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Réfugiés politiques et Sans papiers en lutte

Publie le dimanche 18 octobre 2009 par Open-Publishing
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Chers-es camarades, et amis-es soutiens actifs ou passifs de la cause des sans-papiers et des réfugiés politiques

trouvez ci dessous un appel à signature sur la situation de Shova Gajurel, réfugiée politique népalaise sans papiers, liée à la situation générale des sans papiers et des réfugiés-es dans ce pays, mais aussi dans l’espace forteresse "Shengen" européen.

Nous appelons toutes les structures à nous rejoindre et à signer cet appel commun, car chaque jour la situation s’empire de manière inquiétante et la barricade qui nous sépare de ce pouvoir qui allie le tout répression, le népotisme et le néo-racisme ordinaire, n’a que deux côtés.

cordialement

"Libérez-les !" comité de soutien aux prisonniers et réfugiés politiques


CONTRE : le droit d’asile bafoué et nié : les rafles et déportations des sans papiers pourchassés et maltraités quotidiennement : les discours racistes des politiciens !

POUR Shova et tous les exilés sans papiers !

UNE EXIGENCE : SOLIDARITE et RESISTANCE !

Droit d’asile bafoué :

Shova GAJUREL militante communiste Népalaise en est un cas exemplaire, cette femme de 38 ans a dû fuir son pays, le Népal, en raison des menaces dont elle faisait l’objet à cause de son engagement au sein du Parti Communiste, Maoïste (PCN-m).
Elle rejoint la France en 2006 et dépose aussitôt une demande d’asile politique à L’OFPRA qui sera refusée.

Le 16 juillet 2009, elle est arrêtée à la frontière Franco Belge et mise en rétention administrative à Lesquin/Lille. Une nouvelle demande d’asile argumentée est déposée le 22 juillet, et très rapidement, elle est de nouveau rejetée.

Le 3 août le représentant de l’Etat Français, le Préfet du Nord, ordonne son expulsion, tout à fait illégale, vers la Belgique. Elle est remise entre les mains de la police Belge et transférée au centre prison/rétention de Bruges jusqu’au 31 août.

Près d’un mois supplémentaire de privation de liberté absolument arbitraire.
Après avoir vainement contacté les autorités Française, la Belgique, n’ayant aucun motif de garder Shova enfermée, la libère et lui demande de quitter son territoire.

Shova un cas dénoncé grâce à une solidarité visible :

Dès son arrestation en juillet, l’acharnement répressif contre Shova provoque un mouvement actif et démocratique de solidarité à Lille (lettre/pétition à B. Kouchner, conférence de presse et articles) un mouvement de solidarité qui prendra par la suite une dimension internationale visible et déterminée,

Shova décide alors de revenir à Lille et d’exprimer publiquement son refus de rentrer de nouveau dans la clandestinité. (Lettre ouverte de Shova : http://www.liberez-les.info/)
Le choix de Shova c’est l’engagement proclamé publiquement pour sa régularisation au coté du mouvement des sans papiers de Lille qui mène une lutte frontale et déterminée depuis de nombreuses années, 1996, dans la région du Nord.

Solidarité avec Shova ! Solidarité avec tous les sans papiers !

Les contrôles policiers au faciès de chaque instant, « faire du chiffre », les rafles policières programmées, les arrestations, déportations et expulsions sont le quotidien vécu par des milliers de sujets humains, ici, dans ce pays, mais aussi au cœur de nos « démocraties parlementaires » européennes, les sans papiers, les demandeurs d’asile niés sont l’objet de discours et de pratiques sécuritaires arbitraires, détestables et répétées, et parfois aussi ils viennent échouer et mourir sur les côtes de la forteresse Europe.
Et sont annoncés les charters de la mort…tout est possible.

Oui, la chasse à l’homme, à la famille, à l’enfant sans papiers est acceptée comme « une solution » indispensable pour contrôler les flux migratoires, comme ils disent…Tous les Etats européens planifient cette chasse à l’homme, les amalgames immigration/ insécurité/terrorisme sont utilisés, le but recherché étant aussi d’instrumenter des divisions au sein des populations frappées par la crise et en désignant une partie de nous même comme « bouc émissaire », posture idéologique de propagande utilisée depuis très longtemps, et pas uniquement par l’extrême droite.
Quotas chiffrés et planifiés d’expulsion, « tris sélectifs » (immigration choisie !), construction de centres prisons/rétentions, rafles et déportations médiatisées, criminalisation des personnes solidaires des sans papiers, un arsenal détestable en œuvre qui, autant le dire, nous renvoie au temps du pire de notre histoire, des rafles et déportations des temps du pétainisme et de la guerre coloniale menée contre le peuple algérien.

Oui, cette classe sociale et politique, « élue démocratiquement », qui est arrivée au pouvoir en engrangeant les voix du racisme ordinaire et banalisé compte bien poursuivre dans ce chemin.

Oui, cette classe accepte et soutient, de fait, tous les plans de restructuration voulus par le capitalisme financier et parasitaire : licenciements massifs, suppression des services sociaux et publics nécessaires au plus grand nombre, cette classe renforce aussi l’arsenal répressif qu’elle juge nécessaire pour tenter de neutraliser tous les mouvements de dissidence, mais la résistance ouvrière et populaire s’organise et va s’amplifier. Et le mouvement de lutte des sans papiers est un axe démocratique essentiel de cette résistance.

Une exigence : solidarité et résistance !

Autant le proclamer, nous n’accepterons jamais d’être des collabos de ces politiques racistes et d’exclusion en actes depuis tant et tant d’années.
Notre solidarité, nos luttes actives, visibles, envers et avec ces personnes humaines fuyant misère et guerres provoquées et entretenues par nos pays occidentaux, oui nos luttes sont justes et nécessaires. Ces luttes existent, vont continuer et se renforcer.

Pour Shova la Népalaise, pour nos frères Afghans, Irakiens, Guinéens, Thaïlandais et bien d’autres, persécutés et niés dans leurs droits de réfugiés politiques, pour les exilés sans papiers fuyant misère et corruption de leurs dirigeants, bien souvent amis de notre occident encore riche et dominateur, nous nous devons de déclarer notre solidarité et notre insoumission en paroles et en actes.

Des Papiers pour Shova et ses frères de lutte sans papiers ! Régularisation !

Lille le 7 octobre 09

premiers signataires :
Comité « Libérez-Les » de soutien aux prisonniers et réfugiés politiques – LDH – CSP59 – MRAP – Comité de Solidarité Franco-Népalais – Comité Solidarité Basque Lille – Collectif Afrique - Alliance Rouge et Noire – VP-Partisan - PC maoïste de France – ACTIT - Centre de Recherche Culturelle du Dersim - Secours Rouge-France - Ligue de la Lutte Internationale des Peuples (ILPS) - Secours Rouge Belgique - Alliance Internationale des Immigrés (IMA) - Nouvelle Femme (YK-Paris) - Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe (ATIK-Paris) - Nouvelle Jeunesse Démocratique (YDG-Paris) - Coordination Communiste Nord/Pas-de-Calais - CSDASP37 – JCML(69) - PC maoïste-Italie -

SIGNATURES SUR : liberez.les@gmail.com

Messages

  • Shova Gajurel, réfugiée népalaise à Lille, rêve de papiers ici et de la paix chez elle

    Shova Gajurel est népalaise et lilloise. Militante maoïste, elle a fui en France en 2006et vient de passer presque deux mois en centre de rétention. À court terme, elle voudrait être régularisée en France. Sur le long terme, elle souhaiterait la paix au Népal pour aller retrouver ses enfants, et sa vie. PAR AUDREY HALFORD

    lille@lavoixdunord.fr

    shova-gajurel-refugiee-nepalaise-a-lille-41863.jpg.jpg Après trois ans de combat, Shova n’a pas encore perdu le sourire. L’espoir de rentrer un jour dans son pays pacifié la porte.

    Au Népal, elle est militante maoïste, fille d’un des principaux dirigeants de ce parti, recherchée pour des crimes qu’elle jure n’avoir pas commis. À Lille, elle est une réfugiée politique à qui on refuse le droit d’asile. Une sans-papiers.

    Arrivée en France en septembre 2006, Shova a immédiatement fait une demande d’asile, qui lui a été refusée huit mois plus tard. « Ils ont affirmé qu’au Népal, la situation était correcte en ce moment, que ma demande n’était pas justifiée par la situation politique de mon pays », raconte Shova, désabusée. Son recours a également été rejeté.

    Elle sait pourtant que le danger pèse toujours sur sa vie. Une association des droits de l’homme au Népal lui a raconté que la nouvelle de son arrestation avait été publiée dans son pays. « Tu es en danger au Népal, les accusations à ton encontre n’ont pas été révoquées, il faut que tu sois prise en charge en France, pour le moment », lui ont-ils écrit.

    Shova Gajurel vient de passer quasiment deux mois dans des centres de rétention, en France et en Belgique. Elle résidait à Paris depuis trois ans dans une communauté népalaise, lorsqu’elle a été arrêtée. Elle était allée rendre visite à des amis népalais à Anvers. Sur le chemin du retour, la police de l’air et des frontières (PAF) l’a arrêtée et placée en rétention à Lesquin. Elle fut ensuite expulsée vers la Belgique, avant d’être enfin libérée le 31 août.

    Depuis, elle a décidé de rester à Lille, pour se battre publiquement pour sa régularisation, avec les associations qui la soutiennent.

    « Le gouvernement et la constitution actuels au Népal sont provisoires, estime-t-elle. Tant qu’il n’y aura pas de nouvelles élections, le processus de paix sera instable, et les maoïstes seront en danger. » Le militantisme est héréditaire chez Shova. Il prend sa source dans son enfance, qu’elle se remémore tout de même avec un sourire plein de tendresse. « Mon père est secrétaire du parti communiste népalais-maoïste. Nous subissions les pressions quotidiennes de la police et de l’armée, nous ne pouvions pas rester longtemps au même endroit, raconte-t-elle avec force gestes. Il a même été emprisonné durant trois ans en Inde. » Lorsqu’elle évoque ses enfants, ses yeux s’embuent, et il faut un moment avant qu’elle reprenne la conversation. « Ils se cachent dans une école, avec une fausse identité. Les membres de ma famille ne peuvent même pas leur rendre visite. Car si la police apprenait qui ils sont, ils pourraient être tués... » Et la femme de 38 ans, qui souriait bravement, s’éteint un moment.

    Sa famille française

    Mais son courage lui vient aussi de sa « famille française, peu importe l’origine de ses membres ». Les sans-papiers sont pour elle une grande famille, qui se bat pour une cause commune, une cause juste. « Ça n’est pas très différent du Népal. Là-bas, je me battais avec les maoïstes contre l’injustice, ici je me bats avec des étrangers pour mes papiers, et aussi ceux des autres ! » Ce qui la fait tenir, Shova, c’est le désir de rentrer un jour au Népal auprès des siens, dans un pays dirigé par son parti, pour lequel elle a tant sacrifié. « Je suis ici en attendant de ne plus être en danger, mais le Népal est mon pays. J’y finirai ma vie. » Et lorsqu’on fait remarquer à cette éternelle optimiste que la situation ne sera pas idéale de sitôt au Népal, une grande lucidité se manifeste : « Si je reçois enfin des papiers en France et que je ne peux pas rentrer, je travaillerai. Que voulez-vous que je fasse d’autre ? »


    LA voix du Nord du 14 octobre 2009