Retraites : la CGT veut une nouvelle journée d’action après samedi

A la veille de la réunion de l’intersyndicale pour décider de l’avenir du mouvement, Bernard Thibault propose une nouvelle journée d’action en novembre après celle de samedi, pour maintenir la pression tant que "le gouvernement n’acceptera pas de rediscuter".

Ressoudés par leur combat contre la réforme, les syndicats cherchent la bonne formule pour sortir du plus long conflit social de ces dernières années et préserver le capital de confiance qu’ils estiment avoir accumulé auprès des Français. Quelle suite donner au mouvement ? La décision doit être prise ce jeudi lors d’une réunion de l’intersyndicale deux jours avant la dernière journée de manifestations prévue.

Si la reprise du travail dans les raffineries, hauts lieux de l’automne social, a sonné le glas de grandes grèves à la manière de celles de 1995, les syndicats refusent de parler de baroud d’honneur avec la mobilisation de samedi prochain. Mais les dirigeants syndicaux reconnaissent en privé qu’il faut passer à autre chose. Deux phases se dessinent : avant et après la promulgation de la loi (promulgation qui aura lieu après son examen par le Conseil constitutionnel, qui doit se prononcer au plus tard début décembre).

L’un tempête, l’autre tempère

Pour la CGT, pas question que la journée de manifestations de samedi soit la dernière. Le syndicat proposera jeudi une nouvelle journée de "mobilisation interprofessionnelle nationale" en novembre contre le texte, a déclaré mercredi son secrétaire général, Bernard Thibault. "On voit que le gouvernement va s’efforcer de tourner la page. Nous allons lui faire la démonstration que ce boulet, il va le traîner aussi longtemps qu’il n’acceptera pas de rediscuter."

Qu’en pensent les autres ? "Parler de nouvelles formes de mobilisation, c’est de la langue de bois syndicale. Ça veut dire qu’on plie les gaules", tempête Jacques Valladon, de FO. Le "dossier des retraites n’est pas clos", ajoute un communiqué de FO, voulant "saisir toutes les occasions pour rappeler ses positions, exiger l’abrogation de la loi". "C’est ce que FO réaffirmera le 6 novembre tout en affirmant que des manifestations à répétition sans grève ne peuvent pas être efficaces", ajoute la déclaration.

Jacques Voisin, qui dirige la CFTC, tempère. "On ne va pas continuer à faire des manifestations tous les huit jours comme cet automne", souligne-t-il. Pour faire évoluer la loi "qui n’est pas devenue juste parce qu’elle a été votée", il compte sur les négociations sociales à venir, celles annoncées par le gouvernement sur la pénibilité, les carrières longues ou encore l’emploi des seniors. Et après la promulgation, certains envisagent un élargissement du mouvement social à d’autres questions comme les salaires ou le pouvoir d’achat, à l’instar des grandes manifestations qui avaient jalonné l’hiver 2009, en pleine crise économique et financière. Début de réponse, ce jeudi donc.