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Roms expulsés de Montreuil : 8ème jour à la Maison ouverte
Publie le mardi 22 avril 2003 par Open-Publishingla Maison ouverte,
17 rue Hoche (Métro Mairie de Montreuil)
Les 150 Roms de Roumanie expulsés lundi dernier à l’aube de l’immeuble 
appartenant aux domaines qu ?ils occupaient depuis septembre 2001 au 47 rue 
Paul Doumer à Montreuil ont traversé une semaine de répression et 
d’acharnement judiciaire : lors de l ?expulsion, la police a procédé à une 
rafle (contrôle, fouille et embarquement collectif) qui a conduit 52 
personnes en centre de rétention. 6 adultes et 3 enfants ont été renvoyés en 
Roumanie, mais tous les autres interpellés soit 43 personnes (y compris les 
enfants) ont été relâchés, pour des motifs divers et par des tribunaux 
différents : annulations de procédures au Tribunal de Grande Instance de 
Meaux, annulation de procédure par le TGI de Paris, annulation des arrêtés 
de reconduite à la frontière par le Tribunal administratif de Cergy, 
libérations accompagnées d’assignations à résidence au TGI de Bobigny... Au 
final, les Roms raflés ensemble se retrouvent dans des situations 
administratives différentes, parfois au sein de la même famille, certains 
restant sous la menace d ?une reconduite à la frontière.
L’acharnement de la Préfecture, qui a fait appel du jugement de Meaux, qui 
annulait 21 procédures pour des irrégularités lors de l’interpellation et 
reconnaissait ainsi l’illégalité des expulsions locatives-rafles dont les 
Roms sont depuis plusieurs mois les victimes, démontre la volonté de 
légaliser cette pratique inacceptable. C’est au mépris des droits de la 
défense que la cour d ?appel de Paris a effectivement infirmé le jugement de 
1ère instance, puisque les familles n ?ont pas reçu de convocation au 
Tribunal pour cette audience et n’ont pas assuré leur défense. La 
multiplication des expulsions-rafles (5 expulsions de bidonvilles ou 
d’immeubles occupés par des Roms depuis décembre  2002, dont 3 doublées de 
rafles), appelées à se généraliser pour remplir " un charter par semaine ", 
est une étape supplémentaire dans un contexte plus large de répression des 
pauvres en général et plus particulièrement des sans-logis et des squatters, 
et de durcissement de la législation sur l’immigration (Monsieur Sarkozy 
doit présenter les modifications de l’ordonnance de 1945 le 30 avril).
Aujourd’hui, ces familles, dont les enfants sont scolarisés dans les écoles 
et collèges de Montreuil, refusent l ?errance urbaine à laquelle les 
expulsions dont elles sont victimes (une partie d ?entre elles en a déjà 
connues plusieurs) les condamnent. Sans aucun endroit où aller, ni la 
Préfecture, qui a ordonné l ?expulsion, ni la Mairie de Montreuil, qui en a 
été avertie à l’avance, n ?ayant prévu d’hébergement, elles ses sont 
réfugiées à la Maison ouverte, un centre protestant de Montreuil, pour 
demander aux Pouvoirs Publics (Mairie de Montreuil et Préfecture) :
– la régularisation de leur situation administrative
– Un hébergement décent en attendant un relogement définitif, si besoin est 
en réquisitionnant des logements vacants (4278 logements vacants à Montreuil 
selon l’Insee)
Action le Mardi 22 Avril
A 10h grand rendez-vous devant la prefecture de seine saint denis pour 
soutenir les femmes Roms assignées à résidence à la maison ouverte qui sont 
convoquées à 10h  à la prefecture de saint denis ( direction départemental 
des police urbaine). Elles risquent fort d’être renvoy ées par charter avec 
leurs enfants ce même jour.
14h - à la Cour d’appel de Paris
l’audience d’appel du jugement d’expulsion de l’immeuble
rdv sur place
Rappelons que la Préfecture s’était engagée, il y a quelques semaines, à ne 
pas expulser les habitants avant cette audience. Elle n’a pas tenu son 
engagement, certainement de crainte de voir infirmé le jugement de 1ère 
instance, jugé alors que les familles attendaient le résultat de leur 
demande d ?aide juridictionnelle et n ?avaient pas encore d ?avocat. Ce 
jugement peut toujours être infirmé, ce qui confirmera le caractère 
scandaleux de cette expulsion et contraindra les Pouvoirs Publics à héberger 
et reloger les expulsés.
Rdv pour une action : mercredi matin, à 10h, à la Maison ouverte




