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Robert "RSF" Ménard défend la publication de Mein Kampf

Publie le mercredi 8 novembre 2006 par Open-Publishing
6 commentaires

de Jean-Guy Allard

SES interlocuteurs n’en croyaient pas leurs oreilles. Robert Ménard, chef de la controversée ONG française Reporters sans Frontières, défendant avec véhémence le droit de publier sur Internet des textes qui nient les massacres de juifs par les nazis, de propagande fasciste et même du livre Mein Kampf, de Adolf Hitler.

Mardi le 31 0ctobre, 19h45, sur les ondes d’Europe-1, l’animateur Pierre-Marie Christin recevait à son émission À l’air libre, Ménard et trois spécialistes d’Internet dont le sociologue Philippe Breton.

En commençant son intervention, Ménard répète son habituelle rhétorique sur un réseau où tout est permis, accompagnant ses théories d’attaques contre la Chine, la Tunisie et toute une série de pays où l’État ne permet pas une utilisation échevelée du réseau des réseaux.

Breton l’interrompt alors : « On a l’impression qu’avec Internet on fait la promotion d’un monde qui serait hors la loi, qui serait par nature en dehors des lois des différents états nationaux (...) En France, une partie des contenus Internet sont hors la loi, sont contrevenants par rapport aux lois françaises »

« Ce discours d’une liberté d’expression totale aboutit à transformer un formidable outil en un océan de désinformation », ajoute le spécialiste.
Ménard réplique hors de contexte et essaie de s’éloigner d’un débat qu’il sait risqué.

Breton l’interpelle de nouveau, lui rappelant qu’un an auparavant, quand des organisations sociales ont demandé à un tribunal l’interdiction de sites néo-nazis, Reporters sans frontières s’était opposé à cette demande.

Ménard n’a alors eu d’autres choix que de confirmer le fait mais s’est lancé de nouveau dans une rhétorique à laquelle est déjà habitué son public.
Le sociologue Breton lui a alors lancé une question bien claire : « En France, Mein Kampf est interdit de publication, d’édition, est-ce que vous considérez que sur Internet on peut mettre Mein Kampf au nom de la liberté d’expression ? »

« Bien sûr », a répondu Ménard, provoquant la désapprobation générale des participants en studio.

En France, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisemitisme (LICRA) a porté plainte contre Yahoo le 11 avril 2001 en raison de la présence sur son site de liens vers d’autres sites mettant aux enchères des objets qui font la promotion du nazisme - uniformes, drapeaux, médailles avec la croix gammée et même des boîtes de gaz mortel Zyklon B, utilisées dans les camps de concentration.

La prolifération de sites nazis et racistes provoque une préoccupation croissante en France et en Allemagne. Aux États-Unis, le Centre Simon Wiesenthal, de Los Angeles, signale que l’on multiplie les sites antisémites qui sont maintenant plus de deux mille.

Messages

  • Internet doit être l’outil de la liberté d’expression, il ne peut être concevable qu’une censure puisse exister.
    Au nom de quoi et de qui ?
    Qui détient la vérité ???
    Quel gouvernement, organisme ou Homme peut dicter la bonne parole ?
    J’ai la faiblesse et la force de penser que les Hommes sont les meilleurs censeurs, ils n’avalent pas tout ce qui est écrit ou dit.
    Il faut surtout développer partout l’esprit critique et l’instruction des jeunes, je fais confiance aux adultes de demain pour faire les bons choix.
    Il ne faut pas rentrer dans la démagogie au sujet de la publicité du livre "Mein Kampf", l’histoire et les peuples ont prouvé qu’ils refusaient ces idéologies fascistes et encore aujourd’hui les nombreuses commémorations prouvent que cette partie de notre histoire n’est pas oubliée.
    Les négationnistes du type Golnish sont envoyés au tribunal et jugé par la justice française.
    Mais si au contraire internet devenait un outil au service de nouvelles idéologies alors tout pourrait recommencer.
    Il n’y a que la liberté d’expression qui puisse éteindre les pensées obscures de certains fous furieux.
    Les reporters ne peuvent que militer pour la liberté d’expression.
    Philippe GUISTINATI
    http://www.droledecoco.com

    • Non, la liberté d’expression ne signifie pas le droit à exprimer n’importe quelle idée. Pas de démagogie toutes les idées ne se valent pas et c’est une mesure de salubrité publique que d’interdire l’expression de certaines.
      La loi Gayssot, fort justement interdit la propagation de sidées racistes et c’est tant mieux. On ne peut cautionner ni même tolérer l’appel au meurtre, l’appel à la haine. Il ne s’agit plus alors d’opinion mais de délit voire de crimes.
      La véritable liberté d’expression ne peut exister que dans un cadre global de respect des opinions et des individus. Ceux qui refusent d’entrer dans ce cadre ne doivent pas pouvoir beneficier de la faculté de propager leurs idées.
      Le support (Internet ou autre) ne change rien au problème déjà soulevé par nos ancètres révolutionnaires et auquel Saint-Just répondait : "PAS DE LIBERTE POUR LES ENNEMIS DE LA LIBERTE !"

      Jips

    • Je ne suis ni un fan de Mesnard, ni un adepte d’Hitler, cela va de soi.
      Mais je considère que la visibilité de "l’ouvrage" cité dans cet article est nécessaire sur Internet.
      Il ne s’agit pas d’un débat d’idées, mais de l’accès à un document délirant faisant partie de l’une des pages les plus noires de l’Histoire de l’humanité. Cacher son contenu le rendrait d’autant plus attirant pour certains,et priverait d’autres de l’opportunité de constater par eux-mêmes -dans le texte- de la logique démente à l’origine de la solution finale.
      La responsabilité finale de la décision de lire ou ne pas lire certains documents appartient et doit appartenir aux lecteurs, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un devoir de mémoire,comme dans ce cas-ci. Ce texte est après tout en lui-même son meilleur contre-argument. Seuls des déséquilibrés peuvent y souscrire.

      Thibaut

    • Dernière guerre mondiale = 60 000 000 de morts et ,au nom de la liberté d’expression , il faudrait ,sans rien dire laisser MEIN KAMPF ? Il y a des limites !!! Là,la ligne blanche est largement franchie.Il faut expliquer mais ne pas laisser lire sans donner d’informations,c’est trop dangereux.
      François

  • Ce "texte" est autorisé à la publication en France, mais la loi prévoit un avertissement obligatoire. Comment appliquer un principe équivalent sur le net ? Ca n’est pas évident mais a priori en l’état actuel des choses, c’est bien sur le support papier que la loi est la moins restrictive, non l’inverse.