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Rafah, lettre à Chirac (Ujfp - suite)

Publie le jeudi 20 mai 2004 par Open-Publishing

M. Jacques CHIRAC
Président de la République
Palais de l’Elysée
75008 PARIS

CITOYEN/NE JUIF/JUIVE, JE M’ELEVE CONTRE LA DESTRUCTION DE RAFAH

Monsieur le Président,

Je suis citoyen/ne juif/juive de France, un pays qui se réclame de la démocratie, de la fraternité et des droits de l’Homme. En votre qualité de garant des valeurs françaises, je m’adresse à vous afin que vous fassiez tout ce qui est en votre pouvoir pour qu’arrête le massacre en cours dans le territoire palestinien de la Bande de Gaza.

Les autorités israéliennes ont lancé une nouvelle opération militaire dans plusieurs villes et camps de réfugiés. Des dizaines de civils ont été assassinés, des dizaines de maisons détruites, ce qui a laissé sans abris et démunis de tout plus d’un millier de personnes, punitions collectives qui sont illégales au regard du droit international.

Sachez, Monsieur le Président, qu’à l’instar de nombreux de mes concitoyens juifs, je ne peux cautionner les crimes de guerre commis par le gouvernement israélien, même si la plupart des dirigeants communautaires essaient de nous embrigader comme soutiens de la politique d’occupation menée par Ariel Sharon. L’actuelle offensive militaire de Tsahal n’apporte en rien plus de sécurité aux Israéliens, bien au contraire. Sachez qu’il n’y a strictement rien d’antisémite à critiquer la politique répressive du gouvernement Sharon car, à terme, elle est aussi suicidaire pour le peuple israélien qu’elle est meurtrière pour le peuple palestinien. La meilleure manière d’assurer la sécurité des Israéliens est d’évacuer les territoires occupés (troupes, colonies et mur compris) et de créer un Etat palestinien indépendant et souverain, à côté d’Israël, dans les frontières de 1967.

La France doit notifier, par des actes forts, aux autorités israéliennes qu’il entend faire respecter le droit international. Elle doit entraîner l’Union Européenne à suspendre l’accord d’association avec Israël et suspendre la mise en œuvre du protocole d’accord du groupe de haut niveau France/Israël, afin d’amener le gouvernement Sharon à la table de négociations.

Sachez, Monsieur le Président, que n’en déplaise au CRIF, il y a de nombreux citoyens juifs qui soutiendraient une intervention française dans ce sens. J’en suis un. Israël ne peut continuer à commettre des crimes de guerre en mon nom.

En vous remerciant de votre attention, veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma plus haute considération.