pas aisée et il n’y a aucune garantie de succès. Comme le dit l’histoire de l’Irlandais face à un voyageur égaré : " Pour aller là, Monsieur, moi je ne serais pas parti d’ici. "
http://search.japantimes.co.jp/cgi-bin/eo20081207gd.html
Traduction : Contre Info.
Messages
1. Quatre vérités dérangeantes à propos du changement climatique., 15 décembre 2008, 12:47, par 1MILITANTICRA(D)
D’où l’intérêt de se rassembler pour cogiter...
Cogito ergo sum !
J’en profite pour donner des idées - sans affirmer qu’elles sont bonnes, ce n’est pas mon boulot :
– ralentir considérablement le chauffage en période d’hiver et la climatisation en été par l’enfouissement des maisons dans le sol (il y fait toujours bon !) ;
– utiliser l’electricité (l’hydrogene...) comme energie propre en diversifiant les sources : nucléaire, thermique, éolien, solaire, hydro-electrique...
– réduire la toxicité des déchets nucléaires et si cela est impossible, stopper cette source ;
– développer la production agricole en multipliant le nombre de petites structures et en veillant à ce qu’elles soient bien réparties sur l’ensemble d’un territoire donné et qu’elles alimentent en priorité leur territoire d’implantation.
NB : Faites attention au catastrophisme : les scientifiques sont une partie du puzzle qui va résoudre cette situation ; il y en a d’autres. Le catastrophisme s’il a l’avantage de faire croire qu’il faut se dépêcher, il aen revanche le désavantage de faire croire au ciotoyen lambda qu’il est impuissant et qu’il faut qu’il se replie... C’est la base de la dictature !
Je vais continuer de me casser la tête et il existent d’autres idées.
1 MILITANTICRA(D)