SE SOUSTRAIRE AU JEU DE "MONOPOLY"

Le jeu qui symbolise le mieux notre société capitaliste, s’appelle "Monopoly" : jouez, et vous allez comprendre que ses règles sont à la base d’un bon nombre de nos habitudes capitalistiques actuelles. Dans la réalité aussi, nous jouons ce jeu, même à grande échelle, mondiale, avec comme dernier enjeu notre propre vie. Au tour où nous sommes, il donne l’impression que pour la plupart des joueurs, le temps s’est arrêté, c’est-à-dire que nous sommes ou éliminés, en prison ou en train de vouloir enchaîner avec une course d’amok ou la roulette russe.

Qu’est-ce qui nous oblige à continuer dans cette voie ? Pourquoi ne pas le quitter ?

A l’heure actuelle, les participants au "Monopoly" diminuent à vue d’oeil, ceux qui restent sont ceux qui sont devenus très riches, qui surveillent le temps, qui continuent de passer par la case départ, qui possèdent la marchandise, mais nous savons qu’il n’y aura finalement qu’un seul qui va gagner puisqu’il s’agit d’un jeu à charactère compétitif.

Le revenu de solidarité active (RSA), tel qu’il est conçu, n’est autre qu’une incitation aux joueurs perdants de continuer le jeu pour un tour de plus. Il n’introduit pas un changement des règles. C’est pourquoi il est perçu à raison comme une forme de pseudosolidarité, comme l’a bien dit quelqu’un sur ces pages.

La vraie solidarité est un jeu qui se joue avec d’autres règles, les règles d’un jeu coopératif. Il n’est pas possible de jouer deux jeux en même temps, et pour passer de l’un à l’autre, il va falloir suspendre le temps, et au lieu de participer au jeu de Monopoly, apprendre à participer à un jeu aux règles plus coopératives.

Pourquoi ne pas arrêter les montres, horloges et autres sonneries pour un temps, afin de pouvoir refléchir à notre avenir ?
angela anaconda