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SNCF : la CGT menace d’une grève nationale le 21 janvier 2004

Publie le jeudi 18 décembre 2003 par Open-Publishing

La CGT menace d’appeler, avec les autres syndicats de la SNCF, à une grève nationale le 21 janvier pour protester contre le plan de restructuration du fret, et face à l’absence d’informations concernant l’aide financière de l’Etat au transport ferroviaire de marchandises, a-t-on appris mercredi auprès de Didier Le Reste, secrétaire général de la fédération CGT des cheminots.
Par ailleurs, toujours selon la CGT, une table ronde concernant la situation de l’entreprise et les salaires doit être organisée lundi par la direction en présence des syndicats.

Les fédérations syndicales de cheminots avaient appelé mercredi à une journée de mobilisation sans grève, pour protester contre le plan de restructuration du fret, l’absence de négociations salariales en 2003 à la SNCF, ou encore la volonté de certains parlementaires de légiférer sur le service minimum et de restreindre le droit de grève.

Le mouvement s’est traduit par des rassemblements devant les directions régionales de la Société nationale, et par une manifestation de plusieurs centaines de personnes devant le siège de la SNCF a Paris.
La date de cette journée n’avait pas été choisie au hasard puisqu’un conseil d’administration et un comité central d’entreprise se tenaient mercredi au siège de la SNCF, justement sur l’épineux sujet du fret.

"Le gouvernement n’a fait connaître aucun chiffre concernant la hauteur de l’aide financière qu’il entend affecter au fret, et la situation est très préoccupante de ce point de vue", a déclaré à l’Associated Press Didier Le Reste, quelques heures après le conseil d’administration, une information confirmée par la direction.
Le 19 novembre dernier, le ministère des Transports avait indiqué que le gouvernement pourrait apporter "aux alentours d’un milliard d’euros" pour contribuer au financement du plan de redressement du fret, tout en précisant qu’il ne s’agissait que d’un "ordre de grandeur".

Articulé sur "quatre axes stratégiques", le plan "fret 2006" vise à retrouver l’équilibre dans cette branche déficitaire de la SNCF. Ce plan prévoit notamment d’"obtenir un gain d’efficacité globale de 20% en 3 ans" et de "mettre en place une nouvelle organisation de la production pour le redressement de la qualité du service".

La SNCF souhaite "élargir le domaine de compétence du fret ferroviaire" et devrait investir "600 millions d’euros sur la période 2004-2006". Elle prévoit également une "politique de réduction des coûts" appuyée sur "une organisation plus efficace du travail" et "une réduction des frais généraux (...) de 13 à 9% du chiffre d’affaires pour se situer dans la norme de la profession en Europe".

Les syndicats craignent de nombreuses suppressions d’emplois, et réclament un autre projet avec des moyens financiers "conséquents" de la part de l’Etat.
"Si le budget 2004, qui sera présenté le 21 janvier, devait conduire à la suppression de centaines, voir de milliers d’emplois, je peux dire qu’il y aura une mobilisation d’une grande ampleur dans l’entreprise", a affirmé le secrétaire général de la CGT-Cheminots, précisant qu’une journée de mobilisation, avec à la clé une grève nationale, était d’ores et déjà proposée à l’ensemble des organisations syndicales pour ce jour-là. PARIS (AP)