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Retour à la perversion idéologique du libéralisme : le réveil

Publie le mercredi 2 février 2005 par Open-Publishing

Je voudrais ,ici préciser, les idées qui m’avaient conduit à écrire ce premier article et ouvrir une prospective.

Dans les années soixante, le triomphalisme faisait encore obstacle à une évaluation sobre et lucide de la réalité du capitalisme. la révolution de 1968 introduisit un grain de sable qui allait gripper le mécanisme, pourtant parfaitement huilé, de l’idéologie libérale.

Ce petit grain suffit à faire entendre la première note discordante et grinçante dans les rouages de l’énorme machinerie qui avait fonctionné, sans à coup, depuis deux siècles. Pour un petit nombre de libres-penseurs cette note fut la mise en forme d’un réalisme sous jacent malgré le climat d’euphorie de l’époque.

Sa vibration s’est poursuivit pendant deux décennies, jusqu’à la chute du communisme.

J’estimais et je l’estime d’autant plus maintenant que, 1968 a été le premier défi sérieux et réel au modèle libéral. Celui d’une prise de conscience que tout, en fait, n’était que libéralisme. Le problème c’était justement cette idéologie.

Tous les mouvements de vieille gauche, dans un contexte d’hébétude politique, n’exprimaient que le guignol qu’on agite devant la scène pour divertir le public.

Si, en 1968, nous étions parvenus à cette conclusion, il nous était facile, ensuite, d’interpréter les événements qui allaient suivre. Le néolibéralisme, dont la dynamique est freinée depuis le début du siècle, a vu disparaître ses principaux adversaires. Il rêve d’imposer sa conception du monde, sa propre folie délirante à la terre entière.

Sur le petit nombre que nous étions et qui ont senti le vent de l’histoire tourner, beaucoup se sont rangés et ont rejoint une position sociale spécialement aménagée à leur attention. Une partie est restée silencieuse, le restant est entré en clandestinité.

1968 et 1989 n’ont constitué qu’un seul et même événement historique. Je ne crois pas qu’un historien comme Fernand Braudel me démentirait à ce propos. La signification et la portée de cet événement aura été l’étincelle qui alluma la mèche d’implosion de l’idéologie libérale et permis de comprendre la fin d’une ère.

Les conséquences de cette fracture de la légitimité du consensus libéral furent la répression et l’étouffement, la recentration du capital vers la spéculation financière.

L’arme de la peur a été employée pour protéger les intérêts des couches dominantes. La pression des couches populaires a été contenue parce qu’elle avait comme corollaire la crédibilité qu’elles accordaient au système. Tant que la majorité considérait qu’il n’y avait pas un meilleur système, elle pouvait être domestiquée.

Si les force populaires ne peuvent plus être apprivoisées, la disposition des couches dominantes à faire des concessions se réduit, laissant le champs libre à un totalitarisme libéral, c’est à dire une dictature comparable à celle de la guerre froide en Union Soviétique.

Nous sommes rentrés dans une nouvelle ère, l’ère de la guerre froide du libéralisme contre la population civile de toute une planète.
Pour de nombreux citoyens du monde, l’idée ultra-libérale est une utopie. Vivre dans des conditions de "liberté" absolue est aussi doctrinal que prôner la solution finale. C’est de cette conception qu’il faut avoir peur.

Nous exprimons tous le besoin d’un changement et nous nous demandons comment penser le futur. Personnellement, devant la désintégration sociale à laquelle nous assistons, j’inclinerais vers deux axes principaux :

le premier est le regroupement des forces vives, toutes tendances confondues, au sein d’un grand mouvement citoyen et mondial. Le second est de nous garantir que nous aurons toujours, sous les pieds, un habitat viable pour durer et perdurer. Si ces deux conditions sont remplies, le reste peut prendre un peu de temps mais, sera en fin de compte une formalité.

Peut être alors, on pourra appliquer ce qu’une personne en 1968 avait écrit sur les murs du théâtre de l’Odéon à Paris "dans les chemins que nul n’a foulés risque tes pas, Dans les pensées que nul n’a pensées risque ta tête". L’émergence d’un autre système cessera alors d’être utopique comme une clef qui ouvre la porte du futur, par exemple le système *écosapiétal.

P.S.* Chaque chose en son temps et un temps pour chaque chose.