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SARKO en afrique !!! CR africains !

Publie le mardi 23 mai 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

De Bamako à Cotonou, Sarkozy à la peine

Afrique . Jamais la visite d’un ministre français n’aura suscité autant de réprobation au sein de populations ulcérées par sa loi du mépris sur l’immigration.

de Serge-Henri Malet

« Un raciste dans nos murs », titrait mercredi matin un quotidien de Bamako.

« Sarko persona non grata », « Sarko dehors », « Régularisez les sans-papiers », pouvait-on lire sur les banderoles des manifestations qui ont jalonné sa visite au Mali. Abdoul Ba, avec 21 autres députés élus dans la région de Kayes, avait même demandé à son gouvernement de « surseoir » à cette visite qu’il considère comme « une provocation ».

Des associations, telles que celles des Maliens expulsés de France, le Mouvement altermondialiste malien Jubilé 2000 et la Coalition africaine Dette et développement, se sont fortement associées à ces protestations.

un accueil plus que tiède

Aminata Traoré, présidente du forum pour l’autre Mali, a dénoncé les manoeuvres sordides du ministre de l’Intérieur français. Son unique but, a-t-elle déclaré, est d’envoyer « un signal fort à la frange de l’électorat français à qui les politiciens en manque de vision et de projet d’avenir ont
l’habitude de vendre la peur et la haine des étrangers, et plus particulièrement, les Noirs et les Arabes ».

À vouloir trop embrasser les fantasmes de l’extrême droite française, Nicolas Sarkozy semble avoir ternis singulièrement l’image d’hom- me d’État qu’il entend se confectionner. L’accueil plus que tiède qui lui a été
réservé, jusque par les plus hauts dirigeants du Mali et du Bénin, n’est pas de nature en effet à confirmer ses capacités diplomatiques, encore moins à faire de lui cette figure respectueuse des autres nations qu’on est en droit
d’attendre d’un éventuel président.

Le député malien Abdoul Ba, comme de nombreux autres élus, aurait voulu que son gouvernement fasse preuve de davantage de conséquence et de dignité.Il l’accuse carrément d’avoir fauté en ayant accepté au final de recevoir Sarkozy, même s’il reconnaît que son accueil a été ostensiblement plus
réservé que celui accordé à d’autres hôtes officiels. Et de souligner que la seule réponse au mépris avéré de Sarkozy et à sa conception de tri sélectif en guise de politique d’immigration aurait mérité qu’il ne fût purement et
simplement pas reçu, faisant une allusion à peine voilée à la position des dirigeants sénégalais qui, semble-t-il, ont implicitement fait savoir que le ministre français était indésirable dans leur pays.

Et en effet, premier couac de cette tournée africaine, le passage à Dakar qui pourtant faisait, semble-t-il, officiellement partie du voyage a dû être annulé in extremis.

une politique d’« un autre temps »

Kaourou Doucouré, originaire de Yélimané, autre province de l’ouest du Mali d’où sont originaires l’essentiel des migrants maliens de France, et qui est député du Parti de la renaissance nationale (Parena), a tenu une conférence de presse à Bamako au cours de laquelle il a déclaré que la politique sarkozyenne appartenait à « un autre temps » et que « tout le peuple malien » allait « se mobiliser contre elle ».

« Elle précarise et criminalise l’immigration du Sud, a-t-il lancé, rend clandestines des
personnes séjournant régulièrement sur le sol français et rend impossible toute vie familiale. »

À Cotonou où Sarkozy se trouvait hier, les étudiants des universités publiques et privées se sont mobilisés à l’appel de l’Union nationale des étudiants du Bénin (UNEB) à l’occasion d’une marche pacifique et d’un vaste sit-in devant l’ambassade de France. Au Parlement, plusieurs députés avaient menacé de quitter l’hémicycle si le ministre français devait s’y rendre. Il faudra une singulière capacité contorsionniste au patron de l’UMP pour
parler, à son retour à Paris, d’une tournée réussie...

http://www.humanite.presse.fr/journ...

Messages

  • Visite de Nicolas Sarkozy à Bamako : le choc des opinions
    l’Essor n°15705 du - 2006-05-22 08:00:00
    http://www.essor.gov.ml/sem/cgi-bin/view_article.pl?id=12480

    Le ministre français de l’Intérieur n’a pu convaincre son auditoire de
    l’opportunité de la loi sur l’immigration choisie qu’il a initiée
    Le ministre d’État français, ministre le l’Intérieur et de l’Aménagement du
    territoire, Nicolas Sarkozy, n’a apparemment pas convaincu jeudi les chefs
    d’institutions, élus nationaux et locaux, hommes politiques, hommes
    d’affaires, journalistes et autres intellectuels maliens sur l’opportunité
    de la loi sur l’immigration choisie.
    Ce sont près de trois cent personnes, toutes plus remontées les unes que les
    contre la nouvelle loi sur l’immigration, initiée par Nicolas Sarkozy et
    adoptée par l’Assemblée française, qui ont répondu à l’invitation de
    l’ambassade de France au Mali. C’était à la faveur d’une conférence animée
    par le numéro 2 du gouvernement français, à l’Hôtel de l’amitié, sur des
    sujets d’actualité aussi brûlants que l’immigration, le co-développement, le
    relèvement du niveau de l’aide publique au développement par le gouvernement
    français, etc.
    L’ambiance était des plus tendues dans la salle. Le ton avait été donné le
    matin par un sit-in co-organisé en face de l’ambassade de France, par le
    Conseil national de la jeunesse et le Forum un autre monde.
    INTRAITABLES : Le brillant avocat et rude débatteur qu’est le ministre
    d’Etat français, a tenu tête à ses contradicteurs sans parvenir à convaincre
    un auditoire dont la religion était irrémédiablement faite sur la question.
    Malgré sa maîtrise parfaite du dossier, nos compatriotes se sont montrés
    intraitables sur la question. Les débats ont "chauffé", frisant
    l’altercation par moment.
    Le député Kassim Tapo s’est interrogé sur la manière dont Nicolas Sarkozy
    s’y prendrait pour convaincre un émigré qui choisit de vivre en France,
    quitte à se marier à une française pour obtenir un titre de séjour, de
    retourner dans son pays.
    Le président de l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), Me
    Brahima Koné, lui s’est interrogé sur les modalités pratiques de la mise en
    œuvre de cette loi, qui est sensée épargner le rapatriement manu-militari de
    nos compatriotes dans des "vols charters". Certaines questions ont fait
    référence au pillage systématique de nos ressources. "L’on dit que les
    richesses de l’Afrique suffisent à nourrir les Africains. Et, pourtant on ne
    voit rien de ces ressources en Afrique. Par contre l’on voit écrire sur des
    emballages "Café de France" tandis qu’il n’y a pas un seul pied de café en
    France" s’interroge une consoeur ?.
    Autant de questions posées sans ménagement qui ont fait réagir vivement
    Nicolas Sarkozy. Trop vivement parfois comme lorsqu’il soutiendra
    qu’économiquement, la France n’a plus besoin de l’Afrique. Il se reprendra
    par la suite pour estimer qu’il y va de l’intérêt de la France que l’Afrique
    se développe.
    De quoi parle la loi sur l’immigration, quelles sont les opportunités que
    nos compatriotes peuvent tirer d’elle ? Ce sont quelques unes des questions
    auxquelles Sarkozy a tenté de donner des réponses qui n’ont pas rassuré ses
    interlocuteurs. Cette loi propose, selon lui, un partenariat rénové aux
    Africains. "Il nous faut conjointement chasser le vieux démon du
    paternalisme, de l’assistanat et du clientélisme. Je souhaite que nos
    relations avec l’Afrique soient l’une des orientations prioritaires de notre
    politique étrangère prise dans son ensemble. Nous devons créer les
    conditions de relations adultes, responsables et décomplexées dont nous
    pourrons être fiers et qui pourront s’épanouir en pleine lumière sous le
    regard de tous : celui du peuple français, celui des Africains, celui de nos
    partenaires en Europe et dans le monde...", a expliqué Sarkozy.
    Mais ce partenariat exigeant, selon lui, doit s’inscrire dans le cadre d’un
    échange équilibré entre nations souveraines et alliées, liées par des liens
    privilégiés. Pour Nicolas Sarkozy l’aide ne doit plus répondre à la logique
    de moyen mais de résultat. "Nos efforts communs doivent se fixer une
    obligation de résultats et plus seulement de moyens. La question de l’aide,
    ce n’est pas seulement : combien ? C’est aussi comment et pour quels
    résultats..", a t-il jugé.
    UN POTENTIEL SCIENTIFIQUE EXCEPTIONNEL : La loi sur l’immigration "choisie"
    a pour objet, précisera-t-il, de faire de l’immigration un atout à la fois
    pour l’économie française que pour celle de nos pays. Il s’agit, a t-il
    ajouté, d’abord de conforter l’attractivité de l’enseignement supérieur
    français. "Je serai triste que les meilleurs étudiants africains aillent par
    milliers outre-Atlantique, alors que nous avons en France un potentiel
    scientifique exceptionnel, et dans lequel le gouvernement entend investir
    davantage". C’est pourquoi, il propose d’organiser désormais en France
    l’admission au séjour des étudiants autour des besoins préalablement
    identifiés comme utiles pour le développement de nos pays.
    Pour accompagner ce processus, il a souhaité qu’une autorisation soit donnée
    aux étudiants formés d’y travailler le temps d’acquérir une certaine
    expérience professionnelle. En même temps, seront installés des mécanismes
    incitatifs pour favoriser le retour et la réussite d’une partie des élites
    africaines dans leurs pays d’origine. Le mécanisme sera accompagné par la
    création d’un système compensatoire. Il sera créé un compte appelé "Comptes
    épargne développement" qui consistera à exonérer d’impôt sur le revenu les
    sommes épargnées par un migrant dès lors qu’il s’agit de financer
    ultérieurement des projets dans son pays d’origine.
    Me Tapo attaquera sur ce point. Le gouvernement français, constate-t-il, n’a
    juridiquement aucun moyen de contraindre le migrant à partir de France sans
    son contentement. Aussi a t-il interpellé le ministre sur l’application
    pratique de cette disposition de la loi. La réponse donnée par Nicolas
    Sarkozy n’a pas satisfait l’auditoire qui a continué à lui poser pas mal
    d’autres questions.
    Nicolas Sarkozy qui s’attendait certainement à ces interrogations mais
    beaucoup moins à la virulence qui les enveloppaient, a expliqué qu’il aimait
    notre pays et avait volontairement choisi d’y venir à ce moment précis pour
    échanger à chaud avec les Maliens sur les contours de la loi qu’il a
    initiée. Car, a-t-il jugé, quand on est ami, on doit pouvoir se dire la
    vérité.
    En fait de vérité, ce sont surtout des vérités que l’on a entendus dans la
    salle. Et, apparemment, chacun en est ressorti avec les siennes.

    A.O. DIALLO

    • Et le Sarko,en bon colonialiste,n’avait été invité par personne,comme quoi les reflexes sont toujours les même chez le nabot de Beauveau !
      Jean Claude des Landes

    • En Afrique, Nicolas Sarkozy ne recoit pas le meme accueil que sur le plateau de Chazal et Pujadas. Pourquoi ?

      "Ce n’est pas honnête de vouloir prendre nos diplômés, alors que je dépense beaucoup d’argent pour les former", déclare le président Abdoulaye Wade, qui s’élève à nouveau contre l’immigration "choisie".

      Abdoulaye Wade, le président du Sénégal, a une fois de plus exprimé ses réticences, lundi 22 mai, face à la loi française sur l’immigration "choisie". "Je constate une certaine variation dans l’explication de l’immigration choisie", a déclaré Abdoulaye Wade, quelques jours après la tournée en Afrique de Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Intérieur français. "Moi, en tant que président du Sénégal, je suis contre l’émigration et je ne choisirai rien du tout", a-t-il affirmé, prônant des initiatives pour créer des emplois sur place. La semaine dernière, Nicolas Sarkozy s’est fait chahuter par des manifestants au Mali et au Bénin, où le ministre s’est rendu immédiatement après le vote par l’Assemblée nationale de sa loi qui durcit les conditions d’entrée et de séjour des étrangers en France.