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SARKO ET LA LIBERTE DE LA PRESSE... ENCORE !!!! TV5
Publie le dimanche 16 décembre 2007 par Open-Publishing1 commentaire
L’avenir de la chaîne TV5 provoque un affrontement entre la Suisse et la France
FRANCOPHONIE. Berne combat la réforme de l’audiovisuel voulue par Paris, qui menace de passer en force. Dossier explosif.
Sylvain Besson, Paris
Samedi 15 décembre 2007
Le retard est tel qu’il en devient embarrassant. Fin novembre, la refonte de « l’audiovisuel extérieur » français, composé de TV5, France 24 et Radio France internationale (RFI), était annoncée comme imminente. Les médias et l’Elysée ont donné plusieurs dates pour la remise du rapport sur le sujet à Nicolas Sarkozy : 20 novembre, 30 novembre, 10 et 11 décembre... Les délais sont passés et le document n’est toujours pas prêt. Le dossier semble s’être transformé en casse-tête insoluble pour le président français et son frétillant conseiller médias, Georges-Marc Benamou.
Sur le papier, le bien-fondé de la réforme ne fait guère de doute. A elles trois, TV5, France 24 et RFI coûtent quelque 360 millions d’euros par an, pour une influence internationale bien inférieure à celle de CNN ou BBC World. Les trois structures ne se parlent guère, travaillent peu en commun et forment « un meccano abracadabrant », selon le mot de Georges-Marc Benamou.
Pour rendre l’ensemble plus percutant et faire des économies, le conseiller veut le placer sous l’autorité d’une holding unique et multiplier les collaborations entre les trois rédactions. Mais ce plan suscite l’opposition de la Suisse, de la Belgique et du Canada, qui disposent d’une participation minoritaire dans TV5.
L’avenir de la chaîne francophone a même donné lieu à un échange animé entre Nicolas Sarkozy et Micheline Calmy-Rey lors de leur rencontre à Paris, le 15 novembre dernier. Selon nos informations, le président a signalé son mécontentement au sujet d’une tribune publiée par la conseillère fédérale dans Le Temps et Le Monde, qui dénonçait en termes sévères le projet français. « Sarkozy lui a reproché d’avoir exagéré le problème », confie une personne qui a eu connaissance des discussions.
Avec ses alliés, la Suisse a fixé des lignes rouges décrites comme « non négociables » : TV5 doit garder son indépendance éditoriale, elle doit continuer à rediffuser les journaux télévisés des chaînes francophones (TSR notamment) et elle doit garder le contrôle de l’impressionnant réseau de distribution qui lui permet d’être captée par 176 millions de foyers à travers le monde. Enfin, la chaîne ne doit en aucun cas devenir « la voix de la France » : pas question, donc, que la holding qui pourrait coiffer TV5, France 24 et RFI soit baptisée « France Monde », comme cela était encore proposé la semaine dernière.
Paris fait mine de prendre au sérieux ces exigences. Mais sur le fond, la France reste déterminée à mener sa réforme. « Même si notre proposition n’est pas acceptée par nos partenaires francophones, la réforme de l’audiovisuel français avancera », a lancé Georges-Marc Benamou fin novembre.
Du coup, la Suisse menace de se retirer de TV5 - elle y injecte environ 8 millions de francs par an - si ses critiques sont ignorées. « La Suisse ne restera pas à n’importe quel prix », avertit Frédéric Riehl, de l’Office fédéral de la communication. « Nous sommes des partenaires convaincus de TV5, mais notre engagement n’a de sens que si elle reste un outil multilatéral, ajoute Gilles Marchand, le directeur de la TSR. Sinon, ça n’aurait plus de sens. »
Un compromis pourrait tout de même se dessiner : la France doit faire parvenir de nouvelles propositions à ses partenaires d’ici au 25 décembre. Mais la réforme se heurte à d’autres obstacles. A commencer par la lutte d’influence kafkaïenne que se livrent les ministères français chargés de l’audiovisuel extérieur : Affaires étrangères, Culture, Francophonie, sans oublier l’Elysée et les services du premier ministre.
Le problème le plus sérieux tient aux différences mentales entre les médias concernés. Les ambitions de France 24, qui veut diffuser ses flashs d’information sur TV5 et lorgne sur son réseau de distribution, suscitent l’irritation des autres partenaires. « Les gens de France 24 considèrent ceux de TV5 comme des vieux cons, ceux de TV5 prennent les gens de France 24 pour des petits cons », résume un journaliste qui connaît le dossier. Les relations avec RFI ne sont guère meilleures : « RFI est dirigée par les syndicats, ses employés sont beaucoup plus nombreux, plus vieux et ils travaillent moins que ceux de France 24 », estime un cadre de la chaîne.
Au final, nul ne doute que la réforme se fera. Elle devrait se traduire par des diminutions d’effectifs, notamment dans les rédactions de TV5 et de RFI. Mais certains initiés craignent qu’à force de compromis et de rivalités bureaucratiques le projet n’aboutisse à une structure encore plus compliquée que celle d’aujourd’hui.
L’« audiovisuel extérieur » francophone
Sylvain Besson
• TV5 Monde:financée majoritairement par la France, mais dirigée par un consortium de pays francophones comprenant la Belgique, la Suisse et le Canada, la chaîne dispose de quelque 300 correspondants. Elle est diffusée dans 176 millions de foyers et 3millions de chambres d’hôtel à travers le monde. Ce réseau impressionnant, argument de poids auprès des annonceurs, suscite l’appétit de France 24.
• France 24 : née sur Internet en décembre 2006, la chaîne d’information continue voulue par Jacques Chirac compte 520 employés, dont 240 journalistes. Diffusant ses programmes en anglais, arabe et français, elle estime avoir créé une « marque forte » et affiche des audiences non négligeables en Afrique et en Europe. Malgré cela, ses détracteurs l’accusent d’être restée confidentielle lorsqu’on la compare à ses grandes rivales (CNN, BBC, Al-Jazira...).
• Radio France Internationale : ses 1000 collaborateurs, dont 400 journalistes et 350 correspondants, en font un acteur médiatique de poids, notamment en Afrique. La radio revendique 44 millions d’auditeurs réguliers dans le monde, mais ses effectifs en font une cible toute désignée des plans d’économies à venir. Les programmes diffusés dans des langues confidentielles, comme l’Albanais, risquent d’être supprimés.
Messages
1. SARKO ET LA LIBERTE DE LA PRESSE... ENCORE !!!! TV5 , 17 décembre 2007, 09:52
c’est grave : on arrive à y avoir de l’info natioanle par le canada, la suisse ou la belgique ...