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R T M : IL RESTE 60 HEURES POUR NÉGOCIER

Publie le mardi 8 novembre 2005 par Open-Publishing
2 commentaires

de Esteban

"Soixante heures pour enfin discuter... c’est ce qu’espère l’intersyndicale qui rencontre ce matin la direction de la RTM . Cette dernière avait cinq jours pour recevoir les organisations syndicales à partir de samedi dernier, date de dépôt du nouveau préavis de grève.

Prudents, les syndicats ont sollicité cette fois-ci la présence de représentants de l’inspection du travail. « Nous voulons mettre tous les atouts de notre côté et nous n’avons tout simplement plus confiance en personne » explique Roger Annunziata de l’UNSA.

« Nous espérons avoir des discussions sérieuses » indique Louis Iorio de l’Ugict-CGT.

Car si après le jugement rendu vendredi dernier par le TGI, déclarant la grève illégale au bout de 30 jours de conflit, les traminots ont changé les termes de leurs revendications, sur le fond, le problème reste entier. « Nous nous plions contraints et forcés à une décision de justice mais c’est bien de l’avenir de l’entreprise qu’il s’agit ! Et pour en parler nous revendiquons auprès de notre patron : Jean-claude Gaudin, qui se trouve effectivement être le président de la communauté urbaine » s’indigne Alain Réquéna de FO. « On nous interdit de nous exprimer, on va en parler autrement, sans prononcer les mots qui fâchent... » reprend patiemment Roger Annunziata.

Renouer le dialogue social

Pour « le rétablissement d’un véritable dialogue social », « le retrait du plan d’entreprise et le développement de l’emploi » et « la majoration des salaires »...Les trois points du nouveau préavis ont bien « trait aux conséquences économiques et sociales de décisions prises [au niveau communautaire] » estime Jean-Paul Laporta, secrétaire de l’UD CGT. Comme par exemple le tracé du tramway qui en doublant celui du métro, « remet en cause un certain nombre d’emplois » estiment les traminots.

Quant au dialogue social rompu, élément par ailleurs souligné par le médiateur Bernard Brunhes, « il serait intéressant de le reprendre en dehors des conflits sociaux » estime l’UNSA. « Nous manquons d’interlocuteur depuis longtemps, pourquoi ne pas prévoir d’ores et déjà des rencontres entre représentant de la direction, de la communauté urbaine et des syndicats ? » se demande Roger Annunziata. Dans la même optique, le syndicat des ingénieurs et cadres de la RTM a également sollicité par lettre auprès du président du conseil d’administration, un CA extraordinaire, « espace indispensable de dialogue et de concertation ».

LA SOLIDARITÉ FINANÇIÈRE EST LANCÉE

Autre porte de sortie possible pour les syndicats : la consultation des salariés, à condition qu’on leur laisse le choix entre toutes les propositions... Celle de Marseille Provence Métropole avec sa DSP, celle du médiateur avec la création d’une filiale et celle des traminots avec la mise en place d’une assistance technique mais par le biais d’un marché public où la RTM gèrerait l’exploitation du tramway.

L’ensemble des Unions Départementales soutient d’ailleurs cette possibilité de consultation. « À condition, là encore que soit écoutée et appliquée la décision des salariés » prévient Avelino Carvalho, responsable du secteur droits et libertés à l’Union Départementale de la CGT des Bouches du Rhône.

Et si vraiment toutes les issues restaient bloquées, les traminots se disent d’ores et déjà prêts à repartir dans un second mouvement malgré la perte d’un mois de salaire. « MAIS S’IL S’AGIT D’AFFAMER LES TRAMINOTS, ILS NE SONT PAS SEULS » assure Jean Paul Laporta.

FORTES DES SOMMES DÉJÀ REÇUES DE « FAÇON SPONTANÉE »,
Les Unions Départementales ont décidé de lancer la solidarité financière en faveur des traminots.

Et de prévenir : « Tous ceux qui se réjouissent de la décision du tribunal auraient tort de prendre çà comme une victoire vis-à-vis des salariés. Ces derniers ont fait preuve d’esprit de responsabilité. Jusqu’à vendredi, il y a obligation de négocier. Et chacun connaît les éléments pour sortir du conflit. Où, on joue l’esprit de responsabilité. Où on ne le joue pas »... »

Propos recueillis par Mireille ROUBAUD
La Marseillaise

Tous les syndicats des Bouches du Rhône sont sur la « même longueur d’ondes » pour s’élever contre le décision du TGI de Marseille qui a déclaré vendredi, après 32 jours de grève, illégal le mouvement des traminots. Cette attaque contre le droit de grève donne au conflit une dimension qui dépasse largement Marseille.

Pour Michel Costes, de Sud-Solidaires, « à partir de l’argumentation du TGI de Marseille, toute grève pourrait être illégale. Si on va dans ce sens là, on irait vers un musellement extraordinaire des salariés. » Jean Sicard, responsable de l’UD CFDT, estime que « le pouvoir a apparemment trouvé un juge aux ordres. »
Le juge M.Dragon qui s’est « autosaisi pour fabriquer une audience spécifique à la RTM » et qui a déjà « été récusé trois fois », notamment sur le dossier NESTLÉ et l’affaire des « recalculés ». « Si on l’avait laissé faire, Nestlé serait fermé aujourd’hui, tout le monde serait au chômage et on ne parlerait pas d’un plan de reprise » note Avelino Carvalho.

Après la police et l’armée détournées de leur fonction, maintenant « la justice détournée » l’arme suprême du gouvernement avec des juges corrompus qui discréditent cette « profession » et qui truquent sans morale des jugements qui ne leur incombent pas.

TOUS ENSEMBLE LE 10 NOVEMBRE À 11H PLACE DU GÉNÉRAL DE GAULLE À MARSEILLE

Messages

  • 32 jours de grève ! La détermination des grévistes force l’admiration ! Mais le soutien moral, s’il est essentiel, ne nourrit pas la famille.
    Aidons les camarades en organisant des collectes dans notre quartier, dans notre entreprise, auprès des militants, de nos amis, collègues !

    Versement à effectuer à l’ordre de :
    SOLIDARITE GREVISTES
    à adresser à :
    UD CGT des Bouches du Rhône
    23 bd Charles Nédelec 13331 Marseille Cedex 3

    site de l’Union départementale

  • bravo esteban
    pour la continuité de ton combat , oui nous allons tous avoir besoin d’exprimer fortement notre solidarité , car l’incendie allumé fort opportunement par sarkosy dans les banlieues , juste apres la greve de la SNCM , de la RTM , les manifs du 4 octobre , la lutte contre la privatisation d’EDF , a permis a de villepin de sortir de l’ombre une loi d’exception qui risque de ne pas etre utilisée uniquement dans les banlieues ( ce qui est deja insupportable ) , mais de permettre la requisition des travailleurs en greve , l’interdiction des manifestations etc ....
    je ne crois pas avoir lu ou entendu que la revolte des jeunes des banlieues avait tout cassé à marseilles , mais comme par hasard , les bouches du rhone font partie de la liste des departements ou la loi d’exception s’applique depuis ce matin ; et vendredi la greve reprend !
    soutien à la lutte des travailleurs marseillais et mobilisation generale si la loi d’exception est appliquée aux travailleurs en lutte .
    claude de toulouse .