Accueil > Qui a peur de l’impôt ?
A écouter les candidats de la droite et ses extrêmes, on assiste en ce moment au grand jeux-concours de « c’est moi qui ai la plus grosse » baisse d’impôt. Cela est à chaque fois assené avec l’argument jugé imparable par les représentants de cette bourgeoisie plurielle : les impôts nuisent à l’activité économique. Ben voyons…
Raisonnons par l’absurde avec cette seule question : En matière de politique fiscal, y-a-t-il une relation de cause à effet entre la baisse de l’impôt sur le revenu et la croissance économique ?
Rien n’est moins évident. Prenons deux exemples. Le premier à l’étranger. Quand le président américain, Ronald Reagan, décide en 1981 de réduire drastiquement l’impôt sur le revenu, cela n’empêche en 1983 à l’économie américaine de connaître sa plus grave récession depuis la seconde guerre mondiale. Second exemple, plus actuel et que nous connaissons tous. En France, Chirac a été réélu sur son second mandat avec sa proposition de baisser l’impôt. Cette promesse au contraire de celle de 1995 qui prévoyait de réduire la fracture sociale a été respectée. Résultat de ces 5 ans de « politique du rentier » : l’INSEE annonce une baisse de la croissance française pour 2006 ; elle devrait atteindre péniblement les 2%.
Alors, qui croire ? Derrière ce débat sur les impôts sur le revenu ou les sociétés, il y une véritable escroquerie intellectuelle. Il faut savoir que les recettes de l’Etat dépendent pour moitié de la TVA, une taxe injuste par essence. Marie George Buffet l’a aisément démontré lundi 12 février sur TFI lors de l’émission « j’ai une question à vous poser » en comparant le chariot d’une ménagère au SMIC et celui de la patronne de l’Oréal, première fortune de France. En proportion des revenus, la TVA ne pèse pas du même poids pour les deux budgets.
Le scandale est là et pour la taxe sur l’essence (la TIPP), c’est la même opération de bonneteau. Diminuons les taxes sur la consommation, notamment celles sur les produits de première nécessité et augmentons les impôts proportionnellement aux revenus du salariat et du capital comme le propose le programme de MGB. Si les rentiers vont beaucoup perdre, ce ne sera pas le cas de l’immense majorité des salariés qui eux ont tout à y gagner.
Messages
1. Qui a peur de l’impôt ?, 14 février 2007, 14:14
Bien sûr, c’est une évidence mais toujours bonne à rappeler. Paru dans le numéro 25 de Réchauffer la Banquise de juin 2004 :
Non à la baisse des impôts sur le revenu !
La déclaration peut paraître énigmatique, a priori. Cependant, si chacun se félicite dans son coin, de payer moins d’impôts sur le revenu, alors que, même s’il est conscient dans le même temps, qu’il paie plus d’impôts locaux, et que, tout compte fait, ça revient au même. Et ben non ! C’est certes un bel argument électoral, mais ça ne tient pas la route. Diminuer les rentrées fiscales pour l’État implique la diminution de son pouvoir d’intervention. Allez, on répète, les retraites, les chômeurs en fin de droit, les chercheurs, la Sécu, les intermittents, continuez la liste. Pourquoi n’y a-t-il pas de solutions ? Pas de fric ! Évidemment, si on diminue ses recettes, il faut bien diminuer ses dépenses, sinon on s’endette et le service de la dette ne fait que s’accroître. Tiens donc, il n’y a pas besoin d’être Grand Argentier et d’avoir fait l’ENA pour piger ça ! Reprenons. Dans une autre logique, si au lieu de nous pondre des réformes à la noix, on se disait que payer des impôts à l’État relève d’un acte citoyen. Hein ? Que l’on pourrait financer les retraites, l’assurance maladie, la recherche, l’éducation et le reste en se donnant les moyens de le faire sans procéder à des coupes sombres et de réformer par défaut, comme c’est la logique des politiques libérales. Le transfert des charges de l’État aux Régions est un affaiblissement de l’État lui-même, ce qui ne signifie pas qu’il ne faut pas décentraliser car transfert de charges n’est pas synonyme de transfert de responsabilités. Il faudrait, néanmoins, que le partage des contributions au budget de l’État soit plus équitable, ce qui exige, par contre, une grande réforme fiscale. Les riches paient moins d’impôts, comparativement, que les pauvres. Je veux payer plus d’impôts sur le revenu mais à condition que tous les paient au prorata de tous leurs revenus !
1. Qui a peur de l’impôt ?, 14 février 2007, 16:33
SAVEZ-VOUS...
que circule une pétition nationale pour défendre l’impôt progressif ?
Cette pétition a déjà recueilli 21 000 signatures !
On peut (doit) la signer sur le site "www.alternatives-economiques.fr".
JL GREGOIRE
2. Qui a peur de l’impôt ?, 14 février 2007, 17:37
Eh ben, je peux te dire que je n’ai pas traîner ! Plus de 27 000 signatures !
JMH
3. Qui a peur de l’impôt ?, 14 février 2007, 17:50
JMH ,
je dois te faire un aveu , toute ma vie , j’ai révé de payer cent millions d’euros d’impots par an !
je pense qu’avec le reste j’aurais vecu comme un roi !
pas maso , juste réaliste .
claude de T.
4. Qui a peur de l’impôt ?, 14 février 2007, 18:14
Et moi donc ! Et je crois qu’on est nombreux comme ça !
JMH
5. Qui a peur de l’impôt ?, 14 février 2007, 18:18
Et moi "traîné", c’est mieux. Mais c’est qu’elles nous ont tellement émoustillé !
JMH
6. Qui a peur de l’impôt ?, 14 février 2007, 20:51
Le mercredi 14 février 2007 à 12H00, cette pétition avait déjà recueilli 27 978 signatures ! Plus fort que... et puis non, pas de comparaisons stupides !
Francis G de Quincy