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Réactions suite aux évènements du jeudi 21 octobre 2010

Publie le vendredi 22 octobre 2010 par Open-Publishing
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Hier à Lyon, et visiblement dans d’autres villes, un pallier a été franchi dans le piétinement par le pouvoir en place des libertés démocratiques fondamentales du peuple.

Une manifestation contre la réforme des retraites, appelée par l’assemblée générale du 20 octobre, soutenue par l’ensemble des organisations de jeunesse et par de nombreuses organisations syndicales de salariés, a été scindé en deux par une occupation policière et militaire de la Place Bellecour.

Plusieurs centaines de personnes ont été séquestré, pendant six heures pour la plupart, sur cette place dont tous les accès étaient bloqués par d’impressionnants dispositifs de gendarmes mobiles. La liberté de circuler a été bafouée, de manière parfaitement illégale.

Unes à unes, toutes ces personnes ont été fichées, photographiées, fouillées, au seul motif d’avoir été là, d’être venues manifester. Le droit de manifestation a été bafoué, de manière parfaitement illégale encore. De plus, nous déplorons la mise en place d’une cellule spéciale qui a pour seul but de traquer les manifestants présents à Bellecour ces derniers jours.

Le pouvoir en place, ses ministres, ses préfets, ses « journalistes » aux ordres, vont chercher à justifier ces agissements par la « casse » de ces derniers jours et de la matinée. Quiconque était Place Bellecour cet après-midi sait très bien qu’il ne s’agit pas de cela, mais d’empêcher les manifestations. Sarkozy et Hortefeux pensent liquider notre mouvement par cette méthode, mais croient-ils vraiment pouvoir faire avaler la couleuvre à la population ?

En vérité, le pouvoir peut montrer ses muscles, ces agissements sont une démonstration de faiblesse. Un pouvoir corrompu, raciste, liberticide, antisocial, n’ayant jamais été aussi impopulaire, désavoué, en proie à des poursuites judiciaires si nombreuses, ne gagnera rien en s’entêtant à maintenir sa réforme. Il sera jugé comme responsable des désordres, et sanctionné comme tel, bien avant 2012. Il ne sortira pas victorieux d’une épreuve de force qui ne met pas seulement en mouvement la jeunesse, mais la vaste majorité des travailleurs de ce pays.

Nous sommes scandalisés par la majorité du traitement médiatique qui exonère les pouvoirs publics de leurs actes, quand par bonheur ils les mentionnent.

En dépit des mensonges et des provocations, le projet de loi sur les retraites, qui veut condamner les travailleurs aux travaux forcés jusqu’à 67 ans, est en effet rejeté toujours plus massivement. Devant l’ampleur de la répression, toutes les personnes attachées aux droits démocratiques ne peuvent que choisir de s’associer à la mobilisation contre le gouvernement.

Nous appelons les témoins et les personnes séquestrées cet après-midi à Lyon à nous contacter pour venir rendre compte de ce qui s’est passé et ainsi informer la population de ces agissements.

Le comité de lutte, issu de l’assemblée générale du 20 octobre, appelle les organisations syndicales, politiques, associatives et la population à ne pas laisser la jeunesse isolée. Des appels clairs à la grève et à la mobilisation populaire jusqu’à la victoire doivent être lancés immédiatement par les organisations ouvrières et démocratiques, à Lyon et dans tout le pays !

Enfin, le comité de lutte appelle la population entière à faire bloc contre la suspension des libertés démocratiques dans notre agglomération.

Pour contacter le comité de lutte : comitedelutte@gmail.com

Messages

  • J’habite le centre ville de LYON. Cela fait trois jours que j’assiste en témoin à un déploiement de forces de police qui met la ville en état de siège. Il est fréquent de voir des hordes de CRS courser des jeunes isolés dans de petites rues et utiliser des gaz lacrymogènes hautement toxiques contre l’ensemble de la population. J’ai fait les frais de ces excès en me faisant gazer à plusieurs reprises en effectuant mes déplacements quotidiens. J’ai même essuyé un coup de coude de la part d’un CRS que je n’avais pas vu en tentant d’atteindre mon bureau de banque.

    IL est évident que tout ceci est une vaste mise en scène d’un goût douteux tentant à ré crédibiliser un gouvernement que la majorité de la population en est arrivée à exécrer.
    Il est navrant de lire dans la presse le contraire de ce que l’on a pu voir « en live » la veille dans les rues. Les informations partisanes et manipulées diffusées par les médias sont une preuve que la presse n’est plus libre dans notre pays qui n’a plus rien à envier aux pires des républiques bananières.

    Je n’ai jamais vu 1600 casseurs place BELLECOUR, mais des lycéens venus manifester probablement infiltrés par quelques très jeunes casseurs et des policiers en civils plus agés vêtus de la panoplie du casseur de quartier sensible.

    Il ne suffit pas d’opposer un déni médiatique systématique à la réalité pour faire croire aux gens qu’ils vivent dans une démocratie. Un grand nombre de gens ne sont plus dupes.

    Je tiens à témoigner de ce que j’ai pu voir hier vendredi 21 Octobre :

    Je marchais vers la place BELLECOUR vers 17H00 rue Emile ZOLA.

    Je me suis retrouvée bloquée par une rangée de CRS placés derrière un « camion lance eau ». L’on pouvait voir sur la place des jeunes paniqués qui courraient dans tous les sens harcelés par les grenades lacrymogènes lancées par les CRS.

    J’ai demandé aux gens qui étaient présents ce qui s’était passé.

    L’on m’a répondu que les CRS avaient bloqués toutes les issus de la place BELLECOUR dès le matin et ne laissaient pas sortir les jeunes qui servaient de cible aux CRS qui les gazaient et tiraient dessus au taser.

    J’ai vu un jeune qui courait pour se protéger des gaz lacrymogènes arrêté par les CRS qui bloquaient la rue. Ils ont commencé à le rouer de coups. Des gens parmi les passants voulaient prendre des photos. Le commandant de la brigade de CRS s’est rué vers nous en hurlant qu’il était interdit de prendre des photos.

    Puis, alors que les manifestants n’avaient même pas réagi, le camion lance eau s’est mis en marche.

    Le commandant de la brigade de CRS s’est à nouveau dirigé vers nous, menaçant, cette fois, une grenade lacrymogène dans chaque main, nous donnant l’ordre en hurlant de dégager.

    Par peur, les uniques passants qui pouvaient être témoin ont du partir.

    C’est alors que j’ai vu trois policier en civil qui ramenaient un jeune isolé d’origine magrébine qu’ils venaient d’arrêter alors qu’il n’avait rien fait en affirmant :

    « Toi, je t’ai vu lancer des cailloux ce matin ».

    Et l’on appelle cela du flagrant délit, c’est un comble !

    J’ai honte d’être originaire de ce pays qui tente vouloir s’aligner sur l’Allemagne, certes, mais l’Allemagne d’une autre époque.

    Pour ma part, il m’est odieux d’avoir à vivre au milieu des bruits de botte. Je suis dégoutée d’avoir assisté sans pouvoir rien faire à ce spectacle.