Accueil > Recalculés : Lettre ouverte de la CGT Chômeurs
Recalculés : Lettre ouverte de la CGT Chômeurs
Publie le jeudi 18 novembre 2004 par Open-Publishing2 commentaires
>> Mobilisations, luttes et solidarités
Recalculés : Lettre ouverte de la CGT Chômeurs
La CGT Chômeurs a adressé le 10 novembre une lettre ouverte à la CFDT, à la CFTC et à la CGC concernant le pourvoi en cassation de l’Unedic dans la bataille juridique qui l’oppose aux Recalculés.
Rappelons que le TGI de Marseille a condamné l’Unedic et l’Assédic à réintégrer les Recalculés dans leurs droits. La Cour d’appel d’Aix-en-Provence a confirmé ce jugement (lire nos dépêches dans "les archives de l’Actu" - rubrique Mobilisations, Luttes et Solidarités). Malgré la décision prise par Jean-Louis Borloo de réintégrer tous les Recalculés, l’Unedic et l’Assédic poursuivent la procédure auprès de la Cour de cassation. La CGT-Chômeurs, en la personne de François Desanti, s’insurge contre cet acharnement. Voici son courrier :
Monsieur Jacques VOISIN
Président de la CFTC
13, rue des Ecluses Saint Martin
75010 PARIS
Montreuil, le 10 novembre 2004
Monsieur le Président,
C’est maintenant officiel, l’UNEDIC se pourvoit en cassation sur le jugement de Marseille favorable aux « recalculés » et confirmé par la Cour d’Appel d’Aix en Provence. Dans le même temps, l’institution fait systématiquement appel de tous les jugements favorables aux chômeurs (dommages et intérêts, frais de justice...).
Si le pourvoi en cassation est maintenu, cela concernerait tous les chômeurs qui ont déposé un recours devant la justice, c’est à dire au moins 1478 personnes, dont de nombreux cadres.
Le procédé s’apparente à une prise d’otage puisque d’après nos estimations, l’UNEDIC pourrait réclamer 2 millions d’Euros, soit 13.119.140,00 Francs aux chômeurs qui ont eu le courage de défendre leurs droits. Ce harcèlement judiciaire nous inspire trois remarques :
• La première porte sur le fond : le MEDEF ne « digère pas » la victoire historique des 1.059.316 recalculés qui ont, soit dit au passage, été rétablis définitivement dans leurs droits par le ministre Borloo, et non pas une cours de justice. Dès lors, pourquoi s’acharner sur les premiers plaignants ?
• Cette question inspire notre deuxième remarque : le patronat veut frapper à la caisse des plus démunis pour créer un climat de peur et de tension dans le monde du chômage déjà fortement éprouvé. Cette logique terroriste consiste également à faire pression sur les organisations qui agissent avec eux et qui les soutiennent dont la CGT.
• Enfin, vous savez bien que ces procédures vont coûter très cher à l’UNEDIC. C’est l’argent des cotisations sociales destinées aux chômeurs qui va être utilisé. Comment prétendre à la fois se battre contre le « déficit » de la caisse d’assurance chômage afin d’assurer l’indemnisation des privés d’emploi, et en même temps s’engager dans des procédures dispendieuses à caractère punitif ?
Le fonctionnement paritaire tel qu’il est conçu permet au MEDEF d’exercer un poids prépondérant dans la politique de gestion de l’assurance chômage, mais cela ne dédouane pas la responsabilité des organisations syndicales, dont la vôtre. En effet, au bureau de l’Unedic, la CGC et la CFTC ont soutenu la volonté patronale de multiplier les appels et de se pourvoir en cassation.
Nous ne comprenons pas votre position, d’autant que même la CFDT, pourtant signataire de la convention Unedic de décembre 2003, n’a pas voulu poursuivre dans cette voie.
Nous vous demandons solennellement de revoir votre position, ce qui comme vous le savez, interdirait d’un point de vue légal au seul MEDEF de maintenir les procédures en cours avec l’UNEDIC. Il en va de l’intérêt des salariés actifs et privés d’emploi.
Restant à votre disposition, recevez, Monsieur le Président, nos respectueuses salutations.
Pour le Comité National de la CGT Chômeurs
Le Secrétaire Général : François Desanti
Messages
1. > Recalculés : Lettre ouverte de la CGT Chômeurs , 18 novembre 2004, 22:14
Le changement de présidence de l’UNEDIC n’a "naturellement" rien changé. C’est toujours la chasse aux chom’du ; MEDEF, CFDT, CFTC, CGC , gouvernement, même combat ! ! ! La "chartre du travail" comme aboutissement... de la "refondation sociale" du patronat.
Et la plupart des salariés qui regardent, comme un spectacle de TF1, attendant le "maillon faible", gavés comme des oies, béats devant la "roue de la fortune", avec pour seule perspective de fuite le "loto"
à vomir !
Une note d’espoir : Mardi, au TGI de Lille, nous étions plus de 300 au procès des Coventry -ex Lever- (qui contestaient le plan "social") : Chom’du, Privés d’Emploi, Sans Pap’, Intermittents, Précaires pour la (non) Vie, Avec Boulot, Les Seita : j’en oublie beaucoup. Venus soutenir la lutte des camarades, passer un peu de temps avec eux, leur prêter la main.
Alors, si l’on était plus nombreux, enfin plus solidaires, ne croyez-vous pas que l’on pourrait soulever des montagnes ? Croyez -vous que les patrons feraient encore la (leur) "loi" ? Croyez vous que l’on aurait besoin des tribunaux, de cette justice de "classe", globalement au "service" ?
RESISTANCE !
Patrice Bardet
2. > Recalculés : Lettre ouverte de la CGT Chômeurs , 19 novembre 2004, 09:54
Décidément, il y a de quoi devenir anticlérical.
Quand on sait, en plus, que, des réunions de "Chrétiens sociaux" se tiennent régulièrement (voir "Le Monde") avec des individus comme Delors et Camdessus.