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Février 2007
Regarder ailleurs...
L’échéance électorale arrivera à son terme avec peu de chance pour que celle ou celui qui en sortira vainqueur puisse nous guider objectivement vers un mieux vivre.
Entre vote utile et vote sanction, les urnes se remplissent des mauvaises intentions de nos candidats dont la démagogie, tout le long de cette campagne, dégouline dans les journaux, sur les radios et sur nos écrans télévisés, jusqu’à l’écoeurement.
« Peuple », « démocratie » sont deux mots que nous servent à l’envi les protagonistes de tous bords, deux mots qu’ils usent, éliment et érodent ; deux mots surtout qui ne renvoient qu’à une réalité tronquée à l’heure où s’installe, tranquillement en France une oligarchie de ronds de cuir et de cols blancs.
En 2002, c’est une république pétrifiée qui avait porté au pouvoir un homme dont le « bruit et l’odeur » ne nous avaient pas été rappelés.
Il fallait soit disant choisir entre « escroc » et « facho » et remettant aux calendes, beaucoup d’entre nous ont outrepassé leurs bornes, croyant ainsi éviter le pire.
Nous avons eu tout le loisir depuis d’apprécier la politique droitière pourtant mise au pinacle par une sorte de pacte républicain.
Rappelons-nous surtout que nous glissons dans l’urne et depuis tant d’année nos voix que l’on étouffe, que l’on écrase ou oublie une fois le piédestal atteint ; nos voix que l’on va chercher dans nos gorges nouées par l’angoisse et le stress d’un avenir que l’on peine à dessiner sereinement ; nos voix que l’on confisque, que l’on prend sans entendre et auquel plus aucun écho ne répond.
Tandis que l’abstention compte pour rien et que beaucoup de nos compagnons, frères et sœurs, n’ont même pas le droit de s’exprimer.
Ainsi donc, ils et elles recommencent leurs ronds de jambes, se penchent, cherchent en leur mémoire et finissent par nous trouver, pourtant moins dupes, encore à même d’être caressés.
Ils se sont évertués à bâtir tout autour de nous des peurs et aujourd’hui, brandissant nos espoirs chiffonnés, ils consentent à desserrer l’écrou.
Ainsi donc, nous serions maintenant encore plus fatigués de nous-mêmes et si peu confiants dans notre capacité à créer que nous verserions pour la énième fois cet écot qui délègue, qui éloigne, qui repousse à demain le fait de retrousser nos manches et, dans un tout premier lieu, celui de s’assoire ensemble et de se rencontrer ?
Non.
Nul ne peut ignorer que quelque chose ici est en train de mourir et qu’il faut en renaître.
Ce temps et cet espace nous appartiennent et nos pieds doivent de nouveau fouler la terre-mère où plongent nos racines.
Détournant les yeux de ce qui nous obstrue, oublier les gestes, réapprendre les gestes.