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Romano Prodi : après avoir soutenu Bayrou, souhaite une entente entre PS et UDF

Publie le jeudi 26 avril 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

Romano Prodi se royalise

de Eric JOZSEF

Romano Prodi ne sera pas présent demain soir au meeting de Ségolène Royal à Lyon. Mais le chef du gouvernement italien et ancien président de la Commission européenne fera parvenir un enregistrement vidéo de soutien à la candidate socialiste. Avant le premier tour, et alors que les démocrates de gauche (DS) optaient pour Ségolène Royal, « Il Professore » avait affirmé sa préférence pour François Bayrou, défini comme le « plus européiste des candidats ».

Du côté de la gauche transalpine, en vue du second tour, on milite désormais clairement pour une victoire de Ségolène Royal qui pourrait être l’effet d’un rapprochement entre les centristes français et les socialistes et, pour les plus audacieux, le prélude à une formation politique nouvelle sur le modèle du parti démocratique italien (PD) lancé la semaine dernière à Rome et Florence. A l’occasion des deux congrès d’autodissolution, les démocrates de gauche (DS, anciens communistes) et la Marguerite ont en effet décidé de fusionner pour donner naissance, à l’automne prochain, à un nouveau grand parti réformiste.

« Barrières ». « C’est l’aboutissement d’un rêve commencé il y a douze ans », a indiqué dimanche Romano Prodi, celui de construire une grande formation de centre gauche capable de limiter la fragmentation politique et de rassembler les forces socialistes, catholiques et laïques ainsi que les écologistes. Dans une lettre ouverte au quotidien La Repubblica, l’ancien démocrate-chrétien a rappelé les étapes et la lente maturation de ce projet politique : « Je me souviens encore des rencontres, il y a quatorze ans, avec les responsables [post-communistes, ndlr], et la constatation que désormais les murs étaient tombés ainsi que les barrières idéologiques et que nous partagions des idées très proches dans la conception du monde, du progrès et du futur. »

Evoquant en priorité la construction européenne, une politique économique « plus ouverte aux règles du marché mais attentive à une redistribution équilibrée des richesses » ou encore « l’esprit des primaires » auxquelles quatre millions de personnes avaient participé à l’automne 2005 pour le désigner comme candidat contre Silvio Berlusconi, Romano Prodi a noté, à titre d’exemple, qu’au Parlement européen « les forces du centre gauche ne peuvent l’emporter que si elles sont ensemble ». Même tonalité du côté de Francesco Rutelli, le leader de la Marguerite. A Strasbourg, il siège dans le même groupe de l’alliance libérale et démocrate que François Bayrou : « Si les socialistes français ne comprennent pas que la seule voie possible, c’est le centre gauche, ils renforceront un cadre européen où c’est la droite qui gagne. »

Manque de souffle. Reste que l’appel à la construction d’un centre gauche italien n’est pas dénué d’intérêt pour les promoteurs du PD. Pour l’heure, la nouvelle formation manque de souffle. Elle n’est parvenue qu’à rapprocher les deux principales formations de la majorité de centre gauche, et son lancement suscite peu d’enthousiasme dans l’opinion publique. Après avoir obtenu 31,2 % aux dernières élections (sous l’étiquette de l’Olivier), le PD est crédité dans les sondages d’un maigre score, de 23 % à 25 %. Les socialistes comme les radicaux, qui ensemble ont obtenu 2,5 % des voix, ont refusé d’adhérer notamment au nom de la défense de la laïcité. « Comment peut-on définir le parti démocratique moderne quand il aura dans ses instances dirigeantes des membres de l’Opus Dei ? » s’est interrogé, polémique, le secrétaire du PSI, Enrico Boselli.

http://www.liberation.fr/actualite/...

Messages

  • ouais... c’est la mort programmée de la gauche anti-libérale. L’UDF, on me fera pas croire que c’est autre chose que de la droite et si il doit y avoir des ministres UDF dans un gouvernement qui se prétend "de gauche" le centre de gravité de l’échiquier politique va prendre un très sérieux coup de barre à droite. Parce que si l’UDF devient un parti "de gauche", on est marron... Pourquoi ? parce que le PS ira chercher ses voix à droite désormais... Avec l’UDF à court terme on bat Sarkozy, à long treme on disparait.

    • @Eric Jozsef : c’est très pessimiste. Si Royal ne gagne pas - et elle ne peut pas y arriver sans Bayrou - c’est une situation encore plus dramatique pour nous. Pas seulement parce que l’on va se "payer" cinq ans de Sarkozy (voire plus car, je crains que la manipulation des médias ou des statistitiques se renforce et qu’il ne parvienne, à l’issue de ces 5 ans, à présenter un bilan artificiellement "bon"), mais parce que, en face, le PS sera encore plus tenté de "se marier" avec l’UDF pour avoir une maigre représentation aux législatives.

      J’espère qu’une victoire de Royal permettra à la gauche anti-libéral de continuer à jouer son rôle : on conservera, au moins, notre liberté de le faire.

    • Une fois noté qu’il faille battre Sarkosy , si Ségolene gagne nous aurons une tendance PS blairiste renforcée , DSK , Rocard , Kouchner etc ....... et un gouvernement PS / UDF , le PS ne bougera pas , effet victoire !

      Si ségolene perd , ce sera la nuit des longs couteaux au PS , avec au bout une explosion de ce parti , la partie gauche du PS , un bon tiers pourra aller voir ailleurs pour la recréation d’un parti socialiste , et le Oscar Lafontaine français pourra participer à la refondation d’une gauche anti liberale façon die linke .

      enfin , je ne lis quand meme pas dans le marc de café .

      claude de Toulouse .

      Si la victoire de Sarkosy n’etait pas si grave , nous aurions interet à la défaite de Royale .