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Rentrée à l’inspection du travail : de retour au boulot, avec un Cne
Publie le mardi 30 août 2005 par Open-Publishing3 commentaires
Elle est là dans mon bureau, embauchée le 10 août dans un « Basprix », mais « déjà » en train de se plaindre à l’inspection du travail.
Elle me raconte.
Elle a quarante ans, elle était en attente de travail depuis de longs mois, comme caissière de supermarché. Quand elle est arrivée au Basprix, elle a donc aussitôt été sollicitée, au mois d’août, peu de personnel, en temps normal, ils sont douze, mais là il n’y a que 7 salariés en tout, il faut « boucher les trous », alors le gérant, un « jeune », lui a fait faire des heures supp’ tous les soirs, a limité ses pauses du midi, et comme d’ordinaire dans ce genre de secteur, il lui a fait faire « ses caisses » en dehors des horaires, alors qu’elle était à temps partiel à 32 h, elle a « démarré sur les chapeaux de roue » et a fait prés de 45 h, « gratos ».
Comment se plaindre, elle est à l’essai pour deux ans, ils n’ont pas perdu de temps pour mettre en ¦uvre les « contrats nouvelle embauche de Villepin ». Mais il s’est rajouté quelque chose : « j’ai fait une bêtise, dit-elle, rougissante, je suis allé manger un croque monsieur, avec mon ami, prés du Basprix, à la coupure ».
– Et alors ?
« -Alors, il m’a vue... Il m’a demandé, gentiment, car il fait sympa avec tout le monde, si c’était mon mari, et, prise de court, je lui ai répondu, bêtement, « non, mon ami ». Le lendemain soir comme on finissait tard (20 h 15, j’aurais du finir à 19 h...) il m’a proposé de me raccompagner. Comment refuser ?
– Et alors ?
« - Il m’a expliqué dans la voiture, en gros, dit-elle rougissante encore, que si j’étais gentille avec lui, il me ferait des horaires faciles. Comme je l’écartais, il m’a dit qu’il ne dirait rien à mon mari pour ma liaison avec celui avec lequel il m’avait vu déjeuner le midi.
– Et alors :
Et il m’a changé mes horaires : « 9 h - 11 h puis 18 h - 21 h. »
« - C’est illégal, dis-je, la coupure dans une journée à temps partiel doit être unique et ne doit pas dépasser 2 h dans une journée. »
Avant de me mordre les lèvres : comment faire appliquer cela avec un « Cne » ?
D&S n°127 septembre 2005
Messages
1. > Rentrée à l’inspection du travail : de retour au boulot, avec un Cne, 30 août 2005, 11:18
Cette fille n’a pas beaucoup de plomb dans la tête.
Mais, personnellement, j’ai accepté des choses que je n’aurais pas dû. Un salarié, c’est vraiment quelqu’un de faible.
Elle a raison Laurence Parisot : la liberté s’arrête là où commence le Droit du travail.
1. > Rentrée à l’inspection du travail : de retour au boulot, avec un Cne, 30 août 2005, 14:06
Faux ! Là où commence le travail !
Ou alors sinon c’est la "liberté" telle que la conçoive les libéraux, celle d’exploiter et de licencier, celle du "renard libre dans le poulailler des poules libres" (Alain Supiot)
Le droit du travail est l’un des moyens par lequel les salariés peuvent acquérir une part (certes limitée... et de plus en plus) de dignité et de liberté dans leur travail.
Gramsci
2. > Rentrée à l’inspection du travail : de retour au boulot, avec un Cne, 9 septembre 2005, 16:36
De quoi parlez vous ? Il n’y a pas de droit du travail, puisqu’il n’y a pas de travail du tout, dans cette histoire...