Accueil > Qui a peur d’Obama ?
Il n’y avait pas besoin d’attendre le rapport du mouvement israélien « Paix maintenant » - qui a beaucoup de mérite au demeurant - pour savoir que l’entreprise de colonisation des terres palestiniennes et de judaïsation d’Al-Qods se poursuit à un rythme forcené. Ce rapport chiffré montre bien que l’Etat hébreu fait peu de cas des gentilles remontrances de l’administration Obama.
On prête au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, l’intention d’utiliser les propos violemment antiaméricains de son vice-Premier ministre, Moshé Yaalon, pour montrer combien lui est modéré. Pour rappel, Moshé Yaalon a déclaré ne pas « avoir peur des Américains et d’Obama » et il a traité l’organisation Paix maintenant de « virus ». Si M. George Mitchell, l’émissaire américain pour le Proche-Orient, qui doit rencontrer dans les prochains jours M. Netanyahu, accepte cette baliverne comme une « explication », cela signifie qu’il joue une fort mauvaise pièce.
Sur la question de la colonisation, Yaalon exprime très clairement ce que pense Netanyahu et on peut penser qu’il est monté au créneau avec son aval, quitte à accepter de se faire « réprimander » pour atténuer le mauvais de sa violente sortie. Le mouvement Paix maintenant explique bien que la colonisation se poursuit de manière directe « dans les grands blocs de colonies, et de façon détournée dans les colonies isolées ». Pour parfaire la comédie, Benyamin Netanyahu s’est fendu d’un communiqué affirmant que les propos de Yaalon « ne sont pas acceptables sur le fond ni sur la forme » et qu’ils « ne reflètent pas » les vues du gouvernement. En réalité, ils les reflètent parfaitement. Et on peut même ajouter que Moshé Yaalon ne fait pas dans la fanfaronnade quand il affirme ne pas craindre les Américains et Barack Obama.
La raison est connue : Israël, contrairement aux Arabes, aux Européens et à tous les Etats du monde, est un acteur de la vie politique et médiatique américaine. Les hommes politiques israéliens n’ont rien à craindre des Etats-Unis, c’est M. Barack Obama qui doit les craindre. On le mesure tout simplement à tout cet effort accompli, en vain, par le représentant de la grande puissance américaine pour convaincre Israël de simplement « geler » les colonies. L’administration Obama, qui avait besoin de ce « geste » pour demander des gestes beaucoup plus lourds aux Arabes, sait qu’elle ne doit même pas songer à l’idée de pressions ou de sanctions.
Si par hasard, il lui en prenait l’envie, il découvrira un Congrès fermement décidé à contrecarrer ses velléités et des médias prêts à sortir contre lui l’artillerie de l’antisémitisme. Il y a bien une morale à en tirer pour les dirigeants arabes.
Certes, contrairement aux Israéliens, ils ont raisonnablement des raisons d’avoir peur d’Obama, mais cela ne signifie pas qu’ils doivent rester aveugles. Si l’administration Obama se distingue effectivement au plan du discours et des intentions de ceux de Bush, elle n’est pas différente en termes d’action.
Cela a pour conséquence que leur choix de s’en remettre totalement aux Américains pour trouver une solution est erroné. Ils n’ont pas besoin d’attendre que la purification ethnique qui accompagne l’entreprise israélienne de colonisation soit définitivement accomplie pour s’en rendre compte.
Messages
1. Qui a peur d’Obama ?, 24 août 2009, 09:12
Si Obama se levait contre Israël, c’est certain que sa vie-même serait mise en danger.
2. Qui a peur d’Obama ?, 24 août 2009, 13:21
Obama n’est qu’un pantin qui ne peut rien dire et rien faire !
1. Qui a peur d’Obama ?, 24 août 2009, 23:15, par bernard 29
C’est vrai que nous, on peut !!! "yes you can " !!