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Regains de pressions anti-avortement
Publie le jeudi 28 février 2008 par Open-Publishing1 commentaire

Italie . Intimidations, descentes de police après une IVG dans un hôpital napolitain, les provocations de la droite "pro life" se multiplient en cette période préélectorale.
de Gaël De Santis
Le retour aux urnes, après la chute du gouvernement Prodi fin janvier, alimente une campagne contre l’avortement sans précédent depuis l’autorisation de l’interruption volontaire de grossesse par la loi 194, il y a trente ans.
Dimanche, Silvio Berlusconi a donné son approbation à la campagne du directeur du quotidien Il Foglio, Giuliano Ferrarra, à savoir la demande d’un moratoire sur l’avortement, sur le modèle du moratoire sur la peine de mort, adopté par l’Assemblée générale des Nations unies en décembre.
Cette campagne a été soutenue à diverses reprises ce mois dernier par le vicaire du pape, le cardinal Camillo Ruini.
Le climat créé par cette campagne a commencé à produire ses premières victimes. Lundi, la police a opéré un raid dans le département d’obstétrique d’un hôpital - public napolitain, suite à un appel anonyme dénonçant un avortement clandestin. Les agents ont interrogé une femme de trente-neuf ans qui venait de subir un avortement thérapeutique, tout à fait légal : l’amniocentèse avait révélé que l’embryon était victime du syndrome de Klinefelter. L’un des médecins a dénoncé aux télévisions le fait que la femme ait été interrogée alors qu’elle était encore sous les effets des produits anesthésiants.
L’intervention policière dans l’établissement napolitain a suscité une vive émotion dans la péninsule. Hier, l’Union des femmes italiennes a organisé des manifestations en défense de la loi 194 dans plusieurs villes du pays. Mardi, Silvio Berlusconi a dû se rétracter et a - demandé que les questions éthiques, tel l’avortement, ne fassent pas partie des thèmes de campagne. Giuliano Ferrarra a, lui, lancé cette semaine sa liste « Pour le moratoire avortement ? Non, merci », dont les sondages disent qu’elle pourrait obtenir les 4 % nécessaires à son entrée au Parlement.
Interrogé mercredi sur Italia 1, il a exprimé sa solidarité à la femme victime de l’interrogatoire, tout en lançant qu’en même temps, « c’est un enfant, avec des yeux, un nez, des oreilles » qui a subi « une peine d’avortement ». Et de qualifier hier dans son journal la pratique de l’avortement de « sexiste en Asie », où sont favorisés les garçons, et d’« eugénique en Europe », où l’on avorte pour éviter de soigner les enfants victimes de maladies génétiques. Une dirigeante de l’Union démocrate chrétienne (UDC) s’en est prise directement hier à « la liberté des femmes », entendre le droit des femmes « à disposer de leur corps », au nom « du droit à la vie du foetus ».
Ces initiatives interviennent au moment où le Vatican et la Conférence épiscopale italienne (CEI) opèrent un retour en force dans la vie publique italienne. Pendant deux ans, par l’intermédiaire de partis centristes, l’Église était parvenue à empêcher la reconnaissance des unions homosexuelles par le gouvernement Prodi. Mardi, au moment où Silvio Berlusconi demande à l’Union démocrate chrétienne (UDC) de se fondre dans son nouveau parti, le Peuple des libertés (PDL), le directeur du quotidien de la Conférence épiscopale l’Avvenire, Dino Boffo, s’est dit favorable à la continuation de l’UDC dans une coalition de centre droit. Cette même conférence épiscopale s’est illustrée lundi en dénonçant une scène érotique dans le film Caos calmo, dans lequel jouent Nanni Moretti et Isabella Ferrari.
Messages
1. Regains de pressions anti-avortement, 28 février 2008, 18:01
Si c’est ça que l’Europe nous prépare, autant sortir de suite de cet enfer. Pas de remise en cause du "droit à l’avortement", ni de la suppression de la "peine de mort". Ca été voté démocratiquement, exprimant une évolution vers le progrès intellectuel, faut pas y toucher !
On ne le dira jamais assez, mais le ventre de la femme lui appartient en propre, et personne surtout pas le pape pas plus que Berlusconi n’ont quoique ce soit à redire la dessus.
Pour le coup, j’ai beaucoup mais alors beaucoup de mal à comprendre que des "croyants" qui s’affichent comme tels soient pour la "peine de mort" d’un humain. Ca me dépasse complètement !