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Rumeurs et informations sur l’ampleur du drame en Ossétie du Sud.

Publie le mercredi 15 octobre 2008 par Open-Publishing
4 commentaires

Un nettoyage ethnique est peut-être en train de se dérouler »
Rumeurs et informations sur l’ampleur du drame en Ossétie du Sud.
Richard Werly, envoyé spécial à Gori
Un huis clos lourd de questions s’est abattu depuis le cessez-le-feu du 12 août en Ossétie du Sud où l’armée russe maintient près de 4000 hommes. Mais certains faits, rapportés par les organisations humanitaires, font craindre le pire. Restés sur place, des centaines de vieillards, d’invalides ou de Géorgiens vulnérables y sont sous la menace des nouvelles autorités sud-ossètes et de leurs milices.

« La seule question qu’on leur pose est « quand partez-vous » ? Et ceux qui la posent ajoutent parfois à leurs paroles des pierres, des coups de crosse ou pire », confirme au Temps un responsable humanitaire. Lawrence Sheets, un ex-journaliste de la BBC désormais chercheur pour l’International Crisis Group, va plus loin : « Ce qui nous parvient rappelle le conflit des Balkans, assène-t-il. Nous sommes en 2008. Et dans le voisinage direct de l’UE et de la Russie, un nettoyage ethnique passible de la justice internationale est peut-être en train de se dérouler. »

L’Ossétie du Sud n’est pas complètement fermée aux témoins étrangers. Des diplomates ont pu s’y rendre. Et depuis le 20 août, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) y travaille. Son président, Jakob Kellenberger, avait alors obtenu du ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, l’accès pour ses équipes, à condition de passer par la Russie via l’Ossétie du Nord. Leur mission ? « Beaucoup de protection », assure Dominique Liengme, cheffe de la délégation à Tbilissi. En plus de son soutien logistique à l’hôpital républicain de Tskhinvali, le CICR a depuis lors assuré plus de 200 réunions familiales des deux côtés de la frontière, aidant surtout des Géorgiens à quitter la république séparatiste. Le Ministère russe des urgences a déployé, lui, d’importants moyens médicaux, sanitaires pour faire face à l’après-conflit. Les écoles ont ainsi pu rouvrir dès le 1er septembre.

Maisons rasées

Une épuration systématique des Géorgiens est pourtant bien à l’œuvre sous le regard des Russes qui accusent, eux, les autorités de Tbilissi d’avoir commis un « génocide » contre la population ossète. Dès le 13 août, un premier rapport d’Human Rights Watch parlait de maisons brûlées et pillées. L’exode a suivi : « Il n’y a tout simplement plus de villages géorgiens », résume un humanitaire qui en revient.

Les autorités de Tskhinvali refusant tout passage d’étrangers aux postes frontières géorgiens, tout doit être recoupé. On parle de maisons rasées au bulldozer, de fondations détruites. Des témoignages concordants confirment que des policiers russes ont forcé les habitants géorgiens à prendre des passeports russes. Alors que l’armée semble s’être tenue à distance : « Les militaires russes ont retenu la leçon de la Tchétchénie, poursuit notre interlocuteur. Ils sont plusieurs fois intervenus, en Ossétie du Sud et dans les zones adjacentes, pour faire cesser des pillages. Mais leurs patrouilles, trop peu nombreuses, n’ont dissuadé personne. »

Comment imaginer, dès lors, un possible retour des réfugiés ? La pression internationale devrait, lors des pourparlers de Genève, se concentrer sur le district d’Akhalgori qui, avant le conflit, était aux mains des autorités de Tbilissi et demeure aujourd’hui hors d’atteinte des observateurs européens. « La seule solution est à terme le déploiement d’une force internationale d’interposition en Ossétie du Sud », a redit hier à Bruxelles le président géorgien Mikhaïl Saakachvili, en rappelant que son pays a déposé, à la mi-août, une plainte auprès de la Cour pénale internationale. Le rapporteur de l’OSCE sur les médias, Miklos Haraszti, a pour sa part déploré à plusieurs reprises les entraves mises aux journalistes étrangers désireux de se rendre sur place.

Messages

  • ça rappelle un peu la guerre "humanitaire" en yougoslavie.
    Va t’ on bientot decouvrir des chaniers que l’on imputera aux russes et aux ossetes(à propos a t’on des nouvelles des camions frigorifiques requisitionnes par les georgiens)au lendemain de leur defaite ?°

  • Un article complétement pro-américain et pas du tout objectif. Vous en avez pas marre ? C’est de la diffamation totale.
    Alors que se sont Sakashvili et ses amis américains qui rasent l’Ossétie du Sud à coup de lance-roquettes en rafale, qui tuent des femmes et des enfants en surnommant leur opération par " Un Champ Pur" . Ce qui sous entend "purifier la région des Ossètes". C’est ce qu’on appel UN NETTOYAGE ETHNIQUE autrement dit, UN CRIME CONTRE L’HUMANITE. Et certains se permettent d’écrire que se sont les russes et les ossètes qui agressent la Géorgie et les géorgiens...
    Franchement, c’est scandaleux !!!
    Et le pire c’est que certains, croient dans des conneries pareils. Mais c’est normal, car tous les articles, toutes les informations sont pro-américaines et anti-russes. Malheureusement c’est la politique de l’Europe qui est comme ça.

  • Un tres recent documentaire de la BBC, qui donne (enfin) un point de vue plus equilibre :

    premiere partie

    seconde partie

    alors, oui, les Ossetiens ont chasses les Georgiens d’Ossetie et brule leurs maisons, sans que les troupes russes ne s’y opposent efficacement. C’est mal, ca s’appelle de l’epuration ethnique.

    Mais ca c’est a partir du 10 aout. la nuit du 7 au 8, les troupes georgiennes ont sauvagement bombardes des civils, dans le but seble-t-il de tuer et de provoquer un exode massif qui boucherait le tunnel de Roki et empecherait l’arrivee des Russes (le tunnel de Roki est la seule passe dans le Caucase entre les deux Osseties). C’est encore plus mal, ca s’appelle un crime de guerre caracterise, dont Saakashvili est directement responsable (contrairement a l’epuration ethnique ci-dessus, qui est plus une vengeance inorganisee de civils Ossetes plus ou moins armes).

    Bref, ca serait bien que les medias occidentaux arretent de mentir sciemment (car il y a quantite de films sur les roquettes georgiennes fournies par l’Ukraine qui bombardent en continu les habitations de Tskhinvali, de nuit).

    Enfin, merci de ne pas oublier que Russes et Georgiens sont historiquement et culturellement tres lies. Ce reveil des nationalismes racistes n’est qu’instrument pour des desseins plus vastes (affaiblissement de la Russie, controle des voies d’acces a l’eldorado du XXIe : la region gaziere de la Caspienne). Un excellent film sovietique pour se rappeller cette amitie traditionelle :

    MIMINO