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REVOLUTIONNAIRE OU REFORMISTE ?

par J.P ACASOCA

Publie le lundi 19 mars 2012 par J.P ACASOCA - Open-Publishing
11 commentaires

Pourquoi les partis dits de gauche ne sont pas capables de faire l’union, de combattre tous ensemble main dans la main ? L’union pour qui, dans quel but, pour quoi faire ? Il n’existe pas une gauche, mais des gauches : des gauches réformistes et des gauches révolutionnaires, pas dans le sens de la lutte armée, bien sûr !

Ce qui distingue un parti révolutionnaire de l’appareil du FDG par exemple, n’est pas seulement la relation au PS, mais le fait que les seconds sont réformistes, nomenclaturistes et institutionnalistes. C’est à dire que pour eux, les logiques d’alliances sont décidées par les directions du parti, et non par la base. De même que les actions sur le terrain ne sont qu’un moyen pour gérer les réformes dans le cadre de l’appareil d’état tel qu’il est. La relation du FDG au PS est très forte, en termes de postes dans les collectivités, les départements et les régions. Cela permet au social libéralisme d’exercer un chantage permanent sous couvert d’accords tactiques aux législatives ou aux municipales sur la base de désistements réciproques ou de votes au cas par cas, au nom d’une illusoire unité de la gauche contre la droite.

Dans les mobilisations contre la réforme des retraites, alors que les raffineurs occupaient les dépôts, au moment où le mouvement cherchait à passer à la vitesse supérieure, seul le NPA et SUD demandaient la grève générale. Mélenchon demandait un référendum, pendant que le PC, la CGT et les autres faisaient la sourde oreille. Les partis réformistes avaient intérêt à isoler les discours d’extrême gauche ou révolutionnaires afin de détourner le débat et de ne pas poser les questions de fond.

Savoir si une grève générale était possible est une question à étudier. Mais dans le cas présent, il s’agissait avant tout pour Mélenchon et son Front De Gauche d’éviter par tous les moyens que le mouvement n’aille plus haut. Car plus haut cela posait une question politique de légitimité entre le mouvement populaire et les institutions de l’appareil d’état. La logique n’était donc pas de renverser le gouvernement, ni de créer une crise politique, mais simplement de reprendre la main. Pour certains, le mouvement social n’est qu’une béquille pour arriver à traiter des choses plus sérieuses par le haut.

La stratégie de ce type de réformisme qui est spécifiquement institutionnaliste et bureaucratisé ne renvoie pas forcement aux relations au PS, mais elle renvoie aux relations privilégiées à l’appareil d’état. J-L Mélenchon eut l’intelligence de comprendre que le glissement à droite du PS était tel qu’il ouvrait un espace pour un nouveau réformisme. Il y avait un créneau à l’extérieur pour ses objectifs personnels.

Ce qui fait les bonnes réformes c’est quand la classe populaire montre les dents. En fait, les partis institutionnels n’ont pas envie de grands mouvements populaires qui s’émanciperaient de leurs tutelles, et il faut se souvenir que les grandes avancées sociales, notamment en 36, ont été arrachées par la lutte, et non par la volonté d’un gouvernement, fût-il de gauche.

La démocratie du système, telle qu’elle est, est en crise car elle produit sans cesse des politiques à l’image de la classe dominante. Tant que l’on accepte cet état de fait, il devient très compliqué de se battre contre les politiques menées par les gestionnaires de l’état bourgeois. Il faut construire une autre forme de légitimité démocratique, celle du bas vers le haut, celle du contrôle populaire permanent, celle qui fait les vraies unités et qui construit des outils de résistance réels. Le pouvoir des travailleurs et l’auto organisation de la classe populaire, sont les conditions d’un véritable changement, bien au delà de toute alliance et magouillage politique, de quelque nature qu’ils soient. Alors, entre gauche réformiste ou gauche révolutionnaire, à vous de choisir !

Jean Pierre ACASOCA

http://2ccr.unblog.fr/2012/01/16/revolutionnaire-ou-reformiste/

Messages

  • Arrétez 1 peu avec votre NPA-Sud (qui sont liés l’1 à l’autre)
    Oui je suis à la CGT et j’en suis fier ! Pour les retraites nous avons bloqués les dépots de carburants de la rochelle et qui était là ? Sud ? Le NPA ? NON !!!
    Ces réformistes n’étaient pas là !!!
    C’est les copains de la CGT qui ont tenu le siège et qui se sont coltinés les gardes mobiles et il n’y avait pas 1 seul révolutionniste de Sud ( celà dit en passant ex-cfdt...) face à la milice Sarkozyste !!!
    Qui est qui et qui est quoi : il ne suffit pas d’écrire de beaux termes sur la toile, c’est sur le terrain qu’on voit ceux qui se battent !

    • Pourquoi tant de hargne ? Personne n’accuse personne... le jour venu, on verra qui est qui. Jusqu’ici, je n’ai constaté que des trahisons des syndicats (tous syndicats confondus) au niveau des directions, pas des sections de base. La plus mémorable (et la plus grave) étant celle de Georges Séquy en mai 68. SUD est un petit syndicat en construction. Il y a aussi la CNT dans certains secteurs. Le NPA est une brique d’un futur parti révolutionnaire. Inutile de sortir les crocs chaque fois qu’il est question d’autres orgas que la CGT. Cela ressemble à de l’esprit de boutique, à du sectarisme.... Les travaileurs d’ont pas besoin de ça !

    • J’ajoute (du fond de ma "vieillesse ennemie") que j’ai animé des luttes en tant que militant CGT (à Paris) et en tant que non syndiqué "méchant" dans la Sarthe. Je ne sais pas jouer à "peuple de gauche" / "peuple de droite" et je ne gueule pas à un travailleur portant cravate "va retrouver ta Rolls, connard !". Certains me comprendront.

    • Pour réponde à A. Péchereau, il y a aussi des militants du NPA dans la CGT, et pas mal en plus. Bien moins que des militants du PC (hélas, trois fois hélas). je suis au NPA et à la CGT et j’ai fait grève et j’ai participé aux blocages sans mettre en avant mon appartenance au NPA (je respecte l’indépendance syndicale ... contrairement aux militants PC qui eux font le lien ouvertement entre PC et CGT). Bref tout ça pour dire que les militants NPA étaient là eux aussi dans leurs orgas CGT pendant les blocages. Que je sache Poutou il est à la CGT (Besancenot était à SUD et alors ????? il est resté assez longtemps en grève avec ses collègues de son bureau de poste, la CGT n’a aucune leçon à donner là dessus), délégué syndical et il s’est battu et a gagné avec ses camarades pour sauver sa boîte menacée de fermeture. Va falloir se calmer un peu les antinpaistes primaires, on est dans le même camp social, dans les mêmes syndicats, même ni nous n’avons pas les mêmes orientations politiques

  • Cette interrogation n’a aucun sens, en 2012.

    Il n’y a plus, dans la CRISE systémique du CAPITALISME , de "grain à moudre "pour la moindre réforme..

    Du moins au sens ancien du terme -et non avec la définition du K aujourd’hui..qui signifie:RECULS..-

    Sur les syndicats :

    Le syndicat n’est pas un outil qui est là pour changer DE société.

    Il peut s’y référer-charte d’AMIENS CGT- et donc , en actes , aider aux mobilisations de CLASSE, pour, s’il est responsable- "dans les masses" et pas en pignolage de clavier , pousser les feux , en respectant la démocratie ouvrière..
    Cela dans toutes les instances de l’Orga
    Une fesse sur un conflit et l’autre sur le fauteuil de la CES , c’est casse gueule pour le mouvement ouvrier..!

    Mais de là à inventer , en plein délire manichéen les "collabos" CGT..qui empêcheraient partout, avec leurs "staliniens" , la LUTTE FINALE que les Sudistes tenteraient de mettre en mouvement, parce que les travailleurs y "sontprès" et que cette "salope" de CGT "réformiste"(??)bloque,

    ..... moi , j’entends ça depuis des lustres et ça me fai tmême plus bondir : je souris Surtout quand ces "Rrrévolutionnaires" -pas tous, mais pas mal !- dans les secteurs ou ils ont un peu d’influence, radicalisent dans le tract et entrainent dans l’action minoritaire ceux qu’ils ont parfois"enflammés"mais en parlysant l’action de MASSE (Les cheminots connaissent bien ce dont je parle, les agents RATP aussi..et dans les Banques, les ex CFDT passé àSUD ..j’ai vu à l’ oeuvre !!)

     :))

    Jean Pierre ASOCA n’a , selon moiet dit sans mépris, rien du REVOLUTIONNAIRE
    .Sinon il n’écriraitpas cela :

    Ce qui fait les bonnes réformes c’est quand la classe populaire montre les dents.

    NON..Parlons RESISTANCE quotidienne dans un processus révolutionnaire , mais prétendre qu’on peut"ruer" dans les brancards pour arracher de la "bonne réforme" c’est NIER la CRISE GLOBALE et le BESOIN desurvie du, pourlek ? de passer àladestruction de ce quiest de PROGRES acquis , je l’ai écrit plus haut.

    .

    En fait, les partis institutionnels n’ont pas envie de grands mouvements populaires qui s’émanciperaient de leurs tutelles, et il faut se souvenir que les grandes avancées sociales, notamment en 36, ont été arrachées par la lutte, et non par la volonté d’un gouvernement, fût-il de gauche.

    On est 2012 !

    C’est pas une question d’"envie" ou -comme en 36- d’une partie de la Gauche cherchant à corseter lemouvement social (ycompris, làdedans le PC refusant d’inclure des expropriations-dites alors"nationalisations" pour pas effrayer les couches moyennes !

    C’est que "Gauche modérée ou "gauche radicale" c’est du langage pipeau , vieillot qui ne veut strictement rien dire.

    C’est LUTTE de classes et donc processus révolutionnaires OU complicité des saignées par le K.

    Il faut construire une autre forme de légitimité démocratique, celle du bas vers le haut, celle du contrôle populaire permanent, celle qui fait les vraies unités et qui construit des outils de résistance réels.

    Certes certes.. mais quand l’auteur ajoute :

    Le pouvoir des travailleurs et l’auto organisation de la classe populaire, sont les conditions d’un véritable changement, bien au delà de toute alliance et magouillage politique, de quelque nature qu’ils soient. Alors, entre gauche réformiste ou gauche révolutionnaire, à vous de choisir !

    ..et que pas une fois il ne parle de la PROPRIETE, il n’affirme que l’autogestion implique de se souvenirque.., du fondamental , à savoir," Qui POSSEDE DECIDE" ce pseudo "révolutionnaire" qui me demande de "choisir".. a choisi, lui de me réciter le programme PSU des années 70 !

    C’est son droit , mais si c’est avec "ça" qu’on entend convaincre du besoin de s’"engager", bonjour !!!

    Surtout quand on commence un article avec cette question :

    Pourquoi les partis dits de gauche ne sont pas capables de faire l’union, de combattre tous ensemble main dans la main

    Oh oui..Quece serait émouvant..

    http://www.youtube.com/watch?v=I3sgxAWLlzc

     :)

    Cordialement

    A.C

    • "Cette interrogation n’a aucun sens, en 2012.

      Il n’y a plus, dans la CRISE systémique du CAPITALISME , de "grain à moudre " pour la moindre réforme."

      Tout est là. Le reste coule de source. L’abolition de la propriété privée est la SEULE solution. Tout le reste n’est que vain bavardage et les pitreries médiatiques de JLM ne mènent nulle part et, en tout cas, nulle part ailleurs. Après tout, "tout est à nous", excuse-moi A.C.

    • Après tout, "tout est à nous", excuse-moi A.C.

      Pourquoi devrais -je t’excuser.?

      Tu penses que je vaisêtre exproprié de quoi que cesoit ?

       :))
      Ou fais tu partie de ces amis "trotsk"s qui s’imaginent queje me bouche les oreilles quand un slogan me bottemais parcequ’il aété pondu dans un autre poulalier que ceux que dans lesquels je caquête ?
       :)

      En 2002 j’ai expliqué-mais t’étais pas né..ou plutôt je faisais pas chier le monde sur Bella Cio" ..- combien le slogan"Nos vies valent plus que leurs profits" parlait à ma tripe de"classe"

      Je fais partie de ceux qui expliquent à des gens qui pourraient penser que "nous" avons une mentalité de "voleurs".. que nous allons nous APPROPRIER ce qui n’est pasànous.

      Alors queque la CAPITAL accumulé- -usines, banques, etc etc etc_..c’est DUSANG, de la sueur, des vies massacrées , desNÔTRES, et ce depuis quelques 8 ou 10 générations spoliées..

      "Rien n’est à eux"..

      Ensuite, cher Camarade, tout ce qui peut nous différencier, c’est la façon dont nous concevons les MOYENS à mettreen oeuvre pour convaincre et rassembler.

      Pour que cette APPROPRIATION SOCIALE soit acquise comme une mesure de JUSTICE, Voilà qui évite de trop s’emmerder avec quelques "principes " sur "qui a doit à ^tre indemnisé".

      Manquerait plus qu’un gang démantelé, de casseurs et de racketteurs, demande combien il va toucher de"dommages" ??

      Nous avons raison,mais cela ne sert àrien si nos idéesce ne bougent pas le curseurK/T si cette IDEE JUSTE..ne nous rappelle pas ce qu’un barbu avait bien pigé :

      "Une idée devient une force lorsqu’elle s’empare des masses"

      C’est d’ailleurs dans ceprocessus que nous pouvons donner un sens aux termes de VIOLENCE révolutionnaire
      .
      Car ce sera "VIOLENT" :l’exploitation est Violente !

      C’est la GUERRE des classes , en 2012, chacune jouant objectivement "SA PEAU"

      Pour une fois, on est d’accord ?

      Bien loin dans cet échange , de l’"eau tiède" que nous sert le l’auteur de cet article, pour cause de déglingage d’un FDG, qui n’a pas en moi un avocat, mais dont je veux pointer le côté "leurre"en avançant, avec toi et d’autres.. quelques repères de "fond"...

      Cordialement

      A.C

    • ALAIN je suis d ’accord avec toi , cette question n ’a aucun sens en 2012 , une précision concernant la CHARTE D AMIENS , la relire n ’est en effet pas inutile pour notamment constater la dérive réformiste de notre syndicat la CGT :

      le 45ème congrès de la CGT de décembre 1995 a adopté la refonte quasi totale des statuts de la CGT , son départ de la FSM et son adhésion à la CES , LOUIS VIANNET était le secrétaire général ; les statuts de la CGT ont été purgés de toute référence à la construction d’une société socialiste et à la lutte des classes , le terme "abolition du salariat a été supprimé ...

      A la place on trouve la vague expression" ...la CGT lutte pour une société démocratique libérée de l’exploitation capitaliste ..." plus rien sur les relations salaire/Travail , travailleurs/patrons , plus rien sur la nature de la société "libérée" de l’exploitation capitaliste ...

      EDIFIANT !!!

    • Alors queque la CAPITAL accumulé- -usines, banques, etc etc etc_..c’est DUSANG, de la sueur, des vies massacrées , desNÔTRES, et ce depuis quelques 8 ou 10 générations spoliées..

      Absolument.

      Et ça fait penser à cette absurdité, le fameux coût du travail, alors que c’est uniquement le travail qui produit la richesse ! Il ne peut coûter, puisqu’au contraire il rapporte.

      Chico

  • Quelqu’un pourrait il m’indiquer la composition politique de la municipalité de Lyon , celle qui veut privatiser et casser la grève des éboueurs si j’ai bien compris le conflit ?

    Mais peut être est ce plus" complexe", complexe étant le sésame de toute les entourloupes

  • Ce que l’on peut constater c’est que cet article tente de cerner ce qu’est le réformisme nomenclaturisé, c’est déjà une intension louable et permet de comprendre effectivement que là dedans la relation à l’appareil d’état et ses institutions est centrale, mais également de comprendre qu’il s’agit là d’une couche sociale divisée en cliques et en claques mais qui comporte des intérets communs concrets ne se confondant pas avec un simple réformisme.

    Je pense également que le FdG a joué un rôle nocif au niveau central (et pas ses militants) en lançant des leurres (référendum) et en braillant contre la grève générale.

    Mais ce n’est pas ça qui a fait échouer le mouvement sur les retraites. Il faudrait là parler de bien d’autres questions, des stratégies d’échec des directions syndicales et leurs incapacités à se hisser au niveau des agressions de la bourgeoisie pour riposter efficacement face aux prédateurs.

    Ca renvoie évidemment aux conservatismes de micro-couches sociales nomenclaturistes dirigeant les orgas de résistance (ce conservatisme et cette trouille des affrontements les rends incapables d’être efficaces dans des périodes d’hyper agressivité de la bourgeoisie). Ca entre en résonance avec le désir d’une énorme partie des travailleurs qui est spontanément réformiste, mais ça ce n’est pas un phénomène de même nature . ..

    Mais ce n’est pas non plus suffisant pour expliquer là l’échec.
    Il faut rajouter quelque part que le mouvement des retraites a démontré également le degré d’impréparation pratique et stratégique de la gauche révolutionnaire, malgré son immersion totale maintenant dans la classe ouvrière au sens moderne du terme.

    Il ne faut rien lâcher sur la critique du réformisme, comprendre que les nomenclaturas réformistes qui sont autre chose que le réformisme simple, sont des couches sociales antagoniques fondamentalement avec les intérets des travailleurs.

    Ne rien lâcher sur la compréhension de la nécessité d’une bataille contre cette couche sociale.

    Mais tout cela ne va pas sans une stratégie révolutionnaire à construire. On ne peut seulement se définir par rapport au réformisme de caste, ni avoir une stratégie centrée autour de ces nomenclaturas, en opposition comme en alliance (l’alliance ressort du ralliement simple là).

    C’est là un service minimum mais qui est insuffisant pour passer à l’offensive.