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Reconstruire une gauche de combat anticapitaliste
Publie le vendredi 6 avril 2007 par Open-Publishing8 commentaires
Daniel Bensaïd, philosophe et membre de la LCR, refuse tout accord avec le PS.
Par Eric AESCHIMANN
QUOTIDIEN LIBÉRATION : vendredi 6 avril 2007
Daniel Bensaïd, philosophe, est membre de la Ligue communist révolutionnaire.L’émiettement du camp du « non » est-il le fruit des jeu d’appareils de la LCR et du PCF
Le non au référendum ne suffit pas à fonder un projet commun de gouvernement, qui est l’objet même des élections présidentielle et législatives. L’émiettement du non a commencé avec le ralliement de Fabius, Mélenchon et Emmanuelli à la synthèse du congrès du Mans. Ce qui a empêché une candidature unitaire souhaitable de la gauche radicale, c’est un désaccord politique sur les alliances avec le PS. Pour Marie-George Buffet, il existe un camp unique de la gauche, que sa candidature aurait pour seule ambition de rassembler et d’infléchir. Pourtant, en vingt ans, de 1983 à 2002, dont quinze années de gouvernement de cette gauche, unie ou désunie, Le Pen est passé de 3 % à 17 % ! Une partie de la gauche dite antilibérale est « subalterne » et « supplétive » du Parti socialiste, à la mairie de Paris comme au conseil régional d’Ile-de-France. Il y a bien au moins deux gauches, une sociale-libérale et une radicale anticapitaliste. Nous proposons un front pour résister à la politique de démolition sociale de Sarkozy et pour constituer une force indépendante du PS, capable d’imposer les mesures d’urgence sociale à son gouvernement dans l’éventualité de sa victoire.
En refusant a priori tout accord avec le PS, ne condamnez-vous pas la gauche à l’échec ?
La logique de cette question serait de supprimer le premier tour de l’élection et d’instituer un bipartisme cohérent avec le présidentialisme. Pour battre Sarkozy et Le Pen, non seulement dans les urnes mais aussi sur le terrain social, il faut reconstruire une gauche de combat autour d’un projet politique réellement alternatif. La gauche libérale n’a pas besoin de nous pour se condamner à l’échec. Sa politique a provoqué l’érosion de son électorat populaire et l’exode du vote des enseignants vers François Bayrou. Le « tout sauf Sarkozy » dès le premier tour est un vote de la peur qui est fort mauvaise conseillère. On le voit en Italie, où le « tout sauf Berlusconi » aboutit à un gouvernement Prodi qui poursuit les privatisations, finance la guerre en Afghanistan, adopte un budget d’austérité et désespère la gauche. Mme Royal ne ferait guère autre chose. D’autant qu’elle est sur la question européenne d’un mutisme paradoxal. Une politique de justice sociale ou une intervention de l’Etat dans le capital d’Airbus se heurteraient aussitôt au veto de la Commission de Bruxelles au nom de la « concurrence non faussée ».
Etienne Balibar critique le flou du mot d’ordre antilibéral, incapable, selon lui, de saisir les évolutions du capitalisme...
Je suis tout à fait d’accord avec lui sur le flou d’un « antilibéralisme abstrait ». Je préfère aussi parler d’anticapitalisme, à condition de ne pas se contenter d’un anticapitalisme aussi flou (et ségocompatible) que l’antilibéralisme. Au coeur de l’anticapitalisme, il y a la double question du travail et de la propriété. Le travail, aujourd’hui, c’est d’abord les effets de son intensification (avec son cortège de souffrances, voire de suicides), le chômage, la précarité. La propriété, c’est la question du service public, des biens communs de l’humanité (eau, air), de la privatisation des connaissances et du vivant, du « droit opposable au logement » opposable à quoi, si ce n’est au droit divin des propriétaires par le biais de la réquisition des logements vides ou de la municipalisation des sols contre la spéculation immobilière et foncière.
Messages
1. Reconstruire une gauche de combat anticapitaliste, 6 avril 2007, 09:18
Les trotskisme ou le long combat anti-PCF et anti-communiste...
Après avoir infiltré (entristé comme on dit) et vu dans le PS l’arme fatale dans contre le PCF (nombre de dirigeants du PS sont d’anciens trotskistes), leur défaitisme (pseudo)-révolutionnaire, l’inénarrable « révolution permanente » du Vieux, on remet le couvert...
Allez, parions que dans quelques années, vous ferez ce que vous avez toujours fait : rejoindre le PS et autre sociaux-libéraux, loyaux serviteurs de la bourgeoisie.
2. Reconstruire une gauche de combat anticapitaliste, 6 avril 2007, 09:25
en Italie, où le « tout sauf Berlusconi » aboutit à un gouvernement Prodi qui poursuit les privatisations,derniere ? mesure concrete
la suppression des mandats postaux intenationaux a profit du monopole privé multinational ;ce qui nous attend bientot en France ?
3. Reconstruire une gauche de combat anticapitaliste, 6 avril 2007, 09:56
Totalement d’accord avec Bensaïd sur le terme "antilibéralisme". Ca veut rien dire. Ou plutôt si. Utiliser ce terme plutôt que celui d’anticapitalisme me semble être le signe d’une faillite théorique de notre part. Le libéralisme n’est autre que la forme moderne du capitalisme, sans doute l’une des plus extremes. Mais ce n’en est qu’une forme. De multiples formes de capitalisme peuvent exister, admettant même un certain poids de l’Etat dans le système, pour garantir une paix sociale nécessaire à l’activité économique.
Est ce cela que nous visons ? Un capitalisme light ? A visage humain ? Par définition, cela est impossible, et inenvisageable pour des militants qui se revendiquent du marxisme.
Cette appellation "antilibérale" est révélatrice de cette dérive. Cela se manifeste également par l’absence d’un projet communiste, et dans le programme de Marie George par l’impasse sur la question de la propriété, la peur du terme "nationalisation", etc...
Il va nous falloir trancher cette question là, les camarades !
Cédric
4. Reconstruire une gauche de combat anticapitaliste, 6 avril 2007, 10:34
Avant de raconter n importe quoi prenez au moins le temps de lire le programme de MGB.....
CF VITRY 94
EXTRAITS DU PROGRAMME DE MGB
Je fais le choix de services publics forts.
La disparition de certains services en banlieue et en zone rurale est source d’inégalités et de privations.
Je défends le principe d’une responsabilité publique nationale sur les biens et services essentiels, pour lesquels l’égalité d’accès et de traitement, la solidarité et la sécurité collective doivent prévaloir. L’énergie, les transports, l’éducation, la culture, la santé, le logement, la poste et les télécommunications, l’eau doivent être à la portée de chacun.
CINQ BATAILLES À ENGAGER IMMÉDIATEMENT
Revenir sur les privatisations : Remettre dans le domaine public des secteurs privatisés par les gouvernements précédents (au premier rang desquelles figurent France Télécom, Air France), renationaliser EDFGDF ; stopper la privatisation des ports et de la SNCM ; empêcher la mise en pièces de la SNCF.
Développer des pôles publics d’impulsion et de coopération dans des secteurs aujourd’hui malades de la financiarisation, comme l’eau et le traitement des déchets ou le médicament.
Rénover le service public : Le droit de contrôle et d’intervention sur les choix en matière de service public ne peut pas rester l’apanage de technocrates ou des seules directions d’entreprises. Des droits nouveaux doivent être accordés aux agents, aux usagers et à leurs associations, aux élus des différentes collectivités territoriales.
Recruter les agents publics de l’État, des collectivités locales, des entreprises publiques, en nombre suffisant pour faire face aux départs à la retraite et aux besoins.
Créer des services publics européens : A partir des acquis et de l’histoire de chaque peuple, des services publics européens, notamment dans les secteurs de l’énergie, des transports et de la communication, peuvent être construits.
Sans attendre, il convient de stopper la vague de libéralisation qui se poursuit. Cela suppose un moratoire sur tous les textes de directives et de règlements concernant les services d’intérêts généraux.
1. Reconstruire une gauche de combat anticapitaliste, 6 avril 2007, 11:48
... Lenine n’a pas mené la révolution au nom du communisme mais au nom du pain et de la paix.
MG Buffet n’emploie peut-être pas la liturgie (pseudo)révolutionnaire mais permet que le combat anti capitaliste s’envisage dans des conditions moins dramatiques pour le peuple.
Mais cela passe au-dessus de la tête des bobos pseudo révolutionnaires "puristes". phraseurs...
Le combat se mène...
La Gauche populaire et anti-libérale peut marquer des points forts.
En dépit du travail de sape des média plus portés à faire la promotion des pseudo en tous genres.
Au boulot !
Marco
5. Reconstruire une gauche de combat anticapitaliste, 6 avril 2007, 14:31
A part le constat juste de la politique economique pro-capitaliste du PS, que propose
la LCR, de suite , à tous ceux qui souffrent de cette politique là.
RIEN. QUE DE L’AGITATION STERILE ET SURTOUT UN PETIT DANS LE DOS AU PCF.
JMP-38
6. Reconstruire une gauche de combat anticapitaliste, 6 avril 2007, 17:04
Cher Tous. Oui il y a du travail a faire, enfin l´avenir est devant nous, c´est pour cela que nous devons faire ce parti de la gauche europeenne ; bien sur cela veut dire de ce changer et d´accepter qu´un autre gauchiste (CAD A GAUCHE DU PS) n´a pas mon idee . Ici en allemagne, nous voulons reunir toute la gauche , donc nos criteres : 1) etre au moins a gauche du ps (a definir) , 2) etre au moins contre le liberal, egal si tu es de gauche ou coco ou anarcho ou alter-mondial ou simplement contre le liberal ou vouloir un autre monde ou etre pour le socialisme 3) accepter une autre idee que la mienne, troskyste marxiste coco coco-revo socialiste (= en allemand quelqu´un pour le socialisme) ; ne pas etre anti-coco ou anti-anarchie 4) ne pas etre staliniste, et pas de dictature du proletariat , mais par contre etre pour un combat politique sans violence = la resistance. 5) etre anti-militariste. Si on ne travaille pas tous ENSEMBLE , dans un seul PARTI GAUCHE EUROPEENNE on aura les memes probleme que dans les annees 19.. ! On voit le probleme en FRANCE , mais j´ai vu que marie se presente pour la gauche, on a le droit d´etre a gauche et coco, les communistes ne partiront pas, PLUS TOT CE SERA ET MIEUX CE SERA ! NOTRE BUT CE N´EST PAS LE SOCIALISME NOTRE BUT EST DE FREINER LE CAPITALISME ; ET LA DIFFERENCE ENTRE CAPITAL ET LIBERAL ; C´EST QUE LE LIBERAL (= 2X CAPITAL) VEUT AUSSI NOTRE ARGENT LORSQU´ON EST MALADE. Salut a vous tous, Jean-Francois Dieux
7. Reconstruire une gauche de combat anticapitaliste, 6 avril 2007, 18:58
Ce n’est presque pas croyable ,ce que certains "philosophes" veulent le bien des travailleurs !
Avec Onfray,nous avons eu droit a un cours sur l’art et la manière de tourner sur soi même,pour enfin s’écrouler,aujourd’hui le philosophe de la ligue,nous parle d’une gauche diluée dans je ne sais quelle conglutination socilo libérale et jouant sur des mots ne serait qu’un émmietement permanent dans le quel ,des dirigeants socialistes auraient joué un rôle quasi déterminant.
Un petit rappel de faits est quelques fois nécessaire,En tant que parti ,c’est d’abord le Parti communiste Français qui le premier a mené campagne pour le NON,ses militants,ses moyens
,ses élus,ont porté la campagne y compris dans les médias ouvrant leur temps de parole à de non communiste,c’est autour de cette force que c’est développé le mouvement antilibéral auquel à participé la LCR et d’autres mouvements et individualités.Que le terme antilibéral gêne aujourd’hui le philosophe peut se comprendre au niveau du concept,mais en profiter pour de nouveau critiquer le PCF et son action devient pour le moins malhonnete !Lorsque beaucoup plus jeune je découvris la philo.j’appris qu’un philosophe matérialiste fonde sa reflexion sur les actes ou actions auxquels il peut à partir de l’analyse apporter sa propre réflextion qui pourra "peut être" déterminer une ligne philosophique...
Le Parti Communiste ,la candidate de la gauche populaire et antilibérale,le programme et les propositions sans cesse affinées ,apportent une réponse et des solutions en rupture avec le libéralisme et sa cause essentielle le capitalisme.
Il ne s’agit pas de simples propositions ,mais d’actions à mener:d’un authentique combat à livrer qui sera difficile et nécessitera la mise en mouvement des travailleurs et du peuple tout entier.
Il ne s’agit pas d’une riposte ,ou d’une simple protestation mais d’ACTION.
La cohérence des avancées sociales ,avec en pp,les financements et la remise en cause des avantages du Capital sont bien une rupture,qui s’inscrivant dans la continuité constitue l’accumulation quantitative conduisant au bond qualitatif.La révolution ce n’est pas le grand soir ,ou un verbiage,mais bien une suite d’action conduite par le plus grand nombre,d’ou la nécessité du rassemblement !
Seul le Parti Communiste ,et Marie George Buffet vont dans ce sens,et c’est tres certainement pourquoi ils sont les seuls à être outrageusement censurés par les médias supports de l’idéologie dominante.Il est à mon avis navrant que des hommes de gauche se joignent à ce concert,apportant ainsi une caution à cette idéologie.
Roger bretagne