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Que l’EN cesse de nier la réalité de la violence !

Publie le vendredi 23 décembre 2005 par Open-Publishing
5 commentaires

C’était dans un lycée professionnel. La veille des vacances.
La collègue d’arts plastiques songeait peut-être un peu aux vacances qu’elle allait prendre avec les siens. Vacances plus que méritées comme le savent la totalité des collègues.

Ses vacances se passeront à l’hôpital.
Elle a été poignardée de plusieurs coups de couteau.

Les personnels avaient averti la direction du climat délètère qui existe comme dans la plupart des établissements, même si la violence physique est très rare.

Le refus systématique de protéger les enseignants contre les menaces, la quasi-impossibilité de sanctionner (pas de personnels...vous voulez le coller ? surveillez-le vous-même !), l’esprit bien-pensant qui donne la prime à la barbarie, tout cela conduit naturellement à ce type de dénouement.

Les collègues exerceront le 3 janvier 2005 leur DROIT DE RETRAIT.
L’EN fera-t-elle ce qu’elle fait en pareil cas ?
Retrait de salaire.

Et les syndicats majoritaires feront-ils ce qu’il font en pareil cas ?
Silence dans les rangs. Faut pas s’en prendre à la "communauté éducative"...

Les Tartuffe devraient, eux, passer de bonnes vacance

Messages

  • Que l’EN ait pour réflexe (corporatiste ) de nier la réalité des faits de violence dans les établissements, ou même d’en renvoyer la faute aux enseignants eux-mêmes est un fait et c’est inacceptable. L’auteur de l’article ne manque tout de même pas de culot en ajoutant les "syndicats majoritaires" au camp des responsables de cette situation. Après les dernières élections professionnelles, majoritaires ils restent en dépit de toutes les attaques et dans un contexte difficile après les échecs de 83 sur les retraites, puis la loi Fillon.
    J’aimerais aussi qu’il nous dise quel type d’action il voudrait que les syndicats lancent après l’affaire d’Etampes. S’il s’agit d’une grève, il se berce d’illusions sur la capacité des syndicats à mobiliser une base terriblement passive...
    Ci-joint le communiqué du SNES, qui remet à mon avis les choses à leur place :

    "Après l’inadmissible agression dont a été victime une jeune collègue du lycée professionnel d’Etampes et la légitime émotion qu’elle a suscitée, les réponses apportées par Gilles de Robien ne sont pas à la hauteur des difficultés auxquelles sont confrontés les enseignants d’un certain nombre d’établissements, et notamment en lycée professionnel.

    Si les chiffres montrent l’ampleur des phénomènes (plus de 80000 signalements en 2005), ils manifestent la nature diverse des problèmes, depuis les incivilités jusqu’aux agressions physiques (heureusement rares) en passant par les menaces et les insultes ; ils montrent aussi que l’essentiel de ces actes sont signalés dans un petit nombre d’établissements (environ 10% rassemblent près de la moitié des signalements). Ils n’en sont pas moins insupportables et impliquent des mesures immédiates.

    Pour la Fédération Syndicale Unitaire les solutions résident d’abord et surtout dans une présence éducative renforcée (CPE, CO-PSY, assistants sociaux, infirmier-e-s, surveillants, etc...) et dans une action éducative cohérente et durable : comment ne pas faire le lien entre la recrudescence d’un certain nombre d’actes d’incivilité graves et la disparition ces trois dernières années d’environ 30000 jeunes adultes contribuant à l’encadrement des élèves ? Comment ignorer l’insuffisance d’emplois de médecins scolaires, d’infirmières, d’assistantes sociales ?

    A cet égard les récentes annonces ne sont pas à la hauteur des enjeux ni du déficit constaté. Assurer une présence régulière de la justice ou de la police dans les établissements scolaires relève au mieux de la fausse bonne solution, au pire de l’effet d’annonce : c’est en tout cas esquiver la question des moyens à donner aux équipes pédagogiques et éducatives pour repérer les élèves en grande difficulté, y compris psychologique, élaborer ensemble les solutions pour prévenir et désamorcer les conflits, motiver les élèves, lutter contre l’échec scolaire.

    Par ailleurs il importe que l’administration de l’Education nationale soit particulièrement à l’écoute des personnels et des élèves confrontés à des situations de tensions ou de violence et leur apporte sans tarder le soutien et les moyens indispensables.

    S’agissant du lycée professionnel Blériot d’Etampes, la FSU demande que les autorités de l’éducation nationale aillent au-delà du nécessaire soutien psychologique, qu’elles étudient avec l’équipe éducative les besoins de cet établissement en personnels qualifiés et l’aident à surmonter ses difficultés."

    • Salam,

      Je cite : "’aimerais aussi qu’il nous dise quel type d’action il voudrait que les syndicats lancent après l’affaire d’Etampes. S’il s’agit d’une grève, il se berce d’illusions sur la capacité des syndicats à mobiliser une base terriblement passive..."

      Vous avez tout à fait raison. Les enseignants ne sont pas plus courageux que le reste des esclaves-salariés. 5 % de syndiqués dans le privé et 7 % dans le public. Aujourd’hui si Cherèque et d’autres peuvent se permettre d’appauvrir un peu plus les salariés, c’est bien à cause du silence et la lâcheté des salariés.

      Je dis aux salariés, au lieu de pleurer comme des madeleines, organisez-vous, syndiquez-vous et vous pourrez contraindre les projets fumeux du Medef.

      Mais bon, je n’y crois pas trop. L’atavisme des esclaves est séculaire. c’est uniquement quand une partie d’entre eux commence à crever, qu’ils commencent à réfléchir... merde, le prochain à crever se sera moi ou toi, organisons-nous pour sauver notre peaux. La rev de 1917 a éclaté en pleine boucherie impérialiste.

      Mohamed

    • Que l’EN ait pour réflexe (corporatiste ) de nier la réalité ...???

      Faut cesser de repeter le mot corporatisme a tort et a travers...le MEDEF le fait deja.

      L EN nie les faits par elle meprise les personnels d une part, infiniment trop loyaux d ailleurs, et que dautre part, elle les place en insecurite permanente par l application des perceptions fumeuses des pedagopathes ; l absence de toute sanction pronee depuis vingt ans est en passe de devenir realite. Il est difficile a l EN d admettre les consequences pour les personnels du desastre educatif.

      Des gamins en echec personnel et notamment intellectuel, qui vivent par ailleurs dans des environnements ou la violence sociale rivalise avec celle des caids, passent facilement a l agression.

    • Depuis quand etre syndique serait-il une garantie de courage, alors que les syndicats importants accompagnent la casse sociale ?

    • Réponse à 212 242.

      Rien de nouveau, on a l’impression de lire une réponse de petit chef syndical de la FSU.

      L’argument selon lequel "on ne peut mobiliser la base", on connait par coeur.

      La FSU se contente de "demander" des améliorations à l’administration.

      Toute à son confort électoral, la FSU a oublié qu’elle était un syndicat, et qu’un syndicat pouvait organiser la lutte.