Accueil > Référendum budgétaire annuel
La globalisation de l’économie, c’est le rapport marchand, vénal, qui se globalise aux différents aspects de la vie sociale. Tout s’achète, et tout se vend : une terre, un glacier, une bombe, un rein, ou un député ... Eh bien, si c’est ça qu’on nous propose, appliquont donc aux carriéristes de la vie politique la loi de l’offre et de la demande : tarissons l’offre de services des plus mafieux. Si l’on élimine ainsi tous les partis où des hommes politiques véreux ont usé et abusé de "biens sociaux" en tout genres, ça serait bon pour l’image de la classe politique !
Reste donc qui ? Les extrêmes !
Aïe ! J’ai dit l’horrible mot ! Celui qui outrepasse les bornes de la pensée unique, du politically correct à la française, avec ses vendettas, avec ses omertas. Donc quitte à rabacher, les extrêmes sont deux : l’extrême droite, et l’extrême gauche. Et quitte à rappeller une banalité pour détruire un lieu commun : les extrêmes ne se rejoignent pas, ils sont même extrêmenent éloignés.
Il y a en France des lois qui interdisent le racisme, le révisionisme, et les discriminations. Faut-il penser qu’aucun magistrat n’a lu le programme de l’extrême droite en France ? Ce serait à leur honneur, mais il est tout de de même curieux qu’aucun Procureur de la République n’ai eu les couilles de défendre les valeurs de la république en question ...
Vous connaissez cette chanson de Jean FERRAT, "la porte à droite" ?
"[...]On m’a dit qu’il fallait se montrer réaliste,
Qu’il y avait du bon dans les journeaux racistes
[...]
Parfois je crois revoir sur du papier jauni
La photo de Pétain dans mon verre de Vichy !"
Il existe pourtant un critère fondamental qui définit assez bien "droite" et "gauche", extrême ou pas, d’un pays à l’autre et d’une époque à l’autre. Les gens "de droite" croient facilement à "l’homme providentiel", au guide, au fürer, au duce (genre : il faudrait De GAULLE, avec cette chienlit). Ils imaginent peu en dehors de pyramides hiérarchiques.
Et les électeurs "de gauche" n’y croient pas. Pour le reste, ils ne sont pas d’accord entre eux. Mais ils imaginent toutes sortes de réseaux citoyens (pour les plus jeunes, je précise que "citoyen" est un mot démodé qui veut dire "peer to peer" pour les rapports sociaux).
Or, je suis à ma façon un extrémiste : je suis extrêmement démocrate. Etymologiquement : pour le pouvoir du peuple. Je suis donc hostile à notre monarchie élective où le citoyen n’a plus guère d’autre choix politique que le choix de la tête du type qui va le mieux plumer avec son chèque en blanc pour 4, 5 ou 6 ans ?
Comment s’étonner de la montée de l’abstention et "des extrêmismes" si l’électeur a trop souvent l’impression d’avoir le bulletin de vote dans la Raie Publique ?
Il y en a qui proposent une Sixième République. Alors pourquoi je ne proposerais pas la Première Démocratie ?
Je propose UN seul article de loi, pour transformer la France en démocratie. On n’a qu’à le mettre dans la constitution, et hop ! On sera en démocratie.
"Les citoyens votent le budget par "référendum budgétaire annuel" sur propositions des partis représentés au parlement."
Vous voyez, c’est pas long. Mais ça change tout. Parce que pour tout le reste de ce qui ne va pas, ce sera bien plus facile à régler si ce qu’on dit compte pour de vrai. Comme en démocratie.
La philosophie de cet article de loi est très simple : elle remonte à Montesquieu, à Saint-Just, et Condorcet : ça consiste à faire de la France la Première Démocratie en donnant pour de vrai un début de pouvoir législatif au peuple pour la première fois dans l’histoire de l’humanité. Pour le reste, on garde le parlement comme exécutif, et on applique le principe de séparation des pouvoirs pour de vrai en ce qui concerne le Judiciaire.
Une révolution. En une petite phrase de projet de loi. Et sans faire peur à personne, si ce n’est aux corrompus. Manque seulement une force politique pour défendre ça ... Seulement ? Mais c’est le principal ! Il existe hélas un immense décalage entre l’exigence de la demande politique et l’affligeante pauvreté de l’offre. Même les partis "de gauche" les plus progressistes sont peu ou prou encore organisés selon des concepts de droite archaïques (tels que la pyramide hiérarchique).
Alors faut-il s’abstenir ? Se dire à quoi bon ? S’abaisser à voter pour l’un des partis qui avec Mitterand et avec Chirac jouent depuis plus de 20 ans avec le feu de l’extrême-droite "parce que ça rend l’autre camp inéligible" ? Mieux vaut encore voter blanc !
Ce ne sera pourtant pas mon choix. Car depuis vingt ans que l’extrême-droite fut déclarée respectable par Mitterand, les idées racistes et nauséabondes se répandent jusqu’à l’extrême-centre, en arrosant bien la droite au passage. Méfions-nous de l’extrême-centre. En Allemagne, en 1933, l’extrême-centre était déjà bien trop à droite à mon goût !
Je vote toujours pour la gauche. La vraie. Je n’ai pas besoin d’être d’accord evec eux sur tout pour leur donner ma voix. En 2007, je voterais donc José BOVE (pour l’aternative antilibérale, s’il est tproposé le 10/12, ou à défaut d’union des antilibéraux, pour un parti "d’extrême gauche", à titre protestataire.
Je veux seulement par ce geste :
– donner un coup de balancier bien appuyé pour défendre et développer les idées progressistes et humanistes fondatrices de la république.
– contrer radicalement la corruption, la démagogie, le racisme, et l’antisémitisme.
– appuyer dans le sens le plus favorable à mon projet de loi constitutionnelle !
– inciter les partis et les mouvements de la gauche (la vraie) à reprendre à leur compte cette proposition de "référendum budgétaire annuel" : je VEUX la démocratie DIRECTE. Ceux qui n’en veulent pas, parce qu’ils se croient "supérieurs" au peuple uni, n’auront ni ma voix, ni mon soutien !
Quand aux arguments "bien-pensants" sur le "rejet des extrêmes" ou la "menace d’extrême gauche", qu’on arrête ! On peut rejeter les extrêmismes sans tout confondre, et l’extrême-gauche ne menace à l’évidence rien du tout, à part peut-être ce stupide lieu commun contraire au bon sens sur "les extrêmes qui se rejoignent" ;-)
(texte publié initialement à l’occasion des régionales 2004 sur revoltes.free.fr)
Minga
"Parce que le vrai courage est de faire ce qui est juste"