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Qui est Paul Volcker ? Obama choisit un ennemi de longue date de la classe ouvrière

Publie le jeudi 4 décembre 2008 par Open-Publishing
7 commentaires

J’aimerais bien voir la tête que font maintenant ceux qui (y compris sur bellaciao) essayaient de dépeindre Obama comme un type de gauche qu’il faut soutenir, vive l’indépendance de la classe ouvrière.

de Patrick Martin

Le président élu Barack Obama a annoncé mercredi la nomination de l’ancien président de la Réserve fédérale (Fed) Paul Volcker à la tête du comité de Conseil économique de la Maison-Blanche pour superviser la politique de stabilisation des marchés financiers du nouveau gouvernement. Le choix de Volcker, âgé de 81 ans, place aux côtés du nouveau président un ennemi invétéré de la classe ouvrière et démontre le caractère de classe du gouvernement droitier qu’Obama est en train de former.

Au cours de la semaine, Obama a sélectionné l’ensemble de son équipe : Timothy Geithner, l’actuel président de la Réserve fédérale de New York qui deviendra secrétaire au Trésor ; Lawrence Summers, l’ancien ministre des Finances de Clinton, qui prendra la tête du Conseil économique national, le chef du groupe à la Maison-Blanche pour la coordination de la politique économique ; et Peter Orszag qui deviendra le directeur du Bureau de la Gestion et du Budget. Summers, Geithner et Orszag sont tous des protégés de Robert Rubin, l’ancien secrétaire au Trésor de Clinton, ancien PDG de Goldman Sachs et actuellement le directeur et vice-président de Citigroup

Ces nominations ont toutes été accueillies favorablement par Wall Street avec une hausse de 1200 points des valeurs boursières depuis que le nom de Geithner a été rendu public vendredi dernier. Les républicains du Congrès ont acclamé le choix de Geithner et de Summers et un article de l’ancien conseiller politique de Bush, Karl Rove, dans la rubrique « éditorial et opinion » de l’édition du 28 novembre du Wall Street Journal, était intitulé, « Applaudissements de Thanksgiving (fête du jour d’Actions de grâces) d’Obama : il a composé une équipe économique de premier ordre. »

Mais, c’est le choix de Volcker qui est l’avertissement le plus net lancé à l’adresse de la classe ouvrière. Aucune autre personnalité de l’histoire contemporaine américaine n’est aussi étroitement associée à la création délibérée du chômage de masse pour réduire les salaires et détruire la résistance organisée de la classe ouvrière en réponse aux exigences du patronat américain. Il a mis en vigueur une politique qui a entraîné la destruction de vastes sections de l’industrie et l’accroissement explosif de la spéculation financière dans l’économie américaine.

Volcker avait été président de la Fed de 1979 à 1987, une période critique de l’histoire de la classe ouvrière américaine durant laquelle le mouvement ouvrier officiel fut effectivement détruit en tant qu’instrument de légitime défense des ouvriers et les syndicats furent transformés en ce qu’ils sont aujourd’hui : un mécanisme servant à supprimer les luttes des travailleurs et à détruire leurs emplois et leurs salaires.

Le président démocrate, Jimmy Carter, avait nommé Volcker, un ancien directeur de la Chase Manhattan Bank, pour diriger la Fed en août 1979, à un moment charnière pour la classe dirigeante américaine et le monde capitaliste en général. L’arrivée au pouvoir trois mois plus tôt de Margaret Thatcher en Grande-Bretagne avait constitué le premier signal d’un net virage droitier de la part du patronat mondial. Le choix de Volcker avait initié un tournant identique aux Etats-Unis qui avait abouti en novembre 1980 à l’élection de Ronald Reagan en battant Carter, le président sortant.

Une flambée des prix avait provoqué une série de grèves dures de la part des travailleurs cherchant à défendre leur niveau de vie et le gouvernement Carter avait encaissé une défaite humiliante quand plus de 100.000 mineurs de charbon avait débrayé pendant 111 jours en 1977-78 en défiant l’interdiction présidentielle de faire grève conformément à la loi Taft-Hartley [loi qui limite le droit de grève]. La Maison Blanche n’avait pas été en mesure de faire plier les mineurs, ils brûlèrent publiquement sur les piquets de grève des copies de la sommation du président qui ordonnait le retour au travail, et Carter fut obligé de s’en remettre à la direction du syndicat des mineurs, le United Mine Workers, pour faire que les travailleurs n’obtiennent aucun acquis de leur lutte.

On fit appel à Volcker pour initier la politique qui éliminerait l’inflation et les luttes pour la progression des salaires de la classe ouvrière, en encourageant la hausse du taux de chômage. Sous sa direction, la Fed augmenta rapidement les taux d’intérêt à 20 pour cent, un niveau sans précédent, faisant ainsi chuter l’achat de maisons et de voitures ainsi que d’autres biens durables et déclenchant une série de faillites d’entreprises.

Ce bouleversement économique contribua fortement à la défaite de Carter lors de l’élection présidentielle mais cette perspective ne posa aucun problème à Volcker dont la loyauté envers le parti démocrate et le président qui l’avait nommé était reléguée en seconde position, bien loin derrière son profond attachement aux intérêts à long terme du capitalisme américain et qui requéraient les méthodes les plus draconiennes.

En 1981, après que Reagan fut arrivé à la Maison-Blanche, Volcker travailla étroitement avec le nouveau gouvernement républicain et fut renommé en 1983 par Reagan pour poursuivre sa trajectoire de lutte contre l’inflation. Durant les années 1982-83, l’économie américaine avait plongé dans la plus grave récession de la période d’après la Deuxième Guerre mondiale.

La dévastation économique s’était particulièrement concentrée dans le Midwest industriel, les aciéries, les usines automobiles, les mines de charbon furent fermées, nombre d’entre elles définitivement. La ville de Detroit entra dans un déclin qui se poursuit à ce jour, et il en fut de même de Buffalo, Akron, Youngstown, Gary, Indiana et d’innombrables villes industrielles.

En réaction aux attaques perpétrées par le patronat et le gouvernement Reagan, il y eut la plus importante vague de grèves depuis les années 1940, à commencer par la grève des contrôleurs aériens du syndicat PATCO d’août 1981 durant laquelle Reagan ordonna le licenciement de 12.000 travailleurs, et chacun des licenciements fut maintenu. Il bénéficia de l’appui de l’ensemble de l’élite dirigeante américaine, tant démocrate que républicaine, ainsi que de l’aide décisive de la bureaucratie des centrales syndicales de l’AFL-CIO qui empêcha toute mobilisation à grande échelle des travailleurs derrière les grévistes du PATCO, qui furent isolés et vaincus.

Volcker s’était distingué quand il avait félicité Reagan pour avoir brisé la grève du PATCO, qualifiant son action de facteur le plus important pour maîtriser l’inflation.

PATCO servit de modèle aux luttes qui suivirent : Greyhound, Phelps Dodge, Hormel, International Paper, A.T. Massey Coal, Continental Airlines, et Eastern Airlines. Des groupes isolés de travailleurs engagés dans des luttes combatives et prolongées, dans de nombreux cas contre la répression d’Etat et la violence des employeurs, furent tous poignardés dans le dos par le syndicat AFL-CIO. Il en résulta la destruction des syndicats locaux, l’arrestation, l’emprisonnement et même le meurtre de grévistes, le renforcement de l’appareil bureaucratique et l’émergence du corporatisme c’est-à-dire le « partenariat » syndicat-patronat, qui devint la philosophie directrice des syndicats américains.

Tout au long de cette période, il y eut un front bipartite anti-travailleurs à Washington : le républicain Reagan à la Maison-Blanche, le démocrate Volcker à la Fed, un Sénat contrôlé par les républicains et un Congrès contrôlé par les démocrates. Des gouverneurs et des maires démocrates travaillèrent main dans la main avec des grands groupes briseurs de syndicats, en recourant à la Garde nationale ou en mobilisant la police locale contre les grèves dans l’Arizona, le Minnesota, le Kentucky, la Virginie de l’Ouest et d’innombrables grandes et petites villes.

Le rôle joué par les démocrates dans le sauvetage de l’entreprise Chrysler en 1979-80 est particulièrement d’actualité aujourd’hui. Le gouvernement Carter avait fourni des garanties de prêts à Chrysler en retour de concessions faites par le syndicat United Auto Workers (UAW), dont les premières réductions de salaire et de prestations jamais imposées par un grand syndicat américain à ses propres adhérents. Cela allait devenir le modèle pour les négociations des années 1980.

Tout comme un criminel revenant sur les lieux du crime, Volcker retourne à Washington comme principal conseiller d’un autre gouvernement du parti démocrate qui prépare le renflouement de constructeurs automobiles en faillite aux dépens des travailleurs de l’automobile et de la classe ouvrière en général. Il peut compter sur sa propre expérience directe avec la bureaucratie des UAW pour exiger que le syndicat finisse le travail qu’il avait commencé il y a trois décennies : la transformation de ce qui était autrefois la section la plus puissante de la classe ouvrière américaine en une masse de travailleurs occasionnels, surexploités, à bas salaire et sans droits.

Quand Obama a annoncé qu’il allait mettre sur pied le Conseil du président pour la reconstruction économique avec Volcker à sa tête, il a loué le « jugement sain et indépendant » de l’ancien président de la Fed. Ce « jugement » inclut un soutien de la première heure pour la campagne présidentielle d’Obama : en février dernier Volcker avait fait don de 2.300 dollars pour la campagne des primaires d’Obama, la plus grosse somme qu’il ait jamais versée à aucun candidat, démocrate ou républicain.

« Paul Volcker n’est pas venu à Washington depuis un moment, » a dit Obama, « et c’est en partie pour cette raison qu’il est capable de fournir une nouvelle perspective. »

Le bilan de Volcker durant les années 1979 à 1987 donne une idée de ce que sera cette « nouvelle perspective ». En 1982, le chômage avait atteint 11,3 pour cent aux Etats-Unis, le double de celui de 1975. Le salaire moyen des jeunes travailleurs avait chuté de 30 pour cent durant ces années, jusqu’en 1987. La mortalité infantile, la violence familiale, la toxicomanie et d’autres effets concomitants aux privations économiques avaient fortement augmenté.

Mais, le un pour cent le plus riche de la population avait vu, durant cette période, sa richesse augmenter d’un pourcentage ahurissant, soit de 50 pour cent. C’est pourquoi l’élite dirigeante américaine aime à se souvenir des années Volcker et c’est la raison pour laquelle l’aristocratie financière par le biais de son serviteur Obama a demandé à ce que ce vieux réactionnaire lui rende un dernier service en lançant un assaut contre la classe ouvrière.

(Article original paru le 29 novembre 2008)

Source :http://www.wsws.org/francais/News/2...

Messages

  • Rien de neuf : tout le monde savait que le prix à payer pour se débarrasser de Bush était de récupérer les anciens collabos.

    L’auteur de l’article a l’air d’ignorer l’histoire de la seconde guerre mondiale, durant laquelle tous les pires salauds ont été protégés et nommés à des postes de haute responsabilité.

    Personne ici sur Bellaciao n’espérait plus de l’election D’obama, mais simplement, on avait vraiment peur que la droite américaine la plus haineuse soit réelue.

    Le pire, cela serait croire que Obama ferait mieux qu’un blanc, ce qui serait le comble du racisme.

    • Obama fera la guerre au monde arabo-musulman mieux (ou plutôt pire) qu’un Blanc ne l’aurait fait !

      « Les Blancs font faire la guerre aux Noirs contre les Jaunes pour conserver le territoire qu’ils ont volé aux Rouges ! »

    • Obama a été élu parce qu’il a suscité des espoirs (faux) de fin de la guerre, fin de l’état policier, et parce que le gros de la population US est nettement moins bigot et raciste que ce qu’on veut bien se raconter ici.

      La question soulevée par l’article c’est quelle devrait être la position d’un vrai parti ouvrier face à ce genre d’individus : la politique du "moins pire" qui consiste à dire "c’est tout ce qu’on a, alors votons (éventuellement avec une pince à linge sur le nez mais votons)" et qui donne le mauvais exemple à la classe ouvrière : c’est qu’ont fait le PC américain, les "trots" de l’ISO etc.

      Ou alors dire "y a rien de bon à en attendre, on est confronté au choix entre socialisme et barbarie, prenez vos responsabilités", ca passe moins bien à la télé, ca peut même choquer certains travailleurs mais au bout quelques années qaund ils constatent que le parti qui disait ca avait raison ils évoluent.

      De plus, Obama serait passé de toutes facons (comme chirac contre lepen).

      L’important dans une élection c’est moins le résultat immédiat que l’impact sur la conscience des masses, me-semble-t-il.

    • Plus basiquement : quand tu dis "tout le monde savait que le prix à payer etc" tu est d’un cynisme confondant, non, justmeent, les gens ordinaires, les travailleurs quoi ne savaient pas, ils écoutaient tous ces gens "de gauche" qui leur disaient que Obama c’était "le changmeent" et ils se sont fait baiser. De quel coté est-tu ??

      Et ca sert à quoi de virer bush si c’est pour garder une équipe qui fait la même chose ? virer Hitler pour mettre une démocratie bourgeoise respectueuse du droit à la place, passe encore, mais si la politique ne va changer que de facon cosmétique alors là je ne te suis plus.

    • rien de nouveau sous le soleil, blanc ou noir LE PÖUVOIR C’EST LE POUVOIR
      OBAMA CE N’EST PAS CESAIRE
      RENE

  • Réflexions de Fidel sur Obama

    Réflexions du compañero Fidel

    NAVIGUER À CONTRE-COURANT

    Après qu’Obama se fut adressé, le 23 mai dernier dans l’après-midi à la
    Fondation nationale cubano-américaine, une création de Ronald Reagan,
    j’avais écrit le 25 mai des Réflexions intitulées « La politique cynique
    de l’Empire ».

    J’y avais cité textuellement ce qu’il avait dit aux annexionnistes de
    Miami :

    « …nous chercherons ensemble la liberté de Cuba… Voilà la parole que je
    vous donne ; voilà l’engagement que je prends devant vous… Il est temps
    que l’argent des Cubano-Américains rende leurs familles moins dépendantes
    du régime castriste. Je maintiendrai l’embargo. »

    Après avoir fait quelques réflexions et donné des exemples au sujet de la
    conduite généralement peu morale des présidents ayant précédé celui qui
    vient d’être élu à ce poste le 4 novembre dernier, j’avais écrit :

    « Je me vois toutefois contraint de lui poser plusieurs questions
    délicates… :

    1. Est-il correct que le président des États-Unis
    ordonne l’assassinat de personnes dans le monde, sous quelque prétexte
    que ce soit ?

    2. Est-il éthique que le président des États-Unis
    ordonne de torturer d’autres êtres humains ?

    3. Le terrorisme d’État est-il vraiment un
    instrument que doit utiliser un pays aussi puissant que les États-Unis
    pour instaurer la paix sur la planète ?

    4. Une Loi d’ajustement, appliquée pour punir un
    seul pays, Cuba, et le déstabiliser, même si cela coûte la vie d’enfants
    et de mères innocents, est-elle bonne et honorable ! Si elle est bonne,
    pourquoi ne donne-t-on pas le droit de séjour automatique, non seulement
    aux Cubains, mais aussi aux Haïtiens, aux Dominicains et autres
    Caribéens, et ne fait-on pas pareil à l’égard des Mexicains, des
    Centraméricains et des Sud-Américains qui tombent comme des mouches sur
    le mur érigé à la frontière mexicaine ou dans les eaux de l’Atlantique et
    du Pacifique ?

    5. Les États-Unis peuvent-ils se passer des
    immigrants qui cultivent des légumes, des fruits, des amandes et d’autres
    gâteries pour les Étasuniens ? Qui balaierait les rues, qui servirait de
    domestique, qui réaliserait les travaux les plus rudes et les plus mal
    payés ?

    6. Les descentes de police contre les sans-
    papiers, qui touchent même des enfants nés aux États-Unis, sont-elles
    justes ?

    7. Le vol de cerveaux et les saignées continuelles
    des meilleures intelligences scientifiques et intellectuelles des pays
    pauvres sont-ils moraux et justifiables ?

    8. Vous affirmez, comme je l’ai noté au début des
    mes Réflexions, que votre pays avait, voilà bien longtemps, averti les
    puissances européennes qu’il n’admettrait pas d’intervention de leur part
    dans le continent. Or, votre pays, tout en rappelant cette mise en garde,
    réclame le droit d’intervenir partout dans le monde, fort de ses
    centaines de bases militaires, de ses forces navales, aériennes et
    spatiales disséminées à travers la planète. Est-ce là la façon dont les
    États-Unis expriment leur respect de la liberté, de la démocratie et des
    droits de l’homme ?

    9. Est-il juste d’attaquer par surprise et à titre
    préventif une soixantaine de sombres recoins du monde, comme les appelle
    Bush, quel qu’en soit le prétexte ?

    10. Est-il honorable et sensé de gaspiller des
    billions de dollars dans le complexe militaro-industriel rien que pour
    fabriquer des armes qui peuvent liquider plusieurs fois la vie sur la
    Terre ? »

    J’aurais pu poser plusieurs autres questions.

    Malgré la causticité de mes questions, je n’ai pourtant pas cessé d’être
    aimable envers le candidat afro-américain, chez qui je voyais bien plus
    de capacités et de maîtrise de l’art de la politique que chez ses
    opposants, non seulement dans le parti contraire, mais même dans le sien.

    La semaine passée, le président-élu des Etats-Unis, Barack Obama, a
    annoncé son Programme de relance économique.

    Lundi dernier, 1er décembre, il a présenté celui de sécurité nationale et
    celui de politique étrangère :

    « Nous nous réjouissons, le vice-président-élu Biden et moi-même de vous
    présenter notre équipe de sécurité nationale… Nos vieux conflits n’ont
    pas été réglés. Et de nouvelles puissances émergentes exercent des
    pressions sur le système international. »

    « La dissémination des armes nucléaires fait planer le risque que les
    technologies les plus meurtrières au monde tombent en des mains
    dangereuses. Notre dépendance envers le pétrole étranger renforce des
    gouvernements autoritaires et met notre planète en danger. »

    « …Et notre pouvoir économique doit soutenir notre puissance militaire,
    notre influence diplomatique et notre leadership mondial. »

    « Nous renouvellerons de vieilles alliances et nous forgerons des
    partenariats nouveaux et durables… »

    « …les valeurs étasuniennes sont les plus grandes exportations des États-
    Unis dans le monde. »

    « …l’équipe que nous avons réunie ici aujourd’hui est particulièrement
    en mesure de faire justement ça. »

    « …ces hommes et des femmes représentent tous ces facteurs du pouvoir
    des États-Unis… Ils ont prêté service comme militaires et comme
    diplomates… Ils partagent mon pragmatisme en ce qui concerne
    l’utilisation du pouvoir et ma détermination au sujet du rôle des États-
    Unis en tant que leaders mondiaux. »

    « J’ai connu Hillary Clinton… »

    Je n’oublie pas, moi, qu’elle a été la rivale du président-élu,
    Barack Obama, qu’elle est la femme du président Clinton qui a entériné
    les lois extraterritoriales Torricelli et Helms-Burton contre Cuba, et
    que durant sa campagne pour l’investiture démocrate, elle a pris parti en
    faveur de ces lois et du blocus économique. Ce n’est pas une plainte de
    ma part, juste un constat.

    « Je suis fier qu’elle soit notre prochaine secrétaire d’État… elle
    imposera respect dans n’importe quelle capitale et elle sera clairement
    en mesure de faire avancer nos intérêts dans le monde entier. « 

    « La nomination d’Hillary est un signe pour amis et ennemis du sérieux de
    mon engagement… »

    « Alors que nous traversons une transition sans précédent au milieu de
    deux guerres, j’ai demandé au secrétaire Robert Gates de rester au poste
    de secrétaire à la Défense. »

    « Je donnerai une nouvelle mission au secrétaire Gates et à notre armée
    dès que j’occuperai mon poste : mettre fin avec sérieux à la guerre en
    Iraq par une transition réussie vers le contrôle iraquien. »

    Ce qui me frappe, c’est que Gates est républicain, pas
    démocrate, qu’il est la seule personne à avoir occupé les postes de
    secrétaire à la Défense et de directeur de l’Agence centrale de
    renseignements sous différentes administrations, tous partis confondus.
    Gates, qui se sait populaire, a déclaré qu’il s’était d’abord assuré que
    le président-élu l’avait choisi pour tout le temps qu’il fallait.

    Tandis que Condoleezza Rice se rendait sur instructions de Bush
    en Inde et au Pakistan pour tenter de relâcher les tensions entre ces
    deux pays, le ministre brésilien de la Défense a autorisé voilà deux
    jours une société nationale à fabriquer des missiles MAR-1, mais non plus
    au rythme d’un par mois, mais à celui de cinq, afin d’en vendre cent au
    Pakistan pour une valeur estimée de 85 millions d’euros, et a déclaré
    publiquement : « Ces missiles sont couplés à des avions et conçus pour
    détecter des radars terrestres. C’est là une façon très efficace de
    superviser l’espace et aussi la surface. »

    Pour sa part, Obama poursuivait imperturbable, lundi dernier :

    « A l’avenir, nous continuerons de faire les investissements nécessaires
    pour renforcer notre armée et pour augmenter nos forces terrestres, afin
    de vaincre les menaces du XXIe siècle. »

    Il a affirmé que :

    « Janet Napolitano apporte l’expérience et l’habileté exécutives dont
    nous avons besoin au nouveau département de Sécurité intérieure. »

    « Janet occupera ce poste crucial après avoir tiré les leçons de ces
    dernières années, dont certaines ont été douloureuses, du 11 septembre au
    Katrina… »

    « Elle comprend, comme nous tous, le danger qu’impliquent des frontières
    incertaines. Et elle sera une dirigeante capable de réformer un
    département qui part dans tous les sens, sans cesser de protéger notre
    patrie. »

    Ce personnage connu avait été nommé par Clinton procureure du
    district d’Arizona en 1993, puis procureur général de l’État en 1998 ;
    postulée pour le Parti démocrate en 2002 et élue ensuite gouverneure de
    cet État frontalier qui constitue le lieu de passe le plus fréquenté par
    les sans-papiers, elle a été réélue gouverneure en 2006.

    Obama a affirmé au sujet de Susan Elizabeth Rice :

    « Susan sait que les défis mondiaux que nous devons relever exigent des
    institutions mondiales qui fonctionnent… »

    « Nous avons besoin de Nations Unies plus efficaces – dit-il
    dédaigneusement – en tant qu’organe d’action collective contre la terreur
    et la prolifération, les changements climatiques et le génocide, la
    pauvreté et les maladies. »

    Présentant James Jones, conseiller à la sécurité nationale, il
    a déclaré :

    « Je suis convaincu que le général James Jones est particulièrement bien
    placé pour être un conseiller à la sécurité nationale habile et
    énergique. Des générations de Jones ont servi héroïquement sur les champs
    de bataille, depuis les plages de Tarawa durant la Deuxième Guerre
    mondiale jusqu’à Foxtrot Ridge au Vietnam. »

    « Sa médaille d’argent fait fièrement partie de ce patrimoine… Il a
    dirigé un peloton au combat, il a été commandant suprême des forces
    alliées en temps de guerre (il fait allusion à l’OTAN et à la guerre du
    Golfe) et il a travaillé pour la paix au Moyen-Orient. »

    « Jim se concentre sur les menaces actuelles et futures. Il saisit la
    connexion existant entre l’énergie et la sécurité nationale, et il a
    travaillé sur les premières lignes de l’instabilité mondiale, du Kosovo
    au nord de l’Iraq et à l’Afghanistan. Il me conseillera et travaillera
    efficacement à intégrer nos efforts à travers toute l’administration afin
    que nous puissions utiliser efficacement tous les composants du pouvoir
    étasunien pour vaincre les menaces non classiques et promouvoir nos
    valeurs. »

    « Je suis sûr que c’est là l’équipe dont nous avons besoin pour un
    redémarrage en ce qui concerne la sécurité nationale des États-Unis. »

    On peut converser avec Obama où il veut, car nous ne sommes pas
    des fauteurs de guerre ni des prédicateurs de violence. Il faut juste lui
    rappeler que la théorie de la carotte et du bâton ne fonctionne pas avec
    notre pays.

    Rien de ce qu’il a dit dans son dernier discours ne contient le
    moindre début de réponse aux questions que je lui ai posées le 25 mai
    dernier, voilà à peine six mois.

    Je ne dirais pas pour autant qu’Obama est moins intelligent ;
    il fait preuve au contraire des facultés qui m’ont permis de voir ses
    capacités et de les comparer à celles de son médiocre adversaire, John
    McCain, dont la société étasunienne a failli, par pure tradition,
    récompenser les « exploits ». Sans crise économique, sans télévision et
    sans Internet, Obama n’aurait pas gagné les élections de novembre à
    rebours du racisme omniprésent. Pas plus d’ailleurs que sans les études
    qu’il a faites d’abord à l’Université de Columbia, où il s’est diplômé en
    sciences politiques, puis à Harvard, où il a décroché son titre en droit,
    ce qui lui a permis de se convertir en quelqu’un de la classe moyenne
    modestement riche avec juste quelques millions de dollars. Ce n’est
    assurément pas Abraham Lincoln, et notre époque ne correspond d’ailleurs
    pas à la sienne, une société de consommation où l’habitude de l’épargne
    s’est perdue et où celle de la dépense s’est multipliée.

    Quelqu’un se devait de donner une réponse sereine et posée, qui devra
    pourtant naviguer aujourd’hui à contre-courant de la puissante marée
    d’illusions qu’Obama a soulevée dans l’opinion publique internationale.

    Il me reste juste à analyser les dernières dépêches. Elles apportent
    toutes des nouvelles de partout. Je calcule que les États-Unis
    dépenseront à eux seuls dans cette crise économique plus de six billions
    de dollars en papier-monnaie que les autres peuples du monde ne pourront
    évaluer qu’à force de sueur, de faim, de souffrance et de sang.

    Nos principes sont ceux de Baraguá. L’Empire doit savoir que notre patrie
    peut être réduite en cendres, mais que les droits souverains du peuple
    cubain ne sont pas négociables.

    Fidel Castro Ruz

    Le 4 décembre 2008

    17 h 28

  • Noir ou blanc,c’est pas pareil mais c’est bon......le NOUGAT DE MONTELIMAR.

    Mais les politiques aux STATES...........BEURK !

    LE REBOURSIER