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"Reconstruire une gauche de combat " interview de Daniel Bensaïd (Marianne)
Publie le dimanche 19 juillet 2009 par Open-Publishing14 commentaires
vendredi 10 juillet 2009
Par Daniel Bensaïd*. "Quand j’entends parler d’un nouveau New Deal ou de solutions keynésiennes, je rigole doucement !"
Marianne : La gauche peut-elle encore « rebondir » idéologiquement ?
Daniel Bensaïd : Malgré son affaiblissement, le PS reste le parti central de la gauche institutionnelle. Avec ses positions dans les conseils régionaux, il ne faut pas croire qu’il va rester à ce niveau-là aux élections régionales, en 2010. Mais il est toujours davantage confronté à une alternative qu’il n’arrive pas à dénouer. Pour reconquérir l’électorat populaire perdu, il faudrait qu’il propose une politique sociale beaucoup plus radicale face à la crise. Il faudrait qu’il ait l’audace de se faire le champion d’une relance anticapitaliste. Mais comme ce parti, lorsqu’il était au gouvernement, a contribué au renforcement de la logique présidentialiste, il n’y a aucune chance qu’il le fasse. Ses alliances se situent et se situeront par la force des choses au centre gauche, avec les verts de Daniel Cohn-Bendit ou un MoDem requinqué.
Dans quelle direction les socialistes devraient-ils aller pour reconstruire un logiciel crédible ?
D.B. : Nous n’avons pas de conseil à donner aux socialistes. Pour reconstruire une gauche authentique, ils devraient tout revoir. Et, d’abord, reconnaître qu’à travers le démantèlement des mécanismes de l’Etat-providence, auquel ils ont contribué activement, ils ont sapé les bases de la social-démocratie européenne.Cette « destruction » des bases de la social-démocratie européenne, que vous reprochez au PS, aurait dû gonfler par contrecoup les suffrages de la gauche radicale.
Comment expliquer, dans ce contexte, le très faible score du NPA ?
D.B. : Nous avons toujours été conscients d’un écart non négligeable entre la popularité personnelle d’Olivier Besancenot et la réalité militante et électorale du NPA, qui peut être raisonnablement estimé entre 6 et 7 %. Notre résultat aux européennes – avec une campagne portée par des têtes de liste nouvelles et Olivier délibérément en retrait – s’est en fait situé dans cette fourchette-là. De surcroît, comme lors de chaque scrutin européen, les abstentions ont été concentrées dans l’électorat populaire, en particulier dans la jeunesse qui représente une grande part de l’électorat de Besancenot à la présidentielle. Mais le critère décisif pour nous, c’est de savoir si nous consolidons une présence militante dans les lieux où nous voulons nous implanter durablement. De ce point de vue-là, le scrutin du 7 juin a été positif.
La percée du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, qui a marché sur les brisées du NPA, n’indique-t-elle pas, par contraste, que vous avez eu tort de délaisser la problématique républicaine ?
D.B. : Je pense que notre vrai défaut n’a pas été là. Nous aurions dû articuler plus fortement la proposition européenne et la lutte contre la crise. Il aurait fallu montrer que l’échelon européen était le bon niveau de riposte à la grande crise. Car la minorité des 40 % d’électeurs français qui se sont exprimés le 7 juin s’intéressait quand même à la question européenne. Ces électeurs attendaient, ils espéraient qu’on leur parle d’Europe. Nous ne l’avons pas assez fait. Le soutien des dirigeants socialistes et de ceux d’Europe Ecologie au traité de Lisbonne est ainsi passé quasi inaperçu.
La division de la gauche radicale peut-elle encore être surmontée, en vue des régionales de 2010 ?
D.B. : Lors de ces élections européennes, la division de la gauche radicale ne relevait aucunement d’un différend fondamental sur les bases politiques de la campagne. Ce qui a fait obstacle, c’est notre volonté, si justifiée, de conserver notre indépendance face au PS et notre réticence à servir de piétaille électorale pour être ensuite laissés en plan aux régionales, quand le PC retournera, comme c’est probable, à ses amours plurielles avec le PS. Désormais, nous sommes au pied du mur. Mais nous n’avons pas à regretter cette stratégie. A y regarder de plus près, le schéma du plan de relance socialiste – bien que s’élevant à 40 milliards d’euros – n’est pas qualitativement différent du plan de relance de Sarkozy. Sans rupture avec le cadre des contraintes européennes, ni reconquête du service public, ni réévaluation du pouvoir d’achat, le plan de relance socialiste, qui ne comporte pas non plus de mesures radicales d’interdiction des licenciements, se situe en fait dans les mêmes marges de « moralisation du capitalisme » que celui de Sarkozy. On entend chaque jour davantage le chœur de ceux qui prédisent une sortie de crise imminente. La crise actuelle, à l’instar de celle de 1929, peut déboucher sur un « rebond » comme celui qui a existé entre 1933 et 1937. Mais plus dure fut ensuite la (re)chute ! La crise actuelle est une crise historique de la loi de la valeur. L’instrument de mesure de la production et de l’échange de richesse par le temps de travail abstrait produit un désastre social.
Que reprochez-vous à la gauche réformiste face à ce contexte inédit ?
D.B. : De rester « en arrière de la main », autant en termes de pronostic qu’en termes de réponse. Entre ceux qui veulent sauver le capitalisme et ceux qui veulent le combattre, la ligne de partage est la question de la propriété, du droit à l’existence (au logement, au savoir) opposable au despotisme de marché. Si au NPA notre diagnostic est juste, nous n’assistons pas à une énième crise économique, mais aussi à une crise des solutions à la crise. Quand j’entends parler d’un nouveau New Deal ou de solutions keynésiennes dans le cadre du capitalisme mondialisé réellement existant, je rigole doucement !
Pourquoi ?
D.B. : Mais parce que le keynésianisme suppose un espace économique homogène, avec un effet d’entraînement de la consommation sur la production. Dans une économie mondialisée et dans une Europe « vole au vent », un tel dispositif est inenvisageable. Si l’on pense, comme nous, que la crise sera plus grave et plus longue, il faut s’inscrire dans la durée pour reconstruire une gauche musclée et de combat. Tout indique que le PS, dans les mois et années qui viennent, va, quant à lui, s’enliser dans les opérations de type « parti démocrate » et finir avec les mêmes mésaventures endurées par Romano Prodi en Italie. Une fois encore, la politique du moindre mal risque de produire le pire.
Propos recueillis par Alexis Lacroix
* Vient de publier en collaboration avec Charb Marx (mode d’emploi) (La Découverte) et une préface aux Crises du capitalisme de Karl Marx (Démopolis).
Messages
1. INTERVIEW INTERESSANTE MAIS.., 19 juillet 2009, 18:38, par gb26100
J’ai lu avec intérêt cette interview de Daniel BEN SAID. Les problèmes sont bien posés mais les réponses sont marquées par des préjugés. Daniel sous-estime la mobilité des opinions. Rien ne permet de dire que la dérive du PS ne va pas susciter une prise de distance à l’égard du PS. L’aggravation de la crise peut mettre tous les partisans du capitalisme en position de faiblesse. La distinction entre le pire et le moins pire serait inopérante.
Le 7 juin a surtout montré un électorat recherchant une issue vers le verdissement du capitalisme. une autre façon de tourner autour du pot.
Que se passerait ’ il si la gauche radicale se montrait crédible en termes de proposition ? La question du positionnement vis à vis du PS ne peut pas être la question déterminante quand on dit que le PS est en crise. Il y a une place à conquérir. Comment ? C’est la question et je pars en vacances avec cette interrogation.
2. "Reconstruire une gauche de combat " interview de Daniel Bensaïd (Marianne), 19 juillet 2009, 18:55
Daniel Ben Saïd parle juste sur la crise de la social démocratie mais sur le plan stratégique il a tout faux .La seule stratégie pour la gauche révolutionnaire c’est son unité ,avec ou sans besancenot, PCF-NPA-LO-PG et autres socialistes et verts révolutionnaires. Daniel croit que les militants du PCF, dont je fais parti,vont rester le doigt sur la couture du pantalon en obéissant aux directives nationales d’alliance électorale avec le PS Bourgeois. L’erreur des dirigeants du PCF,depuis des années sous l’influence d’élus installés dans des prébendes,est justement cette alliance mortifère sur le plan électoral . Ces dirigeants comme MGB et autres Hue-Gayssot sont maintenant peu crédibles dans les rangs des militants qui en ont marre de prendre des gamelles aux élections alors qu’ils se défoncent sans compter pour les gens du peuple .
La stratégie politique du Programme Commun a fait faillite et a permis au PS avec Mitterrand de réduire le courant révolutionnaire dans la socièté . Mais la logique du profit maximum du capitalisme ramène tous les militants révolutionnaires à la raison face à cette crise mondiale dévastatrice pour les peuples. Le courant révolutionnaire ne peut que se renforcer à condition que les militants prennent le pouvoir en main sans leader dit populaire ou charismatique , Besancenot comme d’autres s’use au fil du temps car incapable de changer quoi que ce soit comme Marchais avec le programme commun suicidaire pour l’organisation communiste.Dans nos rangs il y a trop de dirigeants influencés par la social-démocratie avec ses sparadraps sociaux qui ne font pas du tout de peine au capital .Il faut donc créer un front révolutionnaire autogestionnaire qui mettra à bas la 5ème république monarchisante et personnalisée,supprimant ainsi le culte du sauveur au profit de la prise du pouvoir en bas par les citoyens connus ou inconnus des médias serviles et carpettes.
La jeunesse, dans son combat pour l’emploi de plus en plus rare, peut très bien en être le détonateur et le créateur d’une nouvelle société sans classes ou tout le monde trouvera sa place et un bon niveau de vie sur le plan matériel et culturel . Daniel Ben saïd , engoncé dans sa tradition professorale théorique, dit des choses justes mais reste trop dans une vision personnaliste du sauveur par un nom médiatique .La lutte électorale est complètement pipée sous la 5ème république mise en place par De Gaulle car verroulliée de l’intérieur par 20000 hauts fonctionnaires et représentants de la bourgeoisie qui ont mis des barrières institutionnelles à l’impossibilité du peuple de prendre le pouvoir autrement que par l’insurrection révolutionnaire comme en 1789 contre la noblesse.Les multinationales ont tout organisé pour permettre leur pouvoir de perdurer malgré les crises permanentes du système capitaliste . L’illusion d’une victoire électorale,même à la Présidentielle, d’Un Besancenot est un leurre comme l’élection de Mitterrand en 1981 .
La seule stratégie gagnante est l’insurrection du peuple mis en condition par les centaines de milliers de militants des mouvements politiques organisés comme nos organisations et le mouvement syndical et associatif.Les personnalités autoproclamées médiatiques devront se fondre comme des inconnus dans cette masse populaire en mouvement de changement radical ...
S’épuiser dans des joutes électorales décevantes car contrôlées par la bourgeoisie d’une manière efficace,avec l’aide de la social-démocratie et des verts petits bourgeois, est inutile d’où la grève du vote aujourd’hui dans la jeunesse et les quartiers populaires (60 à 75 % suivant le type de vote) .
Seul le mouvement social et révolutionnaire permettra le succès durable sans pause pour transformer profondément la socièté et mettre les multinationales sous la direction de ses salariés avec comme co-gérant le peuple .Mettre hors d’état de nuire les valets du capital reste aussi une nécessité en fonction de leur résistance au changement révolutionnaire . La bande à Sarko,qui travaille si bien pour les nantis, est un adversaire dangereux qu’il ne faut pas sous-estimer car cette bande sans foi ni loi est prête à tout pour sauver le système capitaliste en crise permanente en ce début du 21ème siècle .
L’unité de tous les révolutionnaires,sans aucun ostracisme, est plus que jamais nécessaire et efficace dans le combat de classe contre une bourgeoisie sanguinaire et sans état d’âme .Ceux qui l’oublie au nom d’une pseudo-démocratie sont le plus souvent victimes et vaincus comme Spartacus,la Commune de Paris ou la révolution chilienne d’Allende .Nos adversaires sont coriaces et perfides...Ne l’oublions pas .....
Bernardx SARTON,section d’Aubagne
1. "Reconstruire une gauche de combat " interview de Daniel Bensaïd (Marianne), 19 juillet 2009, 19:21
J’ai l’impression, Bernard, que tu ne vois pas à quel point tu es minoritaire au sein du PCF. Autant que je puisse en juger à travers les militants PCF de mon secteur, c’est pas qu’ils ont le doigt sur la couture du pantalon, même si il y a sans doute un respect de la direction (qui ne me choque pas), c’est qu’ils sont d’accord fondamentalement avec la stratégie d’alliance avec le PS (ça ne les enchante pas, mais ils ne voient pas d’autres solutions). Alliance de la municipalité de taille moyenne à la région, en passant par le département. Je ne crois pas à la thèse d’une direction du PCF qui manipulerait une majorité des militants du PCF.
Chico
2. "Reconstruire une gauche de combat " interview de Daniel Bensaïd (Marianne), 19 juillet 2009, 19:48, par Boudda
Le journaliste de Marianne précise l’espression suivante dans une question : "La percée du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon"...
Depuis quand le front de gauche appartient à Mélenchon ??
On en apprend tous les jours ! La disparition du PCF est-elle déjà actée ?...
3. "Reconstruire une gauche de combat " interview de Daniel Bensaïd (Marianne), 19 juillet 2009, 21:34
et aplaudi,sans les aparachiks,cela n’auraut pas été possibble
4. "Reconstruire une gauche de combat " interview de Daniel Bensaïd (Marianne), 19 juillet 2009, 22:52
Tout bouge , Chico , les militants qui ont soutenu la thèse thorézienne d’union de la gauche qui a abouti au programme commun vieillissent ou disparaissent et l’attitude du PS d’alliance avec le modem est intenable pour la majorité des militants .Exemple la ville d’Aix où Joissains garde la Mairie par l’abstention de la gauche radicale ...Nous sommes donc à un tournant politique que le Front de Gauche peine à dessiner parce qu’il reste trop électoraliste sous l’influence de Mélenchon et du parti de gauche (nouveau PSU des années à venir).Le Front de gauche doit se transformer en Parti Révolutionnaire mélant l’action sociale ,l’action contre les institutions de la 5ème république particulièrement contre l’élection Présidentielle,contre les valets du capitalisme où qu’ils se trouvent ,en s’implantant dans les quartiers populaires en priorité par une auto-organisation autonome des habitants sur le plan économique qui touveront les formes et les moyens de boycotter l’Etat bourgeois et ses agents locaux .
Bien des idées nouvelles peuvent apparaître dans la situation de crise permanente du capitalisme . Il faut effondrer la 5ème république comme De Gaulle et ses complices ont tordu le coup à la 4ème république par les guerres coloniales .Jamais je n’aurai cru que cette 5ème dure aussi longtemps, Mais c’est Mitterrand qui lui a donné un nouveau souffle en reniant le "coup d’état permanent" avec le PS et l’aide des dirigeants du PCF de l’époque,ce qui a entraîné sa baisse d’influence électorale .
Nous sommes à la croisée des chemins et les militants où qu’ils se trouvent doivent prendre le pouvoir et renoncer à la délégation de pouvoir si nocive pour les intérêts du peuple . Cela exige une nouvelle militance plus efficace dans les entreprises et les villes sans attendre les directives d’en haut . Boycottons la socièté bourgeoise et créons notre propre socièté dés maintenant sans attendre un succès électoral qui ne viendra pas au contraire de ce que pense Fabius,englué qu’il est dans le système .
Le capital ,qui nous fauche notre pognon tous les jours, n’a pas de patrie ..Son seul but c’est son coffre-fort en Suisse ou ailleurs . Je ne vois pas pourquoi nous devons rester les bras ballants en train de nous faire dépouiller sans réagir avec imagination révolutionnaire ...Il est temps de passer à d’autres formes de vie pour l’humanité ...
bernard SARTON,section d’Aubagne
5. "Reconstruire une gauche de combat " interview de Daniel Bensaïd (Marianne), 20 juillet 2009, 12:51
Bernard, le jour ou il y aura des dirigeants du PCF, au moins un dans la Fédé 13, qui raisonneront comme toi je reprend ma carte.
Je dis pas je recommencerai à militer, car ça je n’ai jamais cessé. Même si ça n’est pas toujours dans le sens ou la direction du PCF voudrait que je le fasse.
Amicalement,
G.L.
6. "Reconstruire une gauche de combat " interview de Daniel Bensaïd (Marianne), 20 juillet 2009, 14:33
C’est une vision anarchiste qui met l’eau à la bouche !
7. "Reconstruire une gauche de combat " interview de Daniel Bensaïd (Marianne), 20 juillet 2009, 15:34
"par une auto-organisation autonome des habitants sur le plan économique qui touveront les formes et les moyens de boycotter l’Etat bourgeois et ses agents locaux."
Avant d’être en mesure de s’organiser sur le plan économique, il faudrait, me semble-t-il que les habitants se rencontrent et se parlent, discutent des projets qu’ils entendent défendre ensemble. Et pour l’heure, seule une minorité s’adonne aux joies du militantisme...
Effectivement, le Front de gauche devrait, pourrait servir à cela. Si les militants des composantes du Front parviennent eux aussi à se rencontrer et à élaborer des stratégies communes pour étendre le mouvement, alors quelque chose peut avoir lieu tant il est vrai que les électeurs socialistes sont dépités, déboussolés par le spectacle que donne à voir leur parti depuis plusieurs mois voire plusieurs années.
Mais pour remplir ces conditions, il faut une forte volonté d’unité à la base.
Unité ne voulant pas dire d’accord sur tout mais sur l’essentiel : la montée d’un mouvement populaire fort dans ce pays pour enrayer la machine capitaliste à détruire les acquis sociaux et exiger d’autres solutions pour sortir de la crise comme :
L’augmentation des salaires, la relance du pouvoir d’achat, la lutte contre les paradis fiscaux et la spéculation financière, la baisse de la durée du travail (travaillons moins, travaillons tous !), la création d’un organisme public de crédit incitant les entreprises à la création d’emplois, l’arrêt de la chasse aux sans-papier, l’interdiction des licenciements boursiers, la relavorisation des minimas sociaux et des retraites, la lutte contre la pollution et le réchauffement climatique, la coopération avec les pays du sud...
De plus, il me vient en mémoire cette revendication de Robespierre devant l’Assemblée nationale nouvellement élue quelques mois après le 14 juillet 1789 et qui appelait de ses voeux l’émergence de lieux où puissent se rassembler "12.000 personnes" pour entendre et débattre des projets de leurs représentants... Afin que les débats qui agitaient la nation soient transparents...
C’est une revendication que nous avions porté lors d’une action de six mois menée par un mouvement de femmes et d’autres habitants pour la justice, l’égalité et l’éducation au coeur d’un quartier populaire où un jeune de 17 ans venait de mourir "pour rien" sous les balles de la police.
Ces jeunes n’avaient même pas de Maison des Jeunes à leur disposition, alors je vous laisse imaginer ce que le gouvernement fit de notre revendication "un lieu de débats et de rencontres pour les habitants !" pourtant déployée sur une large banderole lorsque le ministre de la ville Jean Glavany vint nous rendre visite...
On appelle ça une fin de non-recevoir, je crois.
8. "Reconstruire une gauche de combat " interview de Daniel Bensaïd (Marianne), 20 juillet 2009, 18:16
La même revendication est valable pour des lieux de débats et de rencontres entre les salariés dans les entreprises.
9. "Reconstruire une gauche de combat " interview de Daniel Bensaïd (Marianne), 20 juillet 2009, 23:56, par Raymond
Mon cher Bernard.
Je suis totalement en accord avec toi et, ce qui est beaucoup plus rare aujourd’hui, sur ton opposition aux institutions de la cinquième république voulues par de Gaule à la faveur du coup d’état fasciste de 1958, aggravé par en 1962 par l’élection du président au suffrage universel, et plus encore par l’adoption par la gauche plurielle de l’inversion du calendrier pour les élections de 2007. Ce rôle prépondérant d’un président, sans aucun contrôle par le peuple est en contradiction fondamentale avec toutes les exigences d’une véritable démocratie.
Cependant, ne peut pas partager ta condamnation de Besacenot, je te rappelle que parmi les 7 candidats,ils ont été les seuls, avec José Bové, a condamner le système présidentiel et a s’engager en cas d’élection a ne pas siéger à l’Élysée, a convoquer une assemblée constituante, élue au suffrage universel directe, à la proportionnelles intégrale, pour mettre en place de nouvelles institutions et rendre ainsi le pouvoir au peuple.
Ce projet est toujours de plus en plus d’actualité et j’enrage quand j’entends les différent candidat potentiel de droite comme de Gauche se préparer pour l’élection présidentielles de 2012.
A bientôt dans les luttes et bien amicalement. Raymond
10. "Reconstruire une gauche de combat " interview de Daniel Bensaïd (Marianne), 21 juillet 2009, 05:29
Je ne suis pas contre Besancenot mais contre l’utilisation de ce militant très actif par la LCR maintenant NPA dans le champ médiatique sur une base personnaliste ou comme "sauveur" de la gauche radicale . Le PCF a fait la même erreur avec Marchais croyant à sa faconde médiatique contre Elkabach. Comme aujourd’hui la presse fait la publicité aux idées nauséabondes d’un Manuel Valls sous prétexte de modernité .La télé carpette continue à dévoyer la pensée du peuple en recherche de changement devant la situation catastrophique du pays.La solution est de mobiliser tous les militants dans des comités révolutionnaires dans les quartiers et les entreprises...Pour cela il faut organiser le Front de Gauche autrement par un maillage profond sur le terrain avec des solutions économiques efficaces décidées par les gens eux-même avec notre aide idéologique et organisationnelle.
L’échec économique de la bourgeoisie est patent...Mais elle tient encore le pouvoir parce que nous jouons le jeu de sa pseudo-démocratie par peur de l’aventure sanglante qu’elle prépare tout de même (sait-on jamais).Pour faire taire toute rebellion notre bourgeoisie utilise tout l’arsenal juridique à sa disposition sans complexe ni état d’âme ...Je crois que nous sommes trop gentils dans l’action malgré les bonbonnes de gaz qui ne sont qu’un leurre de violence supposée de la classe ouvrière .Il faut absolument changer de stratégie revendicative en animant et gérant les entreprises par les salariés eux-même au lieu de revendiquer des indemnités , sur le moment utiles mais sans possibilité d’avenir économique pour les emplois industriels .La classe ouvrière doit démontrer sa qualité productive en prenant le pouvoir économique dans les entreprises,mettant les actionnaires hors d’état de nuire .
Pour l’instant la bourgeoisie nous balade avec la crise avec l’aide de tout le système médiatique et institutionnelle. Nos dirigeants du mouvement révolutionnaire palabrent sur l’alternative sans voir qu’il faut des mesures concrètes pour que le peuple trouve crédible nos propositions . Toutes les élections,partielles ou pas,n’apportent aucun changement à la vie des citoyens car elles ne sont qu’une lutte entre deux personnalités comme dans un match de tennis comme nous l’avons vu dernièrement à Perpignan et Aix en provence.Où est le peuple dans tout çà ???Il reste chez lui en attendant un "déclic " historique qui ne vient pas pour l’instant ....
Sans Pratique il n’y a pas de théorie révolutionnaire capable de subjuguer les masses populaires aux abois et en attente de changement.Les théoriciens marxistes le disent constamment et les textes de congrès restent le plus souvent en jachère malgré nos efforts militants ...
Bernard SARTON
11. "Reconstruire une gauche de combat " interview de Daniel Bensaïd (Marianne), 21 juillet 2009, 15:40, par nicepido
il me semble qu’il nous manque un courant de pensée ( ou alors ,je ne le connais pas) permettant de nous appuyer sur de nouvelles bases idéologiques.Nous ne pourrons pas inlassablement nous référer aux analyses pertinentes mais maintenant datées de Marx,Engels, Lénine...
Cela m’apparait comme un dogme quasi religieux
Le capitalisme est parfaitement adapté et efficace donc difficilement dépassable si l’on reste de le même cadre de pensée ( consummérisme,croissance du PIB,gout du pouvoir)
Pour avoir milité et au parti et au syndicat, je ne crois plus au fonctionnement pyramidal dont le role principal est de faire croire à la base que les idées montent, ce qui n’est jamais le cas.
Tant que nous n’apprendrons pas à fonctionner sur un mode horizontal,réellement collégial, la loi immémoriale du chef s’appliquera,qu’il soit élu ou nommé , ce qui bizarrement ne change pas grd chose
Philosophes de tous les pays, unissez vous pour inventer une pensée nouvelle !
12. "Reconstruire une gauche de combat " interview de Daniel Bensaïd (Marianne), 22 juillet 2009, 17:07
Marx disait au moins une chose qui n’est pas démodée du tout : "l’union fait la force !" et il a plaidé pour que les travailleurs se regroupe au sein d’un parti des travailleurs qu’il a appelé communiste.
Quoiqu’il en soit, pour s’unir, il faut se parler (en tout cas en politique...) et définir une base commune de réflexions et d’actions.
Je ne pense pas que cet enseignement de Marx soit à bannir tant il est vrai que le peuple n’obtiendra pas de changements durables et surtout bénéfiques pour lui sans l’unité de toutes ses forces imposée par la base.