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Réunion à Berlin autour du nucléaire iranien

Publie le jeudi 30 mars 2006 par Open-Publishing

BERLIN (Reuters) - Les chefs de la diplomatie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et de l’Allemagne doivent se retrouver à Berlin pour évoquer leur stratégie dans la crise du nucléaire iranien, Pékin et Moscou souhaitant que l’on écarte tout recours à la force contre Téhéran.

Mercredi, l’exécutif onusien a adopté une "déclaration présidentielle" demandant à l’Iran de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium, qui, selon les pays occidentaux, entrent dans le cadre d’un programme d’acquisition de l’arme nucléaire.

Ce texte demande en outre au directeur général de l’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradeï, de remettre dans 30 jours un rapport sur l’attitude de l’Iran.

La déclaration a été adoptée à l’unanimité des 15 membres du Conseil après trois semaines de négociations ardues entre les cinq membres permanents (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne et France).

Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a déclaré qu’il attendait des participants à la réunion de jeudi qu’ils se montrent unis sur le dossier iranien, selon l’édition de jeudi du Handelsblatt.

"Je suis optimiste quant à la possibilité d’une position commune", a-t-il dit. "Pour nous, il s’agit d’avoir la plus grande unité possible de la communauté internationale. Une rencontre semblable à Londres le 31 janvier avait permis d’effectuer des progrès importants".

L’IRAN "ALLERGIQUE AUX PRESSIONS"

Les cinq membres permanents du Conseil avaient alors décidé de saisir l’Onu de la question nucléaire iranienne.

Téhéran a réaffirmé mercredi le caractère pacifique de son programme nucléaire.

"Les menaces ne fonctionnent pas avec l’Iran. L’Iran est allergique aux pressions", a déclaré l’ambassadeur de l’Iran à l’Onu, Javad Zarif. "L’attachement de l’Iran au régime de non-prolifération, à la non-prolifération, est catégorique."

Le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, a déclaré que ni Moscou ni Pékin ne toléreraient le recours à la force.

"Comme l’ont dit beaucoup de nos collègues européens et nos amis chinois, l’idée d’une résolution de cette affaire par la contrainte et la force est extrêmement contre-productive et ne peut être soutenue", a-t-il dit, selon Interfax.

La Chine a réaffirmé quant à elle son attachement à une solution négociée.

"Il est toujours possible de résoudre la question du nucléaire iranien par les négociations et la communauté internationale ne doit pas renoncer à ces efforts", a dit jeudi Qin Gang, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse.

"La Chine espère que cette déclaration (de l’Onu) renforcera l’autorité et le rôle de l’AIEA".

STRATEGIE DE SAWERS

Les chefs de la diplomatie de la troïka européenne (Allemagne, France et Grande-Bretagne) devaient se réunir à 9h00 GMT à Berlin avec le responsable de la politique étrangère de l’UE, Javier Solana.

Sean McCormack, porte-parole du département d’Etat, a affirmé que la réunion de Berlin avait pour objectif d’élaborer une stratégie commune.

"Le but est de permettre aux ministres (...) de se pencher sur le moyen et long terme pour déterminer comment traiter diplomatiquement et ramener (l’Iran) dans le régime de la non-prolifération", a-t-il dit.

Un diplomate de l’Union a affirmé que les "Six" discuteraient notamment de la stratégie révélée récemment aux médias par John Sawers, le directeur politique du Foreign office.

Selon ce dernier, la déclaration non contraignante adoptée mercredi doit être suivie d’une résolution contraignante basée sur le chapitre 7 de la charte des Nations unies, qui prévoit des sanctions économiques.

L’AIEA a transféré le dossier iranien au Conseil de sécurité de l’Onu le 9 mars, après la reprise par Téhéran de certaines activités d’enrichissement de l’uranium. Cette reprise a poussé les négociateurs de la troïka européenne à rompre les discussions en cours depuis deux ans et demi avec les Iraniens.

A l’occasion de sa visite à Berlin, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice rencontrera la chancelière allemande Angela Merkel pour discuter de l’Iran et d’autres sujets, avant de se rendre en France et en Grande-Bretagne.

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