Accueil > Réaction du PCF suite à l’ arrestation de responsables de l’opposition (…)

Réaction du PCF suite à l’ arrestation de responsables de l’opposition tchadienne

Publie le vendredi 15 février 2008 par Open-Publishing

Le Parti communiste français demande la libération immédiate des quatre
dirigeants de l’ opposition tchadienne arrêtés par la garde du Président
Idriss Deby. La France doit peser dans ce sens. Ces quatre dirigeants
ont toujours refusé l’usage des armes. Il est inacceptable et choquant
que le régime tchadien se saisisse de la crise actuelle pour museler et
réprimer une opposition politique.

Les autorités françaises ont cherché à gérer la crise avec habileté pour
ne pas compromettre le déploiement de l’ Eufor. Mais en fin de compte
rien ne change. C’est la Francafrique qui continue avec le soutien
direct à un régime anti-démocratique.

Au Soudan voisin, le gouvernement a profité des troubles au Tchad pour
lancer une offensive contre les rebelles à l’ Ouest du Darfour. Là
encore ce sont les populations qui paient le plus lourd tribut : au moins
200 morts, 12000 déplacés, plusieurs villages détruits.

Cette crise qui concerne l’ensemble de la Région, révèle les profondes
carences en matière de démocratie et de souveraineté pour les peuples
concernés. Elle montre aussi l’urgence à changer réellement la politique
de la France en Afrique.

La France doit cesser son soutien à des régimes autoritaires et
corrompus et valoriser le rôle des sociétés civiles et des forces
démocratiques afin de contribuer au respect des droits politiques,
économiques et sociaux des peuples africains. Le Parlement français doit
pouvoir exercer un contrôle strict et permanent de la politique
africaine de la France.

Tous les accords d’ Etat à Etat, accords de
coopérations, accords militaires doivent être rendus publics. Il faut
aller vers l’ élimination des bases militaires françaises en Afrique.
C’est aux racines économiques et sociales des crises qu’il faut
s’attaquer d’urgence. Le développement de l’Afrique, par une véritable
politique de coopération respectueuse des aspirations démocratiques
montantes, des exigences de l’ Etat de droit et des intérêts des
Africains, doit devenir une des grandes priorités en particulier de la
France et de l’ Union européenne.

Celle-ci, plutôt que d’imposer la mise
en place de zones de libre échange avec les pays d’Afrique, doit au
contraire mettre l’accent sur les moyens et les conditions du
développement, l’annulation de la dette, la mise en cause des plans
néo-libéraux d’ajustement structurel, l’augmentation de l’aide, la
régulation des échanges. Elle doit favoriser de véritables partenariats
et les coopérations dans tous les domaines afin de contribuer au progrès
social, à la formation et à l’emploi.

Parti communiste français

Paris, le 14 février 2008.