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Regard croisé sur les investissements étrangers et chinois en Afrique Centrale
Publie le lundi 21 avril 2008 par Open-Publishing1 commentaire
Les investissements en Afrique Centrale représentent une part significative de l’économie dans les différents pays de la région. Ils ont investi dans des secteurs représentatifs des économies des pays de la zone.
Les évolutions techniques récentes (explosion de la téléphonie mobile et de l’internet), les réformes administratives sur le contrôle des importations et des exportations ainsi que les privatisations des services publics ont toutefois suscité l’arrivée de nouveaux acteurs
Nous passons en revue quelques entreprises implantées dans les différents pays de la sous région :
– Distribution de produits pétroliers : Total (tous les pays de la région) ;
– BTP : Sogea Satom (Cameroun, Gabon, Guinée Equatoriale, RCA, Tchad et République Démocratique du Congo) ; Bouygues (Cameroun, Guinée Equatoriale et Tchad), China contructor (Cameroun, RCA, Congo)
– Agriculture d’exportation : Dagris (Cameroun et Tchad), Groupe Bolloré (Cameroun, RCA, Congo), Compagnie fruitière (Cameroun), Xiang enterprise CO (Guinnée, Gabon)
– Sucre : Groupe Castel (Centrafrique et Gabon) ;
– Boissons : Groupe Castel (Cameroun, Tchad, Congo, Guinée Equatoriale et Gabon, RCA) ;
– Banque : Société Générale (Cameroun, Tchad, Guinée Equatoriale et Gabon), Crédit Agricole SA (Cameroun, Gabon et Congo), Groupe Banque Populaires (Cameroun et Gabon) ;
– Assurance : Gras Savoye (Cameroun, Gabon, Tchad et République Démocratique du Congo), Axa (Cameroun et Gabon), AGF (Cameroun, Tchad et République Centrafricaine) ;
– Filière logistique et transport : Bolloré (Cameroun, République Démocratique du Congo, Guinée Equatoriale, République Centrafricaine, Tchad et Gabon), Air France-KLM (tous les pays de la région), la Société les Abeilles et Chronopost (Cameroun) ;
– Télécommunications et TIC : France Telecom (Cameroun, Guinée Equatoriale, République Centrafricaine), Bull (Cameroun et Gabon), CFAO Technologies (Cameroun et Gabon), China accessor phone (RCA, Guinée, RDC)
Sont réportoriées ici quelques filiales implantées dans l’espace CEMAC. D’une part, ces structures incitent et contribuent au développement économique et social des pays de la sous région en s’appuyant sur le transfert des technologies partiales. D’autre part, elles sont restreintes et ne veulent pas s’ouvrir dans l’agro-alimentaire et les industries de pointe. Cela inquiète certains responsables africains. Car le continent est un drainer de l’économie mondiale et une no nobstand. Tous les secteurs sont porteurs et plus précisement le secteur de l’agriculture. Or à cet effet, nous constatons que les quelques filiales étrangères et chinoises implantées dans ce pôle s’ orientent beaucoup plus vers l’agriculture d’exportation. L’on se pose la question de savoir pourquoi pas transformer une partie des matières premières sur place ??
Nous pensons que cette transformation serait l’idéale car elle favorisera la créativité, la lutte contre la pauvrété, la réduction de sous alimentation et en dernier essort l’éradication définitive voire complète de la faim dans ce bloc du monde. Alors que se passe t-il concrétement ?
Globalement ces structures présentes dans cette plateforme, s’intéressent beaucoup plus aux secteurs de service, de négoce. Nous constatons une absence totale des industries.
Cette politique de main tendue ne pourra pas favoriser le développement spectaculaire pour ne pas dire irréversible. En effet, dans les années 80, la chine dépendait des autres pays industrialisés. Etant donnée la masse écrasante (population absorbant deux continents), les industries européennes à la recherche de gain de productivité, de synergie et de flexibilité se sont vite intéressées par ce goliath. Les avantages assignés pour les chinois sont multiples, non seulement ils ont bénéficié de transfert des technologies complètes, des installations des cellules d’ingéniérie, des centres de perfectionnement, des appels et autres. La somme de ces éléments a permis à la chine de booster son économie et de tourner vers l’extérieur pour enfin les innonder.
La sous région (CEMAC) a enregistré ces dernières années des installations étrangères si petites que soit elle, occupant de espaces de dimension restreinte (réaménagement des immeubles existants), faisant travailler 4 ou 8 personnes dans une agence commerciale, n’ayant pas de cellules sophestiquées. Nous nous posons dans cette perspective la question fondamentale de savoir si les occidentaux qui se sont implantées en chine avaient opté pour une telle figure est ce que ces Mr JING atteindriont ce seuil de géant mondial ?
Notre sous région a besoin de partenaires concluant et non exploitant des richesses. Nous voulons qu’une restricturation des conditions d’implantation soit effective pour que les prix de denrées de premières nécessités qu’égorge la bonne partie cet espace CEMAC arrêtent de flamber.
Par Mahamat Al Hafiz
Messages
1. Regard croisé sur les investissements étrangers et chinois en Afrique Centrale, 21 avril 2008, 20:30, par Christian Delarue
Interessant...
En finir, avec l’Afrique comme continent sous domination impériale renforcée.
Est-ce possible ?
A la suite du communiqué d’ATTAC France sur "Les révoltes de la faim dans les pays du Sud" s’est tenu un débat du CA d’ATTAC du 19 avril 2006. Le débat n’a pas principalement porté sur l’urgence de répondre à une situation dramatique (voir communiqué 1) mais sur la situation de l’Afrique subsaharienne, l’Afrique du nord relevant de la commission Méditerranée.
La vision d’un Sud subissant l’impérialisme du Nord est certes une image simplifiée mais dit toujours une partie de la vérité. Le schéma d’inégalité des richesses dit de "la coupe de champagne" : le haut de la coupe correspondant au Nord, le "pied" au Sud est toujours valide. Evidemment on ne saurait en rester là . Mais s’agissant des pays ACP l’écart richesses/ pauvreté est immense. Pourtant si les africains meurent de faim en grand nombre leur territoire est riche. Le pillage sous des formes diverses explique l’écart (voir les autres liens)
Au sein du tiers-monde - que l’on nomme Sud depuis la chute du Mur de Berlin - l’Afrique et les pays ACP figurent parmi les pays les plus pauvres de la planète. Ils sont nommés différemment selon les intances internationales mais peu importe : PTTE ou PMA. Ce qui a été souligne c’est la différence dans le degré d’aboutissement de la domination subie entre l’Afrique et l’Amérique latine ou d’autres pays dominés par la Triade. Le développement inégal et combiné du capitalisme en Amérique latine produit de très fortes inégalités sociales et territoriales et de nombreuses personnes vivent dans la misère tant en campagne que dans les bidonvilles peri-urbains. On ne saurait oublier cela lorsque l’on veut mettre l’accent sur la grande pauvreté en Afrique. D’ailleurs, la pauvreté existe aussi au nord, en Europe comme aux USA. Elle est destinée à s’accroître avec le démantèlement des formes sociale-keynésienne de l’Etat . Par ailleurs il y a aussi des zones riches en Afrique. Mais il est vrai que le sous-développement est plus massif dans ce continent.
L’histoire de l’Afrique francophone, anglophone et arabophone montre au-delà de la langue une diversité de colonisation et d’impérialisme. Les pays de la vieille Europe autrement dit les plus anciennes puissances colonisatrices (Grande Bretagne, Belgique, France, Allemagne) continuent d’agir pour maintenir la domination. Les indépendances ont accrues la place et le rôle des bourgeoisies locales compradores qui se sont formée ou consolidées (pour celles qui vivaient déjà avec les colons ) comme relai du capital impérial . Ces bourgeoisies compradores assurent durement la domination sur les peuples, plus composés en Afrique de paysans que de salariés, notemment en instrumentalisant les différences ethniques. Le fait de l’instrumentalisation plus que le conflit réel entre ethnies a bien été souligné par Nestor Bionadanure mais le temps a manqué pour aller plus loin dans les détails de ces dominations. L’accent a été mis sur les résistances qui émergent. Mais là aussi le temps a manqué sur le contenu et la portée de ces résistances. Pour en finir avec l’impérialisme en Afrique la solidarité des altermondialistes avec les résistances populaires est et sera essentiel.
Christian Delarue
Le communiqué ATTAC Confédération paysanne.
Les révoltes de la faim dans les pays du Sud : l’aboutissement logique de choix économiques et politiques désastreux
http://www.france.attac.org/spip.php?article8399
Plateforme dette odieuse
http://www.dette2000.org/
Les accords bilatéraux entre l’Europe et le reste du monde : Attention, danger !
http://www.france.attac.org/spip.php?article7103
Comprendre et se mobiliser contre les APE
http://www.france.attac.org/spip.php?article7421
La finance contre-productive
http://www.france.attac.org/spip.php?article8398